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    Une rage froide laminait son quotidien. Dès le réveil ;il surprenait son cerveau entrain de blasphémer contre Dieu ,les prophètes...la création. Encore cette névrose obsessionnelle. Une sorte d'acouphène mental .C'était comme si une autre personne agissait à sa place s'emparant de lui peu à peu, s'imposant par la fréquence de ses attaques continuelles. Il devait abdiquer devant cette souffrance psychologique. En face d'une maladie chiante qui n'avait aucun sens .Il ne lui venait pas du tout à l'idée d'abandonner la marijuana. L'ennemi, redoutable par son apaisement, renouvelable quotidiennement. Son absence le rendait irritable, méchant, agressif .Il devenait renfrogné, incapable de calculer, de se concentrer. Il ne pouvait tenir en place. Le goulag mental ,tu saisis? Il ne savait plus écouter et  sa susceptibilité naturelle se transformait en coups de gueule ridicules ,exaspérants .Son "Moi ,je..." encore ! terriblement pathétique .Théorie du balancier ; Il revenait, puis il comprenait tout, mais ne retenait rien. Il devenait l'ami du genre humain. Irrésistible, séducteur, magicien .Il dépensait sans jamais compter à ces moments là. Tout devenait possible, logique .Les choses se replacent dans la tête sans effort. Les inhibitions deviennent relatives et les voix chères qui ne se taisent jamais ne disent plus rien sur le répondeur.Le genre de voix qui t'assaillent au trentième kilomètre quand tu cours un marathon. Cela n'arrive qu'au mur. Il était au km30  de sa vie, il fallait qu'il continue malgré tous les malgré, les voix chiantes ...ces coups de boutoir idiopaatiques...Il pensait à Ulysse qui s'était fait ligoter sur le mat de son bateau sans se boucher les oreilles, et ainsi écouter les sirènes, sans tomber sous leur charme mortel. Histoire de vivre une expérience éminemment dangereuse, Il faillit devenir fou .Il devenait une <>irritable, agressif.

    Libérez moi bande de fumiers !...Toute libération aurait représenté la mort .Les cordes de la raison avaient failli céder face à ces puissantes et sourdes attaques. Ulysse put rentrer à Ithaque. C'est ça l'essentiel.Pour paraphraser Rimbaud :«j'ai vu ce que l'homme a cru voir.».


    Extrait «Relevé psychiatrique d'un Anonyme»

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  • Une bouffée d'air des hauteurs a tous ceux (elles)qui ont gouté a cette fleur d'éternité.

    Bab El Oued ,vue depuis Bologhine (Saint-Eugene).Aquarelle .Mohamed Aib .2008 . Artmajeur .Santodji.

    Mon père (qu'il repose en paix) vint à Alger très jeune .Il s'installa chez notre oncle Lamri, son aîné. Celui-ci était déjà marié .Tout se passait bien Jusqu'au jour ou mon père tomba malade .Il resta allongé, fébrile, durant un couple de jours. La fièvre ne voulait pas démordre. Un jour, sa belle sœur lui dit qu'il fallait qu'il aille travailler s'il voulait manger. Il fut choqué et  répondit que dans son état, cela relevait de l'impossible. Le soir quand mon oncle rentra du boulot, il s'aperçut que son frère n'était pas là. Il était content que mon père se soit rétabli. La table était prête. Il attendit toute la soirée son retour pour manger ensemble. Il se coucha sans avoir rien prit malgré la faim qui le tenaillait. Le matin suivant ; inquiet, il partit à sa recherche dans les lieux qu'il avait l'habitude de fréquenter. Une de ses connaissances lui apprit que son frère avait été vu près de la caserne du coin, à la sortie de la ville. Effectivement, il le retrouva malade encore, en uniforme. Il s'était engagé dans l'armée française .Mon oncle Lamri ne dit mot .Il rentra chez lui, répudiant sa femme sur le champ en lui abandonnant tout. Il s'engagea lui aussi rejoignant ainsi mon père .La deuxième guerre mondiale venait juste d'éclater. Monte Cassino, la Corse, l'Alsace, l'Allemagne. Se battre contre les nazis était une chose, mais aller en Indochine pas question !
    La prise de conscience de la situation algérienne lors des massacres du 8 mai 1945 poussa mon père à fréquenter les cercles de oulémas. Maman me révéla, un jour, que ce n'est que dans les années 58 qu'elle a su que l'Algérie est notre pays ! Mon père était un militant de la cause nationale et activait secrètement depuis des années. Les français les appelaient tirailleurs << indigènes >> ! Il y 'en a eu des centaines de mille. Des algériens, marocains, sénégalais...Le pont du zouave à Paris te donne une idée de l'habillement des zouaves et le niveau de la Seine lors des intempéries. Des milliers de morts, à perte de vue ,sont enterrés dans des cimetières tels que Verdun ...Les pays correspondants n'ont jamais été invités aux cérémonies officielles commémoratives à ce jour .Peut être pour économiser dans l'argent des pensions de guerre ? La reconnaissance des immigrants en France ; ceux qu'on appelle beurs particulièrement poseront un jour ou l'autre le problème de la reconnaissance. Ensuite il participa à la guerre d'Algérie, clandestinement. Il devint Commissaire politique durant la bataille d'Alger. Le boss de la fameuse Place de Chartres ; c'était lui. Les attentats ciblés dans son secteur .Une clinique de chirurgie clandestine existait sur la rue René Caillé, un peu plus haut qu'un ancien bordel disparu; le chat noir. Au nez et a la barbe des soldats français. Il ravitaillait les moudjahidine, là haut dans les djebels et à coté, en médicaments, rangers...Il avait gardé un cahier d'écolier dans lequel étaient consignés les attentats dont il était responsable .l'un d'eux décrit celui du Tantonville, près de l'opéra d'Alger commis à l'arme blanche .Il était fidai ou Moussebel, un gars qui se fichait de la mort et, qui n'appartenait pas à l'ANP ou ce qui allait le devenir. Seule la foi en Dieu l'animait.Son amour pour le pays était d'une pudeur incroyable. Les hommes de sa génération croyaient en l'acte d'amour et non son analyse a classer dans l'ordre du superflu.  Son supérieur hiérarchique s'appelait le Commandant Azzedine, comme mon frère cadet.

    Extrait«Relevé psychiatrique d'un Anonyme» Mohamed Aib .2001

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  • Le mois de février était venteux. La nuit les portes, les fenêtres du couloir claquaient violemment. Les patients étaient habitués à ces attaques darwinistes.Le pavillon était d'un coup plongé dans le noir au gré des coups de vent et du balancement des câbles aériens passés sur des branches d'arbres ! D'ailleurs le lendemain, ils devaient subir un autre type de bruit traumatisant ; des tirs d'entraînement dans la caserne mitoyenne .Mon dieu, j'espère qu'il n'y a personne au bloc opératoire. Le panneau << Silence-Hopital >> a disparu depuis longtemps. Heureux les sourds de ce bas monde. Mon copain de chambrée venait des rangs des ex-patriotes. Des milices villageoises qui ont démontré leur efficacité sur le terrain contre les barbus.Hop ! Au lit ; le chenil émotionnel. Ses anxiétés attendaient tranquillement. Elles étaient là, mais le maître n'en avait cure .Des chiens décadents féroces, entêtés qu'il avait transformé en locataires dociles.

     Dahmane, hospitalisé dans une chambre mitoyenne, lui revenait à l'esprit .Il ne put s'empêcher de sourire à la question de savoir si la femme a une prostate ou non ? J'avais rétorqué non, mais des testicules ; oui ! Des balivernes comme celles la ; y'en a en masse .Il avait deux enfants. Il m'avait confié que son père, aux derniers jours de sa vieillesse, avait        « vendu » l'héritage de ses enfants à sa deuxième épouse. En contradiction totale avec la loi islamique .Sa mère naturelle étant décédée depuis son plus jeune age. Cette dernière l'acheta à un prix dérisoire dont la somme fut prêtée par le défunt lui même. Celle ci avait persuadé le vieux d'utiliser cette astuce ou ruse (hila) prétextant le manque de confiance de la part des enfants, devenus adultes. Une pratique courante ; Un détournement d'héritage .Lorsque Dahmane décida de se marier ; elle l'encouragea à bâtir sa maison sur le terrain familial.

     Le temps passa avec des  problèmes charriés par un de ses frères. La vieille prit position pour ce dernier et lui signifia de déguerpir de sa propriété.  Dahmane était sous le choc. Ses emprunts n'étaient pas remboursés encore ! Sa crédibilité allait en prendre sur la gueule. Prendre un avocat, payer des frais de justice était déjà effrayant en soi .Son salaire ne le lui permettait pas. Déjà que les factures s'accumulaient, les enfants qui grandissaient avec des besoins toujours plus grands. Il se sentait trahi, malheureux de ne pouvoir extérioriser sa peine. Par pudeur toute musulmane,jamais, il n'avait raconté à une tierce personne ce drame familial .Alors que c'est devenu un sport national ! Ses scrupules l'étouffaient sans ménagement. Le piège s'était refermé ; bon pour la crise cardiaque ! Au suivant !

    Extrait«Relevé psychiatrique d'un Anonyme» Mohamed Aib.

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  • Acrylique.Mohamed Aib.Santodji tchalba arapede

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  • Huile .Amar Aib.santodji tchalba arapede

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