Islam (Algérie ) – Les algériens qui seraient « contre les élections présidentielles du 12 décembre, sont des mécréants, ennemies jurés du peuple et ne méritent pas d’être enterrés dans les cimetières des musulmans ». C’est ce qu’affirme le syndicat des Zaouïas algériens sur sa page facebook, hier le 11 novembre. Une sorte de « fatwa » qui suscite une vive polémique sur les réseaux sociaux.
Ainsi, le syndicat théocratique regroupant les derniers temples du soufisme en Algérie et qui était l’un des soutiens inconditionnels de Abdelaziz Bouteflika, prend position en faveur de la feuille de route d’Ahmed Gaid Salah.
En revanche, cette nouvelle sortie controversée du syndicat des Zaouïas, a provoqué une large indignation. Des internautes dénoncent « L’instrumentalisation de la religion à des fins politiques ». D’autres rappellent le rôle historique qu’ont joué ce « genre de Zaouias en soutenant l’establishment ». Des activistes et blogueurs accusent les Zaouïas de collaboration avec la colonisation. Selon eux, les Zaouïas ont qualifié la colonisation française de « Destin imposé par Dieu, dont chaque musulman doit accepter et ne pas contester ».
Deux visions s’opposent pour l’avenir de l’Algérie
Pour rappel, deux visions se confrontent actuellement en Algérie. La première soutenue par le puissant chef d’Etat Major Ahmed Gaid Salah. Celle-ci, brandit la légitimité constitutionnelle comme seule issue à la crise que traverse le pays. Prônée par les résidus du système de Abdelaziz Bouteflika et ses réseaux ainsi que ses organisations satellitaires. La solution, selon eux, consiste en l’élection d’un président de la république le 12 décembre prochain.
L’autre vision opposée, est réclamée par les millions de personnes qui manifestent chaque vendredi en Algérie et ailleurs. Ils réclament une période de transition avec l’élection d’une assemblée constituante. L’argument principal serait de remettre en cause la constitution écrite par l’ancien président. Une constitution qui offre des prérogatives impériales au président de la république.
L’Islam politique et les Zaouïas, un atout de propagande
En Algérie et depuis l’indépendance, les politiques ne résignent pas à sortir la carte de l’islam politique. S’il est interdit à l’opposition de se servir des mosquées et des Zaouïas, le pouvoir n’a jamais trouvé de gène dans leur instrumentalisation.
Les Zaouïas ont à mainte reprises mené compagne pour Abdelaziz Bouteflika. Leurs rôle était prépondérant lors des quatre mandats successifs. Le syndicat des Zaouïas était l’un des organisations satellitaires les plus zélées à appeler le président déchu, de briguer un cinquième mandat.