L’Algérie a importé pour au moins douze millions de dollars canadiens d’armes et munitions en provenance du Canada durant les mois de juin et juillet derniers, soulevant des inquiétudes d’ONG canadiennes quant aux risques que ces armes puissent « jouer un facteur dans l’exacerbation des menaces » sur les libertés individuelles et les droits de l’homme en Algérie, rapporte, ce samedi 19 octobre, le média canadien CTV News.
3,3 millions de dollars d’armes conventionnelles fabriquées au Canada (armes à feu et munitions) ont été exportées vers l’Algérie durant le mois de juin, tandis que 8,6 millions de dollars ont été exportés vers l’Algérie depuis le Canada en juillet, détaille la même source qui cite les données Statistics Canada, l’organe national canadien de statistiques.
Les données concernées n’incluent cependant que les exportations d’armes et pas la vente de véhicules ni d’équipements d’imagerie ou de formation, de même que les données n’incluent pas la réexportation d’armes en provenance d’autres pays que le Canada. Ces catégories constituent ensemble la majorité des ventes d’armes par le Canada chaque année, précise CTV News, indiquant l’Algérie a notamment importé pour plus de 334 millions de dollars en équipement militaire depuis le Canada en 2018.
Fait notable, l’Algérie a importé depuis le Canada durant les deux mois de juin et juillet plus de « parts et accessoires d’armes et de munition » que durant les dix dernières années combinées. L’Algérie a même importé 17 fois plus d’armes à feu et munitions, précise la même source, faisant de l’Algérie le premier client dans cette catégorie en 2019.
Cette forte augmentation de la vente d’armes vers l’Algérie a provoqué des inquiétudes auprès d’ONG canadiennes. Kelsey Gallagher, chercheuse au groupe de surveillance de la vente d’armes Project Ploughshares, a estimé que cette forte augmentation vers l’Algérie était « inquiétante compte tenu des menaces en cours sur les libertés individuelles et les droits de l’homme dans le pays, et la possibilité que ces armes puissent jouer un rôle dans l’exacerbation de ces menaces ».
CTV News rappelle quant à lui que l’Algérie a été décrite par Human Rights Watch comme étant une nation qui « interdit l’entrée aux observateurs de l’ONU, punit les manifestations publiques non autorisées, emprisonne les journalistes, persécute les minorités religieuses et autorise les hommes qui kidnappent des enfants à échapper aux poursuites s’ils épousent leurs victimes ».
Source: TSA ALGERIE Sonia Lyes 19 Oct. 2019 à 10:34