• Histoire banale d'une crise cardiaque .

    Le mois de février était venteux. La nuit les portes, les fenêtres du couloir claquaient violemment. Les patients étaient habitués à ces attaques darwinistes.Le pavillon était d'un coup plongé dans le noir au gré des coups de vent et du balancement des câbles aériens passés sur des branches d'arbres ! D'ailleurs le lendemain, ils devaient subir un autre type de bruit traumatisant ; des tirs d'entraînement dans la caserne mitoyenne .Mon dieu, j'espère qu'il n'y a personne au bloc opératoire. Le panneau << Silence-Hopital >> a disparu depuis longtemps. Heureux les sourds de ce bas monde. Mon copain de chambrée venait des rangs des ex-patriotes. Des milices villageoises qui ont démontré leur efficacité sur le terrain contre les barbus.Hop ! Au lit ; le chenil émotionnel. Ses anxiétés attendaient tranquillement. Elles étaient là, mais le maître n'en avait cure .Des chiens décadents féroces, entêtés qu'il avait transformé en locataires dociles.

     Dahmane, hospitalisé dans une chambre mitoyenne, lui revenait à l'esprit .Il ne put s'empêcher de sourire à la question de savoir si la femme a une prostate ou non ? J'avais rétorqué non, mais des testicules ; oui ! Des balivernes comme celles la ; y'en a en masse .Il avait deux enfants. Il m'avait confié que son père, aux derniers jours de sa vieillesse, avait        « vendu » l'héritage de ses enfants à sa deuxième épouse. En contradiction totale avec la loi islamique .Sa mère naturelle étant décédée depuis son plus jeune age. Cette dernière l'acheta à un prix dérisoire dont la somme fut prêtée par le défunt lui même. Celle ci avait persuadé le vieux d'utiliser cette astuce ou ruse (hila) prétextant le manque de confiance de la part des enfants, devenus adultes. Une pratique courante ; Un détournement d'héritage .Lorsque Dahmane décida de se marier ; elle l'encouragea à bâtir sa maison sur le terrain familial.

     Le temps passa avec des  problèmes charriés par un de ses frères. La vieille prit position pour ce dernier et lui signifia de déguerpir de sa propriété.  Dahmane était sous le choc. Ses emprunts n'étaient pas remboursés encore ! Sa crédibilité allait en prendre sur la gueule. Prendre un avocat, payer des frais de justice était déjà effrayant en soi .Son salaire ne le lui permettait pas. Déjà que les factures s'accumulaient, les enfants qui grandissaient avec des besoins toujours plus grands. Il se sentait trahi, malheureux de ne pouvoir extérioriser sa peine. Par pudeur toute musulmane,jamais, il n'avait raconté à une tierce personne ce drame familial .Alors que c'est devenu un sport national ! Ses scrupules l'étouffaient sans ménagement. Le piège s'était refermé ; bon pour la crise cardiaque ! Au suivant !

    Extrait«Relevé psychiatrique d'un Anonyme» Mohamed Aib.

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