• Jerusalem .Peinture a l huile .Mohamed Aib .Septembre 2018.

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  • Il est difficile de rendre compte de toute la richesse et de la densité de l’ouvrage de Nelly Amri dans les quelques pages imparties à l’exercice de la recension. S’attaquer à une étude historique des rapports entre sainteté et eschatologie au Maghreb est un tour de force tant ce domaine reste encore peu exploité. La réflexion menée depuis plusieurs années par Nelly Amri sur sainteté et société dans le Maghreb médiéval, et dans laquelle s’inscrit cet ouvrage, ne minimise en rien ce mérite. Le thème de l’eschatologie, à savoir l’étude des pratiques, croyances et représentations liées à l’au-delà et au souci du salut dans le Maghreb médiéval, n’avait encore jamais fait l’objet d’une véritable enquête historique.

    2Cet ouvrage étudie, à partir de sources d’époque et plus anciennes (recueils hagiographiques, traités de théologie, oraisons et prières, consultations juridiques, chroniques et dictionnaires biographiques), les sentiments des hommes quant à leur sort après la mort, leurs images de l’au-delà et la place que les saints vont occuper dans cette vie future dans l’Ifriqiya des xive et xve siècle (l’Ifriqiya étant la partie orientale du Maghreb). Nelly Amri nous explique que cette période est marquée par une conscience plus aiguë de la mort de soi, partout présente en ces temps de pestes récurrentes, et par un nouveau rapport à la mort dont les modalités puisent dans le Coran, le legs prophétique et la tradition populaire. L’idée que le Prophète et les saints allaient prendre leurs “fils” sous leur protection et intercéder pour eux le jour du jugement fonde une espérance propre à cette période. Les sources de l’époque font bien apparaître cette idée nouvelle de gouvernement invisible du monde, garants de la présence et de la miséricorde divine et promesse de salut et de lumière. C’est là, écrit Nelly Amri, un fait majeur de l’histoire de la sainteté médiévale, aussi bien au Maghreb qu’au Machreq. L’auteur parle à juste titre d’un “tournant de sensibilité” dont les effets se feront sentir loin, au moins, jusqu’à la fin du xviiie siècle. Ce travail novateur pour le Maghreb s’appuie donc, à titre comparatif, sur les travaux menés sur ce thème dans l’Occident chrétien. Ce livre a d’ailleurs été conçu en partie lors de deux séjours scientifiques à l’École française de Rome alors dirigé par André Vauchez, spécialiste de l’histoire religieuse de l’Occident médiéval. Armée de ce solide bagage théorique, Nelly Amri s’est livrée à tout un inventaire des pratiques salvatrices dont les contemporains s’entourent, pour leur salut et celui de leurs proches.

    3Les deux premières parties portent sur la présence, quasi quotidienne, de la mort et sur le destin après la mort, ponctué en deux moments cruciaux : le séjour dans la tombe et le moment du jugement. Dans cette partie, l’auteure met à contribution la production juridique, plus particulièrement les demandes de consultations adressées aux juristes et leurs réponses sur le destin des âmes après leur mort. L’auteur montre la variété des exégèses sur cette question et l’absence de tout dogme figé tout en tentant une synthèse des croyances eschatologiques, un “savoir moyen” qui s’est formé au cours des siècles.

    4Dans la perception de ce destin après la mort, l’intercession du Prophète, des savants et, surtout, des saints, occupe une place prépondérante. Ce phénomène n’est pas nouveau dans cette fin du Moyen-âge, mais il fait, désormais, l’objet d’une reconnaissance généralisée. Toutes les actions des vivants pour faire échapper à leurs défunts les tourments de la tombe ou pour se préparer à leur propre mort, actions qui ont été dans un premier temps décriées, sont à présent accréditées ou du moins discutées. Même leur dénonciation par les juristes est un indice de leur généralisation ; il s’agit des visites aux tombes, des récitations du Coran dans les cimetières, des invocations pour le repos de l’âme du défunt, des demandes de pardon, des bonnes œuvres.

    5Cette préoccupation du destin de l’homme dans la vie future nourrit la spiritualité de l’époque. Dans cette spiritualité, qui fait l’objet de la troisième partie du livre, le repentir, la crainte eschatologique et la dévotion du Prophète occupent une place centrale. L’auteur revient sur un phénomène de grande amplitude historique en Afrique du Nord, la repentance des Bédouins (Tawbat al-A’râb). Au delà des conséquences politiques de cet acte de repentir qui a entrainé la sédentarisation des tribus arabes, l’auteur a voulu montrer son caractère profondément moral et religieux. Elle souligne le rôle éducatif joué par les zâwiya dans ce mouvement, véritables centres de conversion des Bédouins. Elle relève aussi tous les signes de l’omniprésence, dans la société ifriqiyenne de l’époque, de la ferveur pour le Prophète et sa descendance, les Ahl al-bayt, ferveur qui acquiert une visibilité sans précédent avec la célébration du mawlid (naissance du Prophète). Ces nouvelles formes de dévotion au Prophète sont inscrites dans une économie du salut ou le Prophète, protecteur et intercesseur, est au centre des prières des dévots. Le modèle prophétique imprègne aussi les formes de sainteté telles que le montrent les hagiographies de l’époque.

    6La dernière partie est donc consacrée à la figure du saint qui, arrimée à celle du Prophète, devient messager d’une espérance eschatologique. Ce rôle peut se lire dans les récits de visions oniriques (ru’ya) dont l’auteur nous livre une exégèse fine. Les saints peuplent désormais le paradis, ce qui laisse présager de leur pouvoir d’intercession et de médiation. À partir du xive siècle, la production hagiographique a pour thème central la shafâ’a (intercession) du saint. C’est en grande partie de ce pouvoir que se développe la figure du saint patron intercesseur dont on recherche l’amitié. Les visites pieuses (ziyârât) dont ces saints font l’objet de leur vivant mais surtout après leur mort à leur tombe, donnent naissance à un véritable culte.

    7L’étude des messages dont sont porteurs les saints est une lumière éclairante sur les préoccupations de leurs contemporains. Le modèle muhammadien est si présent que le saint ne se trouve plus en présence de Dieu comme dans les récits anciens de visions mais, en présence du Prophète. C’est le couple saint/Prophète qui prédomine. L’auteur y voit une véritable recherche d’un lien quasi charnel avec le Prophète. C’est la figure paternelle qui s’impose. L’auteure interprète cette quête d’un lien affectif avec le Prophète comme une conséquence du relâchement des liens familiaux consécutifs aux multiples exodes, troubles et crises, et à la peur du lendemain

    8Mais, conclut l’auteure, ce qui est important pour l’époque c’est que cette présence et mission prophétique dans le monde passe par la médiation des saints. C’est là, écrit Nelly Amri, un signe fort de l’histoire de la spiritualité et de la sainteté dans l’islam médiéval.

    9À la rigueur de la démarche historique, l’auteure associe une analyse fine des textes religieux, ce qui lui permet d’être attentive aux changements, aux infléchissements comme aux traits permanents de l’eschatologie dans l’Ifriqiya des xive et xve siècles. Elle nous offre une synthèse magistrale, un livre de référence pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’eschatologie, à toutes les époques, aux phénomènes de sainteté, et enfin à la société maghrébine médiévale.

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    Pour citer cet article

    Référence électronique

    Rachida Chih, « Amri Nelly, Les saints en islam, les messagers de l’espérance. Sainteté et eschatologie au Maghreb aux xive et xve siècles, Paris, éditions du Cerf, 2008, 304 p. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 127 | juillet 2010, mis en ligne le 22 décembre 2009, consulté le 06 septembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/remmm/6529

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    Auteur

    Rachida Chih

     Ps : Actuellement L Algerie a regresse vers la medievalite de maniere spectaculaire ! .

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  • LA CARTE DE PIRI REIS

    La carte de Piri Reis (1465-1554) découverte à Constantinople en 1929.

    En 1929, une carte encore plus précise que celle d’al-Idrisi est découverte à Constantinople en Turquie. Il s’agit d’une carte datant de 1513 dessinée sur une peau de gazelle par le navigateur ottoman Piri Reis (1465-1554). L’amiral ottoman avait dressé deux cartes mondiales et composé un ouvrage, « Kitâb al-Bahriyya », qui est devenu l’une des représentations les plus importantes de la géographie marine non seulement dans l’Empire ottoman, mais dans le monde entier.

    Piri Reis fut le premier homme à dessiner une carte aussi détaillée des  continents américains11 et d’une partie de la côte Antarctique que les Européens ne découvriront que trois siècles plus tard. Il y décrit non seulement les plages sur les côtes américaines, mais aussi des rivières et des îles que les Européens ne découvriront qu’entre 1540 et 1560. Dans son « Kitâb al-Bahriyya », Reis mentionne que sa carte se basait sur une vingtaine de cartes dont certaines étaient les siennes ; les autres appartenaient aux marins andalous et marocains qui l’avaient précédés. Il dessina le fleuve Amazone en détail avec à son embouchure une île qui est aujourd’hui connue comme l’île de Marajo et qui ne sera atteinte par les Européens qu’à la fin du XVIe siècle.

    La carte de Piri Reis est d'une précision étonnante.

    Piri Reis fut un des plus grands cartographes que l’histoire ait connu. À une époque où les Anglais et les Français offraient une récompense de quarante lingots d’or pour une carte correctement dressée de n’importe quelle partie de l’Amérique12, Reis dessina les siennes avec une précision qui laisse aujourd’hui perplexe les chercheurs de la NASA.

    Contrairement à Christophe Colomb, Piri Reis n’a jamais colonisé des terres ou massacré des peuples. Bien que ses découvertes fussent bien plus extraordinaires que celles de Christophe Colomb, Reis n’a jamais profité d’une renommée internationale.

    Il semble que lorsque l’histoire s’« impérialise », les vrais modèles sont occultés et les criminels deviennent de grands héros civilisateurs…

     

    • la précision de reis
    • LES TURCS
    • AL-IDRISI ET LA FINLANDE

     

    En comparant la carte de Piri Reis avec une carte actuelle, la précision avec laquelle travaillait l’amiral ottoman devient claire.

    Source : https://www.histoiredislam.com/la-decouverte-islamique-des-ameriques-23/

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  • AL-IDRISI ET LA « TABULA ROGERIANA »

    La « Tabula Rogeriana » de Mohammed al-Idrisi (1099-1166)

    Au XIIe siècle, plus précisément en 1154, le géographe andalou Mohammed al-Idrisi (1099-1166) dessine une carte du monde à la demande de Roger II, le roi normand de Sicile. Sa carte, mieux connue sous la « Tabula Rogeriana », fut la carte la plus avancée de l’époque et contenait, à l’autre bout de l’Atlantique, une terre qu’il appela « La Grande Terre », faisant bien allusion à un autre continent et non à une île. En 1904, le chercheur américain S. P. Scott décrit la précision des cartes d’al-Idrisi :

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