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  • Tunisie: Officiel, les enseignants interdits de donner des cours dans les écoles et lycées privés

     
     

    A partir de la prochaine rentrée scolaire, il sera interdit aux enseignants des établissements publics de donner des cours dans les écoles primaires et lycées privés, a annoncé jeudi 13 septembre, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem.

    Les sanctions peuvent mener au limogeage, a ajouté le ministre qui précise, par ailleurs, que son département est en guerre contre les cours particuliers.

    Source :https://www.tunisienumerique.com/tunisie-officiels-les-enseignants-interdit-de-de-donner-des-cours-dans-les-ecoles-et-lycees-prives/

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    Le représentant russe auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a qualifié lundi de «provocation flagrante» la présumée attaque chimique du 7 avril à Douma. De telles provocations sont lourdes de conséquences. Voici d’autres «incidents» qui ont provoqué des guerres dans le passé.

    La présumée attaque chimique perpétrée le 7 avril à Douma, une banlieue de Damas, est une «provocationflagrante» qu’on utilise pour justifier une agression contre un État souverain, a déclaré lundi Alexandre Choulguine, représentant de la Russie auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)lors d’une conférence de presse.

    En effet, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui accusent l’armée syrienne d’avoir employé des armes chimiques à Douma ont tiré plus de 100 missiles contre la Syrie le 14 avril. Trois personnes ont été blessées. La frappe a eu lieu avant même l’arrivée à Douma d’une mission d’enquête de l’OIAC.

    Rappelons que les spécialistes du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie se sont rendus sur les lieux de l’attaque présumée avant la frappe occidentale, sans trouver de traces d’agents toxiques. Les hôpitaux locaux n’ont accueilli aucun patient souffrant d’intoxication.

    Voici quelques exemples d’autres provocations utilisées par le passé à des fins politiques et dont certaines ont même entraîné des conflits militaires d’envergure.

    Incendie du Reichstag

    Des pompiers luttent contre les flammes au palais du Reichstag, à Berlin (archive photo Sputnik)

    Le 28 février 1933, un incendie a ravagé le palais du Reichstag, siège du parlement allemand à Berlin. La police, qui s’est rendue sur les lieux, a arrêté un jeune chômeur d’origine hollandaise, Marinus van der Lubbe, qui se disait communiste.

    Les autorités nazies ont utilisé l’incendie du Reichstag à des fins politiques, le présentant comme un coup des communistes allemands. Elles ont suspendu sine die les libertés individuelles et lancé une campagne de répression dirigée contre les communistes.

    Il existe plusieurs hypothèses, du complot nazi à l’acte isolé. Une enquête a, plus tard, établi qu’il y aurait eu plusieurs départs d’incendie dans le bâtiment au moment de l’arrivée du communiste hollandais. L’historien français Jacques Delarue a notamment estimé que l’incendie avait été perpétré par un commando de la SA, dirigé par Karl Ernst et Edmund Heines, à l’initiative d’Hermann Göring.

    Fiole comme prétexte d’une guerre en Irak

    Le 5 février 2003, le secrétaire d’État américain Colin Powell brandissait à l’Onu une fiole censée contenir de l’anthrax. Selon les États-Unis, la présentation d’une fiole avec de la poudre blanche devait prouver que l’Irak gouverné à l’époque par Saddam Hussein cachait des armes de destruction massive.

    Les membres du Conseil de sécurité de l’Onu ont toutefois refusé de donner leur feu vert à une intervention militaire en Irak. Mais un mois et demi plus tard, l’opération américano-britannique a commencé en Irak. Les cinq divisions de ces deux pays n’ont pas rencontré beaucoup de résistance de la part des 23 divisions irakiennes. Pendant l’opération, 9.200 militaires et 7.300 civils irakiens ont été tués. Aucune preuve d’existence d’armes biologiques, chimiques ou nucléaires en Irak n’a jamais été trouvée.

    Un an après le début de la guerre en Irak, M.Powell a reconnu qu’on l’avait induit en erreur et que les données publiées étaient imprécises ou falsifiées.

    Incident de Moukden

    Incident de Moukden (ou incident de Mandchourie)

    L’incident de Moukden (aujourd’hui Shenyang) a marqué le début de la Seconde guerre mondiale en Asie.

    Les soldats de l’armée japonaise du Guandong ont posé une bombe sur une voie ferrée, appartenant à la société japonaise Chemins de fer de Mandchourie du Sud, à la sortie de Moukden, dans la nuit du 18 au 19 septembre 1931. Le Japon a ensuite accusé la Chine d’être derrière cette attaque, justifiant ainsi son entrée en Mandchourie. L’occupation japonaise de la Mandchourie a duré jusqu’au 15 août 1945.

    Le tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient, créé à Tokyo conformément aux accords de Potsdam de 1945, a établi que plusieurs officiers de haut rang japonais avaient été impliqués dans ce complot.

    Incidents du golfe du Tonkin

    Une vedette vietnamienne cherche à éviter le feu du navire USS Maddox (2 août 1964)

    Les incidents du Tonkin des 2 et 4 août 1964 ont déclenché la guerre du Vietnam.

    Selon la version officielle, des vedettes vietnamiennes ont attaqué le destroyer américain USS Maddox le 2 août 1964 alors qu’il se trouvait dans le Golfe du Tonkin, dans les eaux internationales. D’ailleurs, des historiens estiment que l’USS Maddox était entré exprès dans les eaux territoriales du Vietnam. Des chasseurs F-8 Crusader sont venus en aide à l’USS Maddox. Les vedettes vietnamiennes ont été endommagées.

    Suite à cet incident, le Président Lyndon Johnson a ordonné à un autre destroyer, l’USS C.Turner Joy, de se porter au soutien du Maddox. La nuit du 4 août, alors qu’ils font route vers le golfe du Tonkin, ils se croient attaqués par des torpilles pendant une tempête et ripostent avec un feu nourri. Les avions envoyé d’urgence dans le secteur n’ont découvert aucun navire ennemi, mais Washington avait déjà été informé de la prétendue «agression». Selon des documents déclassifiés par la NSA en 2005, des doutes concernant «l’attaque du Tonkin» avaient été émis dès le début de l’enquête.

    L’incident a entraîné un vote au Congrès américain qui a autorisé le 7 août 1964 le président Johnson à déclencher une opération militaire au Vietnam s’il l’estimait nécessaire. Les États-Unis ont envoyé plus de 200.000 soldats au Vietnam en 1965 et 200.000 autres en 1966. Début 1968, ils étaient plus de 500.000, d’après l’ouvrage Une histoire populaire de l’Amérique de Howard Zinn. La guerre a duré dix ans.

    Explosion du cuirassé Maine

    Le 15 février 1898 explosait le cuirassé américain Maine en rade de La Havane. Deux tiers des membres d’équipage (plus de 260 hommes) ont été tués. Les États-Unis ont accusé l’Espagne, qui contrôlait Cuba, d’avoir coulé le navire. De nombreux journaux ont présenté la culpabilité de l’Espagne comme un fait établi malgré l’absence de preuves.

    Le 19 avril, le Congrès américain a adopté une résolution appelant l’Espagne à quitter Cuba. Le 22 avril, l’escadre américaine a ouvert le feu contre La Havane et le 3 juillet 1898, l’Espagne a été défaite dans cette guerre. Les deux pays ont signé un traité de paix privant l’Espagne de toutes ses colonies en Asie et en Amérique latine (Philippines, Guam, Porto-Rico et Cuba). Trois anciennes colonies espagnoles sont passées aux États-Unis.

    En 1976, l’amiral de la Marine américaine Hyman Rickover a déclaré, après une nouvelle enquête, que le naufrage du Maine aurait pu être provoqué par un incendie dans les soutes à charbon, ce qui était un vrai problème pour les navires de l’époque.

    Incident de Mainila

    L’incident de Mainila, qui a été suivi par une guerre entre l’URSS et la Finlande (1939-1940), a eu lieu le 26 novembre 1939. Ce jour-là, le gouvernement soviétique a envoyé une note à Helsinki protestant contre sept tirs d’artillerie qui auraient fait quatre morts et neuf blessés parmi les militaires du 68e régiment soviétique vers 16h00.

    L’URSS a appelé la Finlande à retirer ses troupes à 20-25 km de la frontière. Helsinki a pour sa part souhaité que les troupes soviétiques se retirent également à la même distance. L’URSS a refusé de le faire, puisque cela signifierait retirer ses forces jusqu’à Leningrad (auj. Saint-Pétersbourg). Les militaires soviétiques ont reçu l’ordre de riposter à toute attaque à la frontière. Le 8 novembre, l’URSS a rompu le pacte de non-agression conclu avec la Finlande et quatre jours plus tard, la guerre d’Hiver a éclaté.

    Les historiens soviétiques n’ont jamais douté que l’incident avait commencé par une attaque finlandaise, alors que d’après d’autres pays, ce serait une provocation destinée à créer un prétexte formel pour attaquer la Finlande. Après l’effondrement de l’URSS, d’autres hypothèses ont surgi en Russie. Des historiens ont notamment supposé que le 68e régiment aurait été attaqué par une unité de la NKVD, d’autres estiment qu’il n’y a pas eu de tirs le 26 novembre 1936 et que personne n’a été tué ni blessé. Pour l’instant, aucune hypothèse n’a été confirmée.

    Affaire de Gleiwitz

    La provocation organisée par les nazis à Gleiwitz (aujourd’hui Gliwice, en Pologne, à la frontière tchèque) en 1939 est connue pour avoir déclenché la Seconde guerre mondiale.

    Dans la nuit du 31 août au 1er septembre, six soldats allemands, accompagnés de douze criminels à qui on avait promis la liberté, tous revêtus d’uniformes polonais, se sont emparés de l’émetteur radio de Gleiwitz. Cela ressort des aveux faits par Alfred Naujocks, membre allemand du Parti national-socialiste des travailleurs allemands et le Sturmbannführer-SS, au procès de Nuremberg en 1945.

    La fausse attaque baptisée opération Himmler avait pour fonction de légitimer le déclenchement de l’offensive de l’Allemagne nazie contre la Pologne.

    Les assaillants ont diffusé un message appelant la minorité polonaise de Silésie à prendre les armes pour renverser le chancelier Adolf Hitler. Le message n’a été diffusé que localement, mais cela n’a pas empêché de réaliser la suite du plan, notamment l’exécution de criminels représentant les cadavres des pseudo-attaquants polonais. Des journalistes ont été convoqués pour témoigner de l’«attaque polonaise».

    L’armée nazie a attaqué la Pologne le 1er septembre 1939, déclenchant ainsi la Seconde guerre mondiale. L’offensive allemande a entraîné l’entrée en guerre de la France, le 3 septembre et de la Grande-Bretagne, le 4 septembre.

    Grand incendie de Rome

    L’incendie qui a frappé Rome, l’une des plus grandes métropoles de l’Antiquité, le 18 juillet 64 de l’ère chrétienne, a sévi pendant six jours et sept nuits en se propageant pratiquement dans toute la ville. Il a complètement détruit trois des quatorze quartiers qui constituaient la ville et ont porté des dommages importants à sept autres. Les morts se comptèrent par milliers.

    L’empereur Néron a ensuite pris des mesures pour reconstruire la ville, mais cela n’a pas pu faire taire les rumeurs sur la culpabilité de l’empereur concernant l’incendie. Pour cette raison, Néron aurait accusé les chrétiens, d’après l’historien romain Tacite. Dans ses Annales, Tacite met l’accent sur le fait que les persécutions des chrétiens ont eu lieu à la suite de l’incendie.

    Ce récit a fortement marqué la tradition chrétienne, qui y associera par la suite la mort des apôtres Pierre et Paul. L’érudit romain Suétone (vers 121) a mentionné cette persécution au milieu d’une liste de mesures prises par Néron. L’authenticité des passages de Tacite et de Suétone a parfois été contestée, mais personne ne doute que les chrétiens aient été persécutés.

    Toute ressemblance des provocations historiques avec des événements actuels ne serait pas fortuite. De même que le grand incendie de Rome a entraîné des atrocités contre des populations civiles, n’importe quelle provocation d’envergure risque toujours d’entraîner des violences et même une guerre. Espérons qu’aucun pays moderne ne fera payer ce prix à l’humanité au nom de ses intérêts nationaux.

    Source: http://www.entelekheia.fr/huit-faux-drapeaux-qui-ont-marque-lhistoire/

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  • Rashid Rida

    Par R. L.

    Rashid Rida est avec Kawakibi l’un des représentants les plus brillants du réformisme musulman qui nait dans l’aire syro-libanaise sous l’impulsion de ‘Abduh et d’Afghani. Il connaîtra toutefois un parcours différent.

     

    Chez lui, en effet, le panislamisme va nettement l’emporter sur le panarabisme, contrairement à Kawakibi. Partant du point de départ classique des penseurs de cette époque, à savoir le « déclin » de l’aire arabo-musulmane, Rida l’explique avant tout par une prise de distance trop importante avec l’islam des origines. Alors qu’il était à ses débuts un symbole du réformisme progressiste, il basculera progressivement vers un réformisme conservateur et traditionnaliste.

    Les premières années, et la découverte de l’Egypte

    Il est né en 1865 dans un village appelé Qalmûn, au sud de Tripoli, au Liban. La tradition veut que sa famille soit directement issue de descendants du prophète. Elle était alors très respectée et reconnue pour son savoir. Rida a commencé par fréquenter l’école coranique de son village, avant d’intégrer une école publique turque, puis une école religieuse fondée par un dénommé Husayn al-Jisr (Ecole nationale islamique). Rida a surtout maitrisé les enseignements religieux, et, contrairement à de nombreuses autres figures du réformisme islamique, il n’a pas découvert très tôt les savoirs modernes.

    Cela ne l’empêchait toutefois pas de se faire une idée propre de l’Occident, à travers notamment ses discussions avec de nombreux journalistes de la montagne libanaises. Parmi les classiques de la science islamique, c’est Ghazali et son œuvre, Ihya’ ‘ulum al-din (La revivification des sciences de la religion), qui aura sur Rida la plus grande influence. À partir de cet ouvrage, il prône une voie médiane entre l’observance du culte, l’application des prescriptions coraniques et la spiritualité mystique. Selon lui, il ne faut pas faire preuve d’un ascétisme exagéré, dont la rigueur conduirait à oublier de profiter de l’ici-bas et de remplir les occupations qui incombent à chacun. La dévotion interne ne doit pas dépasser les frontières de la loi islamique.

    Du soufisme à la rencontre avec ‘Abduh

    Sous l’influence de la pensée mystique de Ghazali, Rida décide de rejoindre un ordre soufi mystique. S’il tente dans un premier temps de vivre dans les règles strictes prônées par cet ordre, il se rend progressivement compte des dangers de ces organisations mystiques. C’est après avoir assisté à un spectacle de danse extatique, qu’il a considéré comme scandaleux, que Rida s’éloigne définitivement du soufisme. Rida se rapproche là de la posture traditionnelle des réformistes, qui rejetaient le soufisme et prônaient un retour aux sources fondamentales de l’Islam. Selon eux, la soumission excessive à l’égard du chef peut se faire au détriment de la soumission à Dieu. Les formes de culte propres au soufisme (comme le balancement du corps et de la tête) conduisent à négliger les formes de cultes directement commandées par le Coran. Le principal reproche que Rida adresse aux soufis est donc qu’ils corrompent la umma en enseignant que l’islam est passif et non une force active. Par ailleurs, un second point de divergence conduira Rida à s’en éloigner : les soufis étaient selon lui apolitiques et servaient de ce fait de soutien religieux aux colonisateurs. Cette suspicion de jeunesse à l’égard du soufisme aura une influence certaine sur ses engagements religieux ultérieurs, et pèsera notamment de tout son poids sur son rapprochement avec le wahhabisme.

    Hourani note que la répulsion que lui inspire le soufisme n’a à cette époque d’égal que l’enthousiasme suscité en lui par les travaux naissants de la revue nouvellement fondée par Abduh et Afghani, ‘Urwa al-Wuthqa. C’est en 1894 qu’aura lieu une rencontre décisive pour Rida. En effet, à cette date, ‘Abduh se rend en visite à Tripoli et rencontre à cette occasion Rida, qui deviendra son porte-parole. En 1897, Rida décide de quitte la Syrie, où il se trouve désormais, pour se rendre au Caire. Il y fonde en 1898 une revue nommée Al-Manâr (« Le phare »). Si Rida a écrit des ouvrages proprement dits (ainsi, il rédigera une biographie de son mentor, ‘Abduh en 1931), les textes de cette revue, dont nous disposons aujourd’hui, contiennent l’essentiel de la pensée de Rida.

    L’importance de l’islam et de l’élément « arabe »

    Bien que la filiation entre les deux hommes ait été contestée par d’autres disciples de ‘Abduh, Rida a surtout été le gardien des idées de ce dernier. La question qui se trouve au fondement de ses écrits est celle que l’on trouve déjà chez Afghani et ‘Abduh, et qui sera par la suite reformulée sous de multiples formes par les autres réformistes : pourquoi les pays musulmans sont-ils « en retard » ? La réponse de Rida sera alors religieuse : la décadence s’explique par un éloignement par rapport à la réalité de l’islam. Il y a selon lui un lien essentiel entre la vérité religieuse et la prospérité sur terre. L’éloignement des musulmans par rapport à la vérité religieuse a été encouragé par un gouvernement despote qui a refusé de gouverner selon le principe de la shura (consultation). Rida dit qu’il ne faut pas désespérer et que l’avenir sera brillant à condition que les Musulmans retournent aux préceptes moraux des origines. Il refuse l’idée selon laquelle la civilisation moderne passe par la technique. Pour lui, les outils techniques sont universellement accessibles, mais les assimiler suppose des dispositions morales.
    Rida note trois traits, selon lui caractéristiques de l’islam et de son accord avec la civilisation moderne. Le premier d’entre eux est le dynamisme. En effet, l’effort est selon lui l’essence même de l’islam, et c’est tout le sens du concept de jihad. Le second trait est la capacité de l’islam à créer une communauté, l’umma. La troisième caractéristique permet de reconnaître le « vrai » islam lorsqu’il existe, il s’agit de la possession de la vérité. Ce « vrai » islam est celui que le Prophète a enseigné, suivi de près par les salaf (terme désignant les « anciens », les premiers successeur du Prophète).

    Il insiste par ailleurs sur l’importance fondamentale de la langue arabe dans la régénération de l’islam. En 1922, au lendemain de l’abolition du sultanat et la mise en place d’un califat spirituel, Rida publie son traité sur le califat, Le califat ou l’imamat suprême. Il y soutient que l’ijtihad (effort personnel d’interprétation) suppose la maîtrise de la langue arabe. Pour autant, il n’a pas une conception « raciale » de l’islam. L’unité de l’umma doit simplement se faire par la maitrise d’une langue commune, l’arabe. Il faut en outre noter que Rida était favorable à un double califat, un califat de nécessité qui pourrait être laissé aux Turcs, et un califat d’authenticité, qui doit être laissé aux Arabes.

    Le tournant des années 1920

    Bien qu’étant un disciple fidèle de ‘Abduh, Rida manifestait dans ses écrits une rigueur religieuse plus grande, qui l’a conduit à certains résultats s’éloignant de ceux de son maître. L’un des traits fondamentaux de cet éloignement est le soutien qu’il apportera à la revivification du wahhabisme. Ce soutien provient de son attachement au courant hanbalite du sunnisme. Albert Hourani note en effet que l’élément proprement sunnite occupe dans sa pensée une place plus importante que chez ‘Abduh. Même s’il prône un rapprochement entre les sunnites et les chiites, il s’inscrit résolument dans le premier groupe, et interprète ses traits au prisme d’un stricte hanbalisme. Il accueillera alors avec enthousiasme les conquêtes wahhabites des villes saintes, et soutiendra que leurs doctrines sont parfaitement orthodoxes.
    Son soutien au wahhabisme provient donc de deux faits essentiels : son attachement au sunnisme d’une part, et son rejet d’une forme décadente de mysticisme soufi d’autre part. Selon lui, en effet, le wahhabisme était un retour à la pureté du sunnisme, et permettait d’éviter l’écueil d’un mysticisme trop éloigné du texte.

    Il y a eu un tournant dans sa pensée, dans les années 1920. Ce tournant est un basculement progressif vers des positions rigoristes. Il s’agit toutefois d’un basculement tendanciel et progressif. En effet, en 1922, il participe au Congrès syro-palestinien à Genève et accepte de siéger auprès de Chrétiens, ce qu’il n’aurait sans doute pas fait quelques années plus tard. Alors que Rida est au début de sa vie intellectuelle un réformiste progressiste proche des idées de ‘Abduh et similaire à celui de Kawakibi, il va basculer progressivement vers un réformisme littéraliste, proche des wahhabistes les plus rigoureux. Nous pouvons trouver quelques signes avant-coureurs de ce rigorisme dans ses sympathies toutes relatives et sélectives à l’égard de la modernité. Ainsi, il participe à la controverse déclenchée par les écrits de Qasim Amin, et s’engage dans une défense conservatrice de la place traditionnelle accordée aux femmes.

    Pourquoi y a-t-il ces deux moments dans la pensée de Rida ? Pourquoi ce changement a-t-il eu lieu ? Les historiens établissent généralement deux types de raisons. Le premier regroupe les raisons de type subjectif : il n’a pas vraiment eu de contacts intellectuels en Occident, et il ne maitrisait pas les langues européennes, ce qui l’a conduit à passer sous silence un certain nombre des potentialités de dialogues présentes chez ses prédécesseurs. Le second regroupe des raisons de type objectif : le contexte était celui d’une accentuation de l’emprise coloniale, ce qui ne permettait pas de donner au progressisme moderne une image positive aux yeux de Rida. Il reprochera ainsi aux réformistes progressistes d’être occidentalisés : ils étaient pour lui une armée plus pernicieuse que l’armée étrangère chrétienne.
    Cette volonté de défendre l’indépendance des pays arabes dont le salut politique ne pouvait se trouver que dans l’islam l’aura donc conduit à se rapprocher de mouvements conservateurs dans les années 1920, et jusqu’à sa mort en 1935.

    Bibliographie :
    - Albert Hourani, Arabic thought in the liberal age 1798 – 1939, Cambridge University Press, 1983.
    - Cours de Samy Dorlian, « Histoire des idées politiques dans le monde arabe contemporain », ENS, 2011-2012.

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