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    Repères perdus
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    le 30.05.18 | 12h00 

    Violence, racisme, individualisme, incivisme, peu d’intérêt pour le travail, culte de l’argent, dévalorisation de soi… Gangrenée par tous ces maux, la société algérienne semble aller dans le mauvais sens, se mettre en danger et hypothéquer son grand désir de vie dans une nation libre, prospère et unie.

    Un désir qui, pourtant, a été sa lumière salvatrice durant la longue nuit coloniale et lors des grandes épreuves infligées des siècles auparavant par les envahisseurs venus de l’extérieur. Qu’est-ce qui a pu détourner le long fleuve vers l’émancipation, du moins qu’est-ce qui l’a pollué en quelques décennies seulement ? Sans hésiter, c’est la mauvaise politique qui est loin, bien loin, de ce que décrivent et recommandent les grandes figures qui ont réfléchi sur l’art de gouverner les cités et les hommes. Y compris dans nos contrées, dans les messages d'Ibn Khaldoun et de l’Emir Abdelkader, sources d’inspiration, à leur tour, pour bien d’autres penseurs contemporains.

    En démontrant que l’Algérie, de tout temps, a été une nation et une société, Mostefa Lacheraf a détruit la thèse coloniale d’une Algérie «barbare et hors de l’histoire».Réhabiliter le pays, ses habitants, son passé devint une tâche principale, voire un devoir pour nombre d’hommes d’esprit. Il s’agissait pour Ibn Badis, Mohammed Dib, Kateb Yacine sur un autre registre, Ferhat Abbas dans la politique et pour bien d’autres encore, de réinscrire l’Algérie dans l’Histoire avec un grand H. Mieux encore, aller plus loin en la projetant dans le futur, émancipée et forte, au sein du concert des nations. La tâche a été en partie réussie face aux chantres de la colonisation : l’Algérie n’est plus une terre à conquérir et à occuper. Mais ces derniers ont revêtu un autre habit, celui du néocolonialisme, pour réoccuper le terrain perdu et faire fructifier leurs intérêts. Leur cheval de Troie a été sans conteste les partisans du capitalisme, bien avant que le pays ne recouvre son indépendance.

    C’est aussi parce qu’elle avait une vision socialiste et moderne pour l’Algérie indépendante que la charte du Congrès de la Soummam a été combattue ainsi que ses initiateurs et tous ceux qui s’y identifiaient. Egalement ont été mises à profit les contradictions des trois régimes post-indépendance, se proclamant socialistes, ceux de Ben Bella, de Boumediène et de Chadli. Grandissant à l’ombre du capitalisme d’Etat débridé, la petite bourgeoisie néolibérale privée trouva son «épanouissement» à partir des années 1990 dans l’ouverture sauvage du commerce extérieur et dans l’essor sans précédent de l’informel.

    Le profit facile, la débrouillardise, la préférence du commerce par rapport au travail productif et l’individualisme s’érigèrent en valeurs dominantes, confortées par la vague islamiste affectant l’Algérie depuis la décennie noire. Le sacré hypocrite est devenu la règle. La société perdit l’essentiel de ses repères et de ses valeurs séculaires, particulièrement au niveau des jeunes générations formatées par le contenu misérable et conservateur de l’école, la généralisation au sein de la société d’une culture débilisante qu’aggrava, ces dernières années, un audiovisuel privé centré sur la violence et le conservatisme. Si elle améliora quelque peu le niveau de vie des Algériens, la stratégie étatique de distribution de la rente eut des effets pervers en les détournant du travail, de l’effort et de l’argent mérité.

    Certes, subsistent encore des îlots de résistance, des Algériens aux grandes valeurs humaines, mais l’avenir semble se dessiner contre eux, les gouvernants n’arrivant pas à proposer un projet de société centré sur la modernité, l’intelligence, la créativité et bien sûr le travail productif. Plus de 50 années après l’indépendance, l’Algérie paye le prix le plus fort de la prise du pouvoir par des clans et des groupes politico-militaires aux ambitions centrées davantage sur sa conservation que sur la construction d’un pays moderne et démocratique.

    Ali Bahmane

    Source: http://www.elwatan.com/edito/reperes-perdus-30-05-2018-369185_171.php

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  • Sayyid Qutb était franc-maçon

    | 28 mai 2018
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    L’historien égyptien Helmi Nimnim vient de publier une nouvelle biographie du théoricien du jihad au sein des Frères musulmans, Sayyid Qutb (1906-66). Le livre reproduit un article du maître intitulé « Pourquoi je suis devenu franc-maçon », paru dans la revue al-Taj al-Masri (la « Couronne d’Égypte »), le 23 avril 1943.

    L’article a été publié avant son voyage aux États-Unis et son adhésion aux Frères musulmans.

    Par le passé, de nombreux auteurs ont mis en évidence les ressemblances entre les cérémonies d’initiation des deux confréries (les Frères musulmans et la Franc-maçonnerie), mais c’est la première fois que la preuve de l’appartenance maçonnique de Sayyid Qutb est apportée.

    À cette époque, les loges égyptiennes étaient directement contrôlées par les services secrets britanniques. Le roi Farouk en était membre.

    La question de la possible appartenance de Qutb à la CIA reste, quant à elle, ouverte.

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