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    Le "ministre" de l'éducation nationale , Benbou-zit devrait aller se suicider après le visionnement de cette vidéo . Tout notre système est à revoir ...ou plutot à liquider . En cinquante ans ,on aurait pu ... mais quoi avec des responsables imbeciles et incompétents qui ont sacrifié deux ou trois générations d'algériens pour en faire des abrutis à la solde de la nomenklatura ! Un pays sans éducation,sans savoir est un pays mort . L'Algérie doit vite se redresser . Nous sommes arrivés à un moment vital de notre Histoire ...

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    Book Cover

     

    The Stolen Village

     
    Baltimore and the Barbary Pirates 
    by Des Ekin

    In June 1631 pirates from Algiers and armed troops of the Turkish Ottoman Empire, led by the notorious pirate captain Morat Rais, stormed ashore at the little harbour village of Baltimore in West Cork. They captured almost all the villagers and bore them away to a life of slavery in North Africa. The prisoners were destined for a variety of fates -- some would live out their days chained to the oars as galley slaves, while others would spend long years in the scented seclusion of the harem or within the walls of the Sultan's palace. The old city of Algiers, with its narrow streets, intense heat and lively trade, was a melting pot where the villagers would join slaves and freemen of many nationalities. Only two of them ever saw Ireland again.

    The Sack of Baltimore was the most devastating invasion ever mounted by Islamist forces on Ireland or England. Des Ekin's exhaustive research illuminates the political intrigues that ensured the captives were left to their fate, and provides a vivid insight into the kind of life that would have awaited the slaves amid the souks and seraglios of old Algiers.

    The Stolen Village is a fascinating tale of international piracy and culture clash nearly 400 years ago and is the first book to cover this relatively unknown and under-researched incident in Irish history.

    Traduction :

    Le Village volé de Baltimore et les Pirates de Barbarie par Des Ekin

    En Juin 1631 les pirates d'Alger et les troupes armées de l'Empire turc ottoman, dirigées par le célèbre pirate capitaine Morat Rais, débarquèrent dans le village petit port de Baltimore dans le West Cork. Ils ont capturé presque tous les villageois et les emportèrent vers une vie d'esclavage en Afrique du Nord. Les prisonniers étaient destinés à une variété de destins - certains vivent leurs journées enchaînés aux rames comme des galériens, alors que d'autres passent de longues années dans la solitude parfumée du harem ou dans les murs du palais du sultan. La vieille ville d'Alger, avec ses rues étroites, la chaleur intense et ses échanges animés, a été un creuset où les villageois se joignaient aux esclaves et hommes libres de nombreuses nationalités. Seuls deux d'entre eux ont revu l'Irlande à nouveau.

    Le Saccage de Baltimore a été l'invasion la plus dévastatrice jamais montée par les forces musulmanes sur l'Irlande et en Angleterre. Par ses recherches exhaustives Ekin illumine les intrigues politiques qui ont assuré les captifs abandonnés à leur sort, et donne un aperçu vivant du genre de vie qui attendait les esclaves au milieu des souks et des sérails du vieil Alger. Le Village volé est un récit fascinant de la piraterie internationale et du choc des cultures ,il y'a près de 400 ans et est le premier ouvrage à couvrir cet inconnu et sous-étudié incident relativement dans l'histoire irlandaise.

     

    Source :http://www.obrien.ie/book632.cfm

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  • Musique du groupe international  Mugar . Amazigh/celtic fusion. http://www.mugar.info/index.htm

    En l'an de grâces 1631 des corsaires algériens ( toute une flotte) débarquent en Irlande dans le village de Baltimore et enlèvent la quasi majorité de sa population (femmes et enfants compris) . Celle ci fut débarquée à Alger et se retrouva soit dans les harems des notables ou en tant qu' esclaves qui se mélangèrent à la population . A vrai dire personne n'est revenu au pays natal à l'exception d'une personne qui témoigna de ce qui était arrivé.

    Ceci nous amène à parler d'un personnage historique que l'on va découvrir à travers un article de Wikipédia Jan Janszoon van Haarlem ((vers 1570 - vers 1641), Jan Janssen de Haarlem, Jan Janz, ou encore John Barber ou capitaine John, connu également en Afrique du Nord sous le nom de Mourad Rais ou Murad Reis, est un Hollandais originaire de Haarlem, qui, après sa capture par des corsaires barbaresques en 1618, est devenu renégat en se convertissant à l'Islam.

    Fameux à Alger, devenu lui-même corsaire à Salé, il devient, entre 1624 et 1627, le « Grand Amiral » de la République de Salé (connue également sous le nom de République des pirates du Bouregreg), qu'il dirige donc à ce titre.

      Jan Janszoon est né à Haarlem, en Hollande en 1575. On sait peu de choses de ses premières années, en dehors du fait qu'il s'est marié jeune et qu'il a un enfant, Lysbeth Janszoon van Haarlem. La fin de son nom (van Haarlem) n'est rien d'autre qu'une indication toponymique, signalant qu'il est originaire d'une bonne famille de Haarlem, aux Pays-Bas. Jan Janszoon est capturé par des corsaires barbaresques en 1618, à Lanzarote (îles Canaries) et emmené comme captif à Alger. Là, il se fit « turc » (car Alger dépendait à l'époque dans une certaine mesure de l'Empire ottoman, ce qui entrainait souvent une certaine confusion entre corsaires algériens et Turcs) en se convertissant à l'Islam, devenant ainsi un « renégat ».

    La conversion a sans doute été forcée, comme il était alors fréquent (voir les souvenirs de Germain Moüette à ce sujet). Après sa conversion, il navigue avec le fameux corsaire Suleyman Raïs, connu également sous le nom de Slemen Reis ; cet homme est en réalité un Hollandais nommé De Veenboer], que Janszoon connaissait d'avant sa capture, et qui, tout comme lui, était devenu un renégat en se convertissant à l'Islam ; Mais Alger ayant entre temps fait la paix avec de nombreuses nations européennes, la ville ne peut plus servir de base d'opération à Jan Janszoon, qui, après la mort de Suleyman Rais (tué par un boulet de canon en 1619) émigre vers la côte de Barbarie et le port de Salé pour y devenir corsaire à son compte.

    Corsaire à Salé.

    L'activité corsaire à Salé est une conséquence lointaine de la Reconquista espagnole, lorsque Philippe III d'Espagne décide en 1609 d'expulser définitivement d'Espagne les musulmans qui y restent encore. Aux Hornacheros déjà partis s'installer à la Kasbah des Oudaïas, près de Salé, se joignent alors de nombreux Morisques andalous ; ces musulmans émigrés d'Espagne utilisent les richesses qu'ils ont pu emporter pour armer en course quelques navires et s'en prendre aux navires et aux côtes européennes bordant l'Atlantique.

    À la fois capitaine et armateur, Jan Janszoon fait rapidement fortune dans cette ville étrange où l'espagnol est la langue véhiculaire, et dont les renégats européens de toutes origines fournissent les spécialistes (pilotes, canonniers, calfats, maîtres de manœuvre, chirurgiens...). Ses talents lui valent d'être nommé en 1624 au poste suprême de « Grand Amiral » de Salé, qu'il dirige jusqu'en 1627, date à laquelle il part de nouveau pour Alger.

    Expéditions lointaines

      Oluf Eigilsson, islandais enlevé par Jan Janszoon en 1627 ; après sa libération, de retour en Islande, il écrit un livre sur sa vie chez les corsaires. Pendant sa carrière de corsaire de Salé, puis après son départ en 1627, Jan Janszoon met sur pied plusieurs expéditions lointaines particulièrement audacieuses :

    Raid sur Reykjavik de 1627

    Jan Janszoon effectue en 1627 un raid particulièrement audacieux sur Reykjavik, la capitale de l'Islande. L'expédition permet de ramener des peaux, du poisson fumé, mais surtout, 400 Islandais ; elle témoigne de l'emprise des corsaires de Salé sur l'Atlantique, pendant que les Barbaresques d'Alger ont la main-mise sur la piraterie en Méditerranée.

    Sac de Baltimore en 1631 Lors d'une expédition peu fructueuse, Janszoon a recours à un captif pris au cours de l'expédition, un catholique nommé John Hackett, pour obtenir des informations sur les cibles potentielles qui pourraient s'avérer intéressantes. Or, les catholiques irlandais nourrissent alors quelques griefs contre les habitants de Baltimore, dans le comté de Cork, au sud de l'Irlande, car ceux-ci sont protestants, et Hackett désigne donc la ville comme une proie de choix.

    Le 20 juin 1631, Jan Janszoon, à la tête de corsaires salétins, effectue un coup de main contre Baltimore, qu'il met à sac en enlevant 108 personnes selon certains, mais 237 selon le Père Dan, libérant les Irlandais celtes pour ne conserver que des Anglais qu'il revendra comme esclaves sur les marchés d'Afrique du Nord.

    Hackett sera ensuite arrêté et pendu ; dans l'histoire de l'Irlande, il est considéré comme un patriote, alors qu'il est vu comme un traître par l'histoire de l'Angleterre.

    Fin de sa vie

    En 1635, lui et beaucoup de ses hommes sont capturés par surprise près de Tunis par les Chevaliers de Malte. Enfermé dans les sombres cachots de l'île de Malte, il y est victime de mauvais traitements et de tortures, qui affectent sa santé. Il est libéré en 1640 par une attaque corsaire massive, orchestrée par le Dey de Tunis. Il retourne alors au Maroc, où il est nommé gouverneur de la forteresse de Oualidia, près de Safi.

    Là, à l'occasion de l'arrivée du nouveau consul néerlandais, il reçoit la visite de sa fille Lysbeth Janszoon, venue tout exprès des Pays-Bas. Il l'accueille en grande pompe, et elle reste auprès de lui jusqu'en août 1641, où elle retourne aux Pays-Bas. Il est alors devenu un vieil homme affaibli, qui se retire tant de la vie politique que de la piraterie, et dont on ignore ensuite le sort.

    Note perso : ne pas confondre corsaire et pirate . Un corsaire est protégé par son souverain à l'opposé du pirate . Si Mourad Rais ne vous rappelle rien alors pensez à Birmandreis à Alger et le lien sera fait ! La deuxième vidéo est relative à un bar connu de Baltimore qui s'appelle Algiers c'est à dire Alger en souvenir des évenements décrits plus haut . Bonne lecture  , n'oubliez pas que nous avons aussi du sang irlandais qui coule dans nos veines ya wili !ya wili ! .:)

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    Santé : le premier chien détecteur de cancers

    Mardi 25 Janvier 2011 |  Insolite chien renifleur cancer prostate Aspirant

    Aspirant, un Berger belge de 6 ans a été entraîné par les militaires pour devenir le premier chien français capable de détecter le cancer de la prostate dans l'urine des hommes.

    Renifler les engins explosifs, débusquer la drogue soigneusement cachée, détecter les survivants sous les décombres... Avec son odorat 200.000 fois plus développé que celui de l'homme, il ne fait aucun doute que ce talent exceptionnel du chien peut servir à d'autres fins.

    Le professeur Cussenot, urologue à l'hôpital Tenon, à Paris, a initié ce projet en 2007. Il sait que le cancer de la prostate donne une odeur particulière aux urines, et il sait également que le chien est capable de distinguer les urines saines des urines malades.

    Comment apprendre au chien à détecter le cancer ?

    L'entrainement a eu lieu dans une base militaire ; Aspirant a été recruté pour son flair hors du commun. Le caporal-chef et dresseur de chien Anthony Frémont explique la technique : « On l'a assis devant une table de chevet dont le tiroir entrouvert contenait son jouet, une balle de tennis. Puis on a ajouté l'échantillon d'urine d'un patient malade à côté afin qu'il associe les deux ».

    Petit à petit la balle est retirée et des échantillons d'urine sains sont placés à côté de l'urine du malade. Le Berger belge apprend à marquer l'arrêt devant l'échantillon d'urine qui contient le cancer. Et Aspirant ne se trompe jamais !

    L'odorat du chien est plus fiable qu'une prise de sang dans le cas du cancer de la prostate alors autant dire qu'Aspirant est une célébrité dans le domaine médical. Les scientifiques recherchent déjà au moyen d'entraîner un chien à détecter le cancer du poumon grâce à l'odeur de la respiration humaine.

    Source : http://wamiz.com/chiens/actu/france-le-premier-chien-detecteur-de-cancers-1127.html

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  • Washington face à la colère du peuple tunisien 
    par Thierry Meyssan*

    Alors que les médias occidentaux célèbrent la « Jasmine Revolution », Thierry Meyssan dévoile le plan US pour tenter de stopper la colère du peuple tunisien et conserver cette discrète base arrière de la CIA et de l’OTAN. Selon lui, le phénomène insurrectionnel n’est pas fini et la vraie Révolution, tant redoutée par les Occidentaux, pourrait rapidement commencer.


     
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    Le général William Ward —ancien responsable de la répression dans les Territoires palestiniens devenu commandant de l’Africom— lors d’une cérémonie en mai 2010. L’armée tunisienne a été réduite au minimum, mais le pays sert de base arrière aux opérations « anti-terroristes » régionales et dispose de ports indispensables au contrôle de la Méditerranée par l’OTAN.

    Les grandes puissances n’aiment pas les bouleversements politiques qui leur échappent et contrecarrent leurs plans. Les événements qui ont fait vibrer la Tunisie depuis un mois n’échappent pas à cette règle, bien au contraire.

    Il est donc pour le moins surprenant que les grands médias internationaux, suppôts indéfectibles du système de domination mondiale, s’enthousiasment soudainement pour la « Révolution du jasmin » et multiplient les enquêtes et reportages sur la fortune des Ben Ali qu’ils ignoraient jusque là malgré leur luxe tapageur. C’est que les Occidentaux courent après une situation qui leur a glissé des mains et qu’ils voudraient récupérer en la décrivant selon leurs souhaits.

    Avant toute chose, il convient de rappeler que le régime de Ben Ali était soutenu par les Etats-Unis et Israël, la France et l’Italie.

    Considéré par Washington comme un Etat d’importance mineure, la Tunisie était utilisée au plan sécuritaire, plus qu’économique. En 1987, un coup d’Etat soft est organisé pour déposer le président Habib Bourguiba au profit de son ministre de l’Intérieur, Zine el-Abidine Ben Ali. Celui-ci est un agent de la CIA formé à la Senior Intelligence School de Fort Holabird. Selon certains éléments récents, l’Italie et l’Algérie auraient été associés à cette prise de pouvoir [1].

    Dès son arrivée au Palais de la République, il met en place une Commission militaire jointe avec le Pentagone. Elle se réunit annuellement, en mai. Ben Ali, qui se méfie de l’armée, la maintient dans un rôle marginal et la sous-équipe, à l’exception du Groupe des Forces spéciales qui s’entraîne avec les militaires US et participe au dispositif « anti-terroriste » régional. Les ports de Bizerte, Sfax, Sousse et Tunis sont ouverts aux navires de l’OTAN et, en 2004, la Tunisie s’insère dans le « Dialogue méditerranéen » de l’Alliance.

    Washington n’attendant rien de spécial de ce pays au plan économique, il laisse donc les Ben Ali mettre la Tunisie en coupe réglée. Toute entreprise qui se développe est priée de céder 50 % de son capital et les dividendes qui vont avec. Cependant, les choses virent au vinaigre en 2009, lorsque la famille régnante, passée de la gourmandise à la cupidité, entend soumettre aussi les entrepreneurs états-uniens à son racket.

    De son côté, le département d’Etat anticipe sur l’inévitable disparition du président. Le dictateur a soigneusement éliminé ses rivaux et ne dispose pas de successeur. Il faut donc imaginer une relève s’il vient à mourir. Une soixantaine de personnalités susceptibles de jouer un rôle politique ultérieur est recrutée. Chacune reçoit une formation de trois mois à Fort Bragg, puis un salaire mensuel [2]. Le temps passe…

    Bien que le président Ben Ali poursuive la rhétorique anti-sioniste en vigueur dans le monde musulman, la Tunisie offre diverses facilités à la colonie juive de Palestine. Les Israéliens d’ascendance tunisienne sont autorisés à voyager et à commercer dans le pays. Ariel Sharon est même invité à Tunis.

    La révolte

    L’immolation par le feu d’un vendeur ambulant, Mohamed el-Bouzazi, le 17 décembre 2010, après que sa charrette et ses produits aient été saisis par la police, donne le signal des premières émeutes. Les habitants de Sidi Bouzid se reconnaissent dans ce drame personnel et se soulèvent. Les affrontements s’étendent à plusieurs régions, puis à la capitale. Le syndicat UGTT et un collectif d’avocats manifestent scellant sans en avoir conscience l’alliance entre classes populaire et bourgeoisie autour d’une organisation structurée.

    Le 28 décembre, le président Ben Ali tente de reprendre les choses en main. Il se rend au chevet du jeune Mohamed el-Bouazizi et s’adresse le soir à la Nation. Mais son discours télévisé exprime son aveuglement. Il dénonce les manifestants comme des extrémistes et des agitateurs stipendiés et annonce une répression féroce. Loin de calmer le jeu, son intervention transforme la révolte populaire en insurrection. Le peuple tunisien ne conteste plus simplement l’injustice sociale, mais le pouvoir politique.

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    Le producteur Tarak Ben Ammar, propriétaire de Nessma TV et associé de Silvio Berlusconi. Il est l’oncle de Yasmina Torjman, épouse du ministre français de l’Industrie, Eric Besson.

    A Washington, on constate que « notre agent Ben Ali » ne maitrise plus rien. Le Conseil de sécurité nationale Jeffrey Feltman [3] et Colin Kahl [4] s’accordent à considérer que le moment est venu de lâcher ce dictateur usé et d’organiser sa succession avant que l’insurrection ne se transforme en authentique révolution, c’est-à-dire en contestation du système.

    Il est décidé de mobiliser des médias, en Tunisie et dans le monde, pour circonscrire l’insurrection. On focalisera l’attention des Tunisiens sur les questions sociales, la corruption des Ben Ali, et la censure de la presse. Tout, pourvu qu’on ne débatte pas des raisons qui ont conduit Washington à installer le dictateur, 23 ans plus tôt, et à le protéger tandis qu’il s’accaparait l’économie nationale.

    Le 30 décembre, la chaîne privée Nessma TV défie le régime en diffusant des reportages sur les émeutes et en organisant un débat sur la nécessaire transition démocratique. Nessma TV appartient au groupe italo-tunisien de Tarak Ben Ammar et Silvio Berlusconi. Le message est parfaitement compris par les indécis : le régime est fissuré.

    Simultanément, des experts Etats-uniens (mais aussi Serbes et Allemands) sont envoyés en Tunisie pour canaliser l’insurrection. Ce sont eux qui, surfant sur les émotions collectives, tentent d’imposer des slogans dans les manifestations. Selon la technique des prétendues « révolutions » colorées, élaborée par l’Albert Einstein Institution de Gene Sharp [5], ils focalisent l’attention sur le dictateur pour éviter tout débat sur l’avenir politique du pays. C’est le mot d’ordre « Ben Ali dégage ! » [6].

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    (Capture d’écran) Le 2 janvier 2010, le groupe Anonymous (un paravent de la CIA) hacke le site internet officiel du Premier ministre et place un message de menace en anglais sur la page d’accueil. Le logo est celui du Parti pirate international, dont le membre tunisien Slim Amanou sera propulsé par l’ambassade US secrétaire d’Etat à la Jeunesse et des Sports du « gouvernement d’union nationale ».

    Masqué sous le pseudonymeAnonymous, le cyber-escadron de la CIA —déjà utilisé contre le Zimbabwe et l’Iran— hacke des sites officiels tunisiens et y installe un message de menace en anglais.

    L’insurrection

    Les Tunisiens continuent spontanément à braver le régime, à descendre en masse dans les rues, et à brûler commissariats de police et magasins appartenant aux Ben Ali. Avec courage, certains d’entre eux payent le prix du sang. Pathétique, le dictateur dépassé se crispe sans comprendre.

    Le 13 janvier, il ordonne à l’armée de tirer sur la foule, mais le chef d’état-major de l’armée de terre s’y refuse. Le général Rachid Ammar, qui a été contacté par le commandant de l’Africom, le général William Ward, annonce lui-même au président que Washington lui ordonne de fuir.

    En France, le gouvernement Sarkozy n’a pas été prévenu de la décision états-unienne et n’a pas analysé les divers retournements de veste. La ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, se propose de sauver le dictateur en lui dépêchant des conseillers en maintien de l’ordre et du matériel pour qu’il se maintienne au pouvoir par des procédés plus propres [7]. Un avion cargo est affrété le vendredi 14. Lorsque les formalités de dédouanement sont finies à Paris, il est trop tard : Ben Ali n’a plus besoin d’aide, il a déjà pris la fuite.

    Ses amis d’hier, à Washington et Tel-Aviv, Paris et Rome, lui refusent l’asile. Il échoue à Riyad. Il aurait emporté avec lui 1,5 tonne d’or volée au Trésor public, ce que démentent les autorités encore en place.

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    Marketing : le logo de la « Jasmine Revolution » apparaît au moment exact de la fuite de Ben Ali. Au centre, on reconnaît le poing levé, symbole ex-communiste utilisé dans toutes les « révolutions » colorées depuis Otpor en Serbie. Vu de Washington, l’important est d’affirmer que les événements sont finis et qu’ils s’inscrivent dans une dynamique internationale libérale. Aussi, le titre est-il inscrit en anglais et le drapeau tunisien est-il réduit à une simple fioriture sur la lettre R.

    Du jasmin pour calmer les Tunisiens

    Les conseillers en communication stratégique US tentent alors de siffler la fin de la partie, tandis que le Premier ministre sortant compose un gouvernement de continuité. C’est là que les agences de presse lancent l’appellation « Jasmine Revolution » (en anglais s’il vous plaît). Les Tunisiens assurent-elles viennent de réaliser leur « révolution colorée ». Un gouvernement d’union nationale est constitué. Tout est bien qui finit bien.

    L’expression « Jasmine Revolution » laisse un goût amer aux Tunisiens les plus âgés : c’est celle que la CIA avait déjà utilisée pour communiquer lors du coup d’Etat de 1987 qui plaça Ben Ali au pouvoir.

    La presse occidentale —désormais mieux contrôlée par l’Empire que la presse tunisienne— découvre la fortune mal acquise des Ben Ali quelle ignorait jusque là. On oublie le satisfecit accordé par le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn aux gestionnaires du pays quelques mois après les émeutes de la faim [8]. Et on oublie le dernier rapport de Transparency International qui affirmait que la Tunisie était moins corrompue que des Etats de l’Union européenne comme l’Italie, la Roumanie et la Grèce [9].

    Les miliciens du régime, qui avaient semé la terreur parmi les civils durant les émeutes les obligeant à s’organiser en comités d’auto-défense, disparaissent dans la nuit.

    Les Tunisiens que l’on pense dépolitisés et manipulables après des années de dictature s’avèrent fort matures. Ils constatent que le gouvernement de Mohammed Ghannouchi, c’est « du benalisme sans Ben Ali ». Malgré quelques ravalements de façade, les caciques du parti unique (RCD) conservent les ministères régaliens. Les syndicalistes de l’UGTT, refusent de s’associer à la manip états-unienne et démissionnent des postes qu’on leur a attribués.

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    Ahmed Néjib Chebbi, un opposant « Made in USA ».

    Outre les inamovibles membres du RCD, il reste des gadgets médiatiques et des agents de la CIA. Par la grâce du producteur Tarak Ben Amar (le patron de Nessma TV), la réalisatrice Moufida Tlati devient ministre de la Culture. Moins show-bizz, plus significatif, Ahmed Néjib Chebbi, un pion de la National Endowment for Democracy, devient ministre du Développement régional. Ou encore, l’obscur Slim Amanou, un bloggeur rompu aux méthodes de l’Albert Einstein Institute, devient secrétaire d’Etat à la Jeunesse et des Sports au nom du fantomatique Parti pirate relié à l’auto-proclamé groupe Anonymous.

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    Le vrai siège du pouvoir n’est plus au Palais de la République, mais à l’ambassade des Etats-Unis. C’est ici que l’on a composé le gouvernement Ghannouchi. Située hors de Tunis, dans un vaste campus barricadé, l’ambassade est un gigantesque blockhaus hautement sécurisé qui abrite les postes centraux de la CIA et du MEPI pour l’Afrique du Nord et une partie du Levant.

    Bien entendu, l’ambassade des Etats-Unis n’a pas sollicité le Parti communiste pour faire partie de ce soi-disant « gouvernement d’union nationale ».

    A l’inverse, on prépare le retour de Londres, où il avait obtenu l’asile politique, du leader historique du Parti de la Renaissance (Ennahda), Rached Ghannouchi. Islamiste ex-salafiste, il prêche la compatibilité de l’islam et de la démocratie et prépare depuis longtemps un rapprochement avec le Parti démocrate progressiste de son ami Ahmed Néjib Chebbi, un social-démocrate ex-marxiste. Dans le cas d’un échec du « gouvernement d’union nationale », ce tandem pro-US pourrait fournir une illusion de rechange.

    Une nouvelle fois, les Tunisiens se soulèvent, élargissant eux-mêmes le mot d’ordre qu’on leur avait soufflé : « RCD dégage ! ». Dans les communes et les entreprises, ils chassent eux-mêmes les collaborateurs du régime déchu.

    Vers la Révolution ?

    Contrairement à ce qui a été dit par la presse occidentale, l’insurrection n’est pas encore terminée et la Révolution n’a pas encore commencé. Force est de constater que Washington n’a rien canalisé du tout, hormis les journalistes occidentaux. Plus encore aujourd’hui que fin décembre, la situation est hors de contrôle.


     Thierry Meyssan

    Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié :L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).

    Source :article paru le 23 janvier 2011 sur le site réseau voltaire ..

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