• A Madame la Première ministre

    J’ai hésité à écrire Madame le Premier ministre, comme mon éducation européenne me le dictait ou à féminiser plutôt le titre de vos fonctions en m’adressant à Madame la Première ministre comme il est d’usage au Québec. Loin d’être une question de forme, cette féminisation de certains titres de professions, qui étaient la chasse gardée des mâles, est un autre acquis de la révolution tranquille québécoise et des luttes des femmes canadiennes pour accéder à la pleine citoyenneté.

    C’est cette égalité hommes/femmes, cette terre de coexistence entre les communautés et ce Québec tolérant et distinct de la vieille Europe prisonnière de son passé antisémitique et colonialiste qui attirent annuellement des milliers de personnes avides de paix et de liberté. D’ailleurs le slogan que vous avez choisi pour accompagner la promotion de la Charte des valeurs, "Un Québec pour tous" est un slogan noble dans son sens et humaniste dans ses objectifs. C’est une invitation généreuse à ceux qui s’apprêtent à s’y installer et un réconfort pour ceux qui y sont déjà.

    Si la nécessité d’une clarification des normes et des balises qui devraient régir la vie d’une société est indiscutable, c’est le volet de la Charte des valeurs de restreindre les libertés de certains citoyens, de stigmatiser des communautés particulières et de bâtir un mur entre les uns et les autres qui est questionnable tant par sa gravité que par sa dangerosité pour l’harmonie au sein de la même société.

    Ce slogan de "Un Québec pour tous" se reflète-t-il dans l’esprit et la lettre de la Charte?? Permettez-moi, Madame la Première ministre d’en douter.

    Un Québec pour tous? Presque … à condition pour certaines catégories de québécois (es) de se défaire des signes ostentatoires de leur foi et d’abdiquer leurs droits religieux à la porte des institutions publiques. A travers le qualificatif ostentatoire ce sont surtout les signes difficilement dissimulables des autres religions "importées" qui sont visées (kipa, voile et turban). Il serait paradoxal voire incongru de vous voir vous lever à l’Assemblée nationale pour défendre votre projet de loi qui propose le bannissement de ces signes, sous l’œil bienveillant d’une croix exemptée des fourches caudines de cette Charte au motif d’héritage patrimonial. C’est non seulement une question de logique dans la réflexion, mais aussi de consistance dans les idéaux qui étaye la philosophie de cette charte.

    De quelle égalité Homme-Femme, pourriez-vous, vous et les initiateurs de ce projet vous prévaloir, quand la voie, par excellence, pour s’émanciper, à savoir le travail, est obstruée pour la femme musulmane en la contraignant à un chantage insoutenable : foi ou précarité? Par ce chantage, la Charte se fait la complice des tentatives d’asservissement de la femme et l'alliée des excités religieux allergiques à tout acte d’affirmation ou de liberté provenant de la femme.

    De quelle égalité Homme-Femme pourriez-vous vous en enorgueillir quand la femme musulmane voilée ne peut même pas accéder pleinement à l’égalité d'emploi comme ses consœurs québécoises des autres confessions, en lui imposant un autre critère exclusif d’embauche juste pour elle? De ce fait, la Charte est aux yeux de la femme croyante l’antithèse de l’égalité H-F voire de l’égalité Femme-Femme tout court.

    La Charte, dans son volet d’interdiction des signes religieux en milieu de travail, est un clou dans le cercueil de la lutte des femmes qui veulent s’affranchir et vivre pleinement leur foi en tant que croyantes et leur autonomie en tant que travailleuses. Elle est également une bénédiction pour les fanatiques de tous bords et leurs messages haineux de choc des civilisations et un argument de poids pour tous les misogynes qui veulent restreindre la femme musulmane dans son foyer.

    Ainsi, la femme pieuse serait contrainte d’affronter, non seulement les forces réactionnaires et archaïques liées aux traditions qui entravent son affranchissement social, mais également des dispositions légales restrictives et discrétionnaires qui sèment des embuches sur son chemin de quête de liberté.

    Le travail est incontestablement une fenêtre pour l’émancipation de la femme et un acquis inestimable pour son affirmation en tant qu’être égal à l’homme. Conditionner l’accès à ce fondamental, c’est mettre tout simplement un voile sur cette lueur de liberté. Ne devrions-nous pas mieux nous inspirer de l’esprit de la déclaration de George Washington que de l'expérience française, dictée par son histoire particulière de puissance coloniale et son contexte socio-économique et identitaire, très loin de la tradition québécoise et canadienne. "Les croyances religieuses d’un homme ne le priveront pas de la protection des lois, ni du droit d’obtenir et d’exercer les plus hautes fonctions publiques existantes aux États-Unis".

    Le foulard islamique n’est pas un caprice de mode ou une coquetterie vestimentaire qu’on peut s’en débarrasser à l’entrée au bureau et le remettre à la sortie, comme de simples lunettes de soleil. C’est l’essence même de la personnalité de la femme, la quiddité de ses croyances et le respect de sa liberté religieuse qui sont en jeu.

    Madame la Première ministre, la femme musulmane est épuisée d’être traitée éternellement de mineure au point de lui récuser un droit élémentaire celui du libre choix et un droit fondamental celui de la liberté de croyances. Dans les régimes intégristes, elle est soumise aux règles contraignantes du port du voile et dans un Québec démocratique, on veut la forcer à s’en départir. Dans les deux cas, elle est sans voix, sans choix et sans avis. Même oppression, l’une par des fanatiques religieux au nom d’une interprétation archaïque de l'Islam, et de l’autre par des intégristes séculiers au nom d’un laïcisme fermé.

    Le "Nous inclusif" que vous avez fait le vôtre ne devrait pas se transformer en leurre. C’est vrai, le courant "ethniciste" demeure dominant dans votre mouvement indépendantiste, mais en tant que première magistrate de la province, vous êtes garante des droits fondamentaux des citoyens et la protectrice des minorités du diktat de la majorité. D’autre part, en tant que chef du Parti québécois, vous devriez résister aux sirènes de certains fanatiques qui tentent de renfermer le parti dans une conception ethnique de la société l'éloignant ainsi de l’héritage humaniste de René Levesque et de sa sagesse d’homme politique rassembleur.

    Et contrairement au discours des promoteurs de cette charte, celle-ci ne constitue nullement un renforcement du concept du "Nous inclusif", elle élargirait plutôt le fossé culturel entre ces deux nouvelles solitudes le "Nous" et "Eux" et accentuerait le repli identitaire et l’isolement social. Elle accroitrait également la méfiance et la crainte de ces minorités visibles envers le projet souverainiste et les réconforterait dans leurs convictions que le Canada demeure le rempart contre leur discrimination et leur marginalisation et le protecteur de leurs droits constitutionnels.

    Le "Nous inclusif" ne trouve également pas sa traduction réelle sur le terrain socio-économique. La précarité touche durement les minorités visibles. Malgré leurs niveaux de scolarisation largement plus élevés que la moyenne des Québécois d'origine, les immigrants, notamment les maghrébins, affichent des taux de chômage de deux à trois fois plus élevés.

    Cette disparité de chômage est encore plus évidente comparée à la situation dans les autres provinces. En 2006, le taux de chômage chez les Québécois nés au pays était de 5,2 % contre 11,2 % chez les québécois immigrants, alors qu’en Ontario les taux de chômage pour les deux catégories (nés au pays versus immigrants) étaient respectivement de 4,4 % et de 6,2 %, et en Colombie-Britannique de 4,8 % et de 5,5 % selon l’Institut de recherche et d'informations économiques (IRIS).

    L’argument de reconnaissance des diplômes a été toujours invoqué comme une explication. Pourtant toutes les provinces intègrent mieux leurs diplômés hors pays. Et c'est au Québec que la probabilité que l'expérience de travail étrangère soit reconnue est la plus faible (32%) au Canada alors qu’en 0ntario cette probabilité s’élève à (47%) (IRIS).

    L’autre argument de la langue française devient caduc surtout pour le cas des immigrants originaires d’Afrique noire et du Maghreb. Leur maitrise de la langue française ne les a pas épargnés pour autant d’enregistrer des taux d'emploi inférieurs à ceux des non-francophones au Québec. Même la fonction publique reste hermétique pour eux. Combien de membres de minorités visibles figurent parmi les 1475 nouveaux fonctionnaires qui ont été recrutés depuis l'installation du gouvernement péquiste malgré le gel d'embauche qu'il a lui-même décrété?

    Vous en convenez Madame la Première ministre que vous êtes interpellée à donner espoir à ces catégories déjà discriminées économiquement, défavorisées socialement, marginalisées politiquement et sous-représentées professionnellement. N’en rajoutez pas un autre fardeau en les stigmatisant religieusement et en les ostracisant identitairement.

    Ali HANNAT - Ottawa

    Source:http://www.ksari.com/index.php/nouvelles-641/point-de-vue/3085-lettre-ouverte-valeurs-d-egalite-dites-vous-mme-la-premiere-ministre

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  •                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Histoire du Carnaval de Venise. Le premier Doge à avoir autorisé le carnaval est Vitale Falier en 1094. Le carnaval était célébré à partir du 26 décembre et atteignait son paroxysme le jour précédant le mercredi des Cendres, c’est-à-dire le « Mardi Gras ». Il débutait par un bal et se poursuivait par de petites fêtes locales sur les campi (c’est-à-dire les places qui donnent accès à un canal), telles que des pièces de théâtres, des concerts, des jeux. Les Vénitiens de toutes conditions sociales enfilaient le tabarro, une longue cape, dissimulaient leur visage derrière la bauta et sous un tricorne. Cela leur permettait d’aller à travers les rues incognito, ce qui était particulièrement efficace dans les casinos, ces lieux de jeux de hasard, pour échapper à un créancier ou un mari jaloux… Pendant le carnaval, les conditions sociales étaient abolies, le pauvre jouait au riche et le riche se faisait passer pour pauvre. Bientôt les déguisements furent plus sophistiqués en puisant leur inspiration dans la commedia dell’Arte. La ville toute entière se transformait, chantait, dansait... Des feux d’artifice, des jeux et de multiples spectacles se produisaient. Mais certaines pratiques étaient contestables. Les jeunes, déguisés en clowns, lançaient des œufs emplis d’eau de rose sur les belles passantes. Les moins charmantes obtenaient des œufs pourris ! En 1268, un décret interdit aux hommes masqués de pratiquer ce genre de jeux. Au XVIe siècle, le carnaval devint plus contrôlé avec l’obligation de respecter certaines coutumes : port du masque, divertissements sur des petites places. En 1797, sous la domination de Napoléon, le carnaval fut interdit (il redoutait la force subversive des masques) mais les Autrichiens le rétablirent. C’est vers la fin des années 1970 que le carnaval a pris la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Les costumes traditionnels du carnaval La bauta est un masque blanc porté avec un tricorne noir et qui déforme la voix. Ce masque permettait de se cacher complètement et de dissimuler les bijoux à l’époque où ils étaient bannis. En règle générale, elle était mise le soir, après les Vêpres. Elle était interdite à l’église pour certaines fêtes religieuses et ne devait pas être portée entre le 16 et le 26 décembre. La moretta est un masque porté par les femmes, ovale, de velours noir complété de voilette et avec un petit chapeau à larges bords. Le masque restait appliqué au visage grâce à un petit bouton fixé à l’arrière et que l’on serrait entre les dents, ce qui empêchait les femmes de parler. Il est courant de lire que les hommes appréciaient particulièrement de voir les femmes réduites au silence… Les mascareri sont les artisans qui se consacrent à la fabrication des masques en papier mâché et en cuir. Leur corporation existe depuis 1436 et jouit encore aujourd’hui d’un statut particulier. Les costumes et les personnages de la commedia dell’Arte Arlequin est un serviteur à l’esprit un peu lent mais agile, capable de changer de forme et d’apparence à volonté. Il est représenté traditionnellement avec son costume à losanges bigarrés et son masque noir. Pantalone est un marchand vénitien, il est veuf ou marié, le plus souvent jaloux, avare et cocu, toujours affublé d’un nez busqué extrêmement proéminent. Il est toujours le dupe de quelqu’un : son valet (Arlequin), un héritier ou un jeune amant qui cherche à lui soutirer de l’argent ou à obtenir la main d’une de ses filles promise à un plus beau parti. Colombine est une servante ou une fille du précédent, amoureuse de Pierrot ou Arlequin. Elle est vêtue de couleurs vives. Pierrot est un valet poltron et fanfaron, il aime faire des malices ou des bouffonneries. Il est vêtu de blanc et a le visage enfariné. Le carnaval aujourd’hui Pour avoir visité Venise pendant le carnaval, j’ai été témoin d’une période festive, haute en couleurs, envoûtante et réellement magique. Des touristes du monde entier viennent pour assister à cet événement. Les rues et les ruelles sont saturées de promeneurs et l’esprit festif imprègne l’atmosphère. De nombreuses animations ont lieu le jour comme la nuit, et ce, pendant les douze jours précédant Mardi-Gras. De nos jours, les costumes sont laissés à la libre appréciation de chacun. ls ne sont pas obligatoires certes, mais contribuent à l’esprit du carnaval. Ils sont en général coûteux, c’est la raison pour laquelle le port d’un masque permet de participer pleinement à l’événement sans se ruiner ! Enfiler ces costumes demande parfois des heures de préparation et ils peuvent être relativement lourds à supporter. C’est la raison pour laquelle les personnes déguisées apprécient particulièrement qu’on les complimente et les photographie. Venise reste réellement une ville entre rêve et réalité, passé et présent. Elle est tout simplement magnifique et je vous la conseille vraiment pour une destination future.

    Source:http://www.masquesdevenise.be/carnaval/histoire.html

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