• S'enrichir pendant la guerre d'Algérie .Scénario pour un film véridique

    Photo "Jardin d'essai" Quartier du Hamma .Alger.Mr Elbar.Mars 2009

    Mon voisin se décida à me confier un dossier brûlant .Une histoire datant de la guerre d'Algérie. En 1958, son père ,un des rares industriels arabes,avait emprunté de l'argent avec une hypothèque auprès d'une institution bancaire. Il avait hypothéqué sa ferme de 33 hectares afin d'avoir l'argent et, ainsi, financer les médicaments ...pour son groupe de résistants. Il était le trésorier du groupe clandestin. 

    Une nuit, il fut réveillé par le vacarme des chiens et de celui d'un groupe de soldats qui l'alignèrent avec tous les membres de sa famille dans la cour de la ferme. On les avait sorti du lit vers le froid glacial de la cour .Mon ami Lamouine était encore un bambin. Cela s'est passé dans la commune de Crescia (à vérifier) Un délateur cagoulé <> leur désigna du doigt le moudjahid. Il fut emmené, à coups de crosse vers la boulangerie du village ou il fut brûlé vivant, pendant que les soldats se marraient. La ferme fut vendue au tribunal des criées d'Alger à un certain S. Amokrane. Un gars à moitié infirme .Il clopinait en marchant. Les enfants trouvèrent refuge avec leur maman dans un appartement loué au Centre ville par S.Amokrane, rue Didouche. Il jouait au bienfaiteur .Il lui arrivait de distribuer des friandises aux enfants, toujours en présence de tiers. Il espérait, ainsi, disposer de futurs témoins, innocents, en sa faveur à l'avenir. Mais aussi amadouer la méfiance de la vieille propriétaire.

    En 1962 , la ferme fut restituée à la veuve du martyr, par une décision signée par la << délégation spéciale>>.Le spécialiste de la question Mohamed Boussoumah en parle de Droit et de structures transitoires avant la mise en place des classiques mairies. Les actes de droit signés par cette Autorité sont ils valables ? D'autant plus que le FLN à l'époque (1958) avait interdit toute transaction foncière auparavant.

    Quelques années plus tard, S.A revint à la charge arguant que la veuve et ses enfants étaient  locataires de sa ferme et qu'il n'intentait cette action en justice qu'afin que les loyers soient payés ; ne serait ce qu'en partie. Il avait trouvé cette astuce afin de retourner la situation à son profit. Il savait que si la veuve payait un seul dinar, elle perdrai la propriété. Des milliers de nuit à rêver de cette vieille qui lui refusait l'obole. Juste une pièce de monnaie. Cela le rendait enragé. Il ne cessa de la harceler par des convocations (antidatées) à droite à gauche .Il était devenu un familier des tribunaux. De plus, il avait d'autres affaires à traiter avec ses autres victimes. Il était à l'affût des affaires d'héritages litigieux entre personnes souvent analphabètes.

    Profitant de La révolution agraire, il inscrivit la ferme comme étant sa propriété .Le résultat fut qu'il ne pouvait prétendre qu'à une seule part ! Le reste à verser dans le fond de la révolution agraire, lui échappait encore. Des politiciens, compagnons d'arme du défunt avouèrent ne rien pouvoir faire, malgré leur position d'influence ; S.A était un homme trop puissant. C'est lui, paraît il qui a vendu la plupart des terrains de la région de  Chéraga .Il avait roulé tout le monde,ses honnêtes acheteurs en particulier. Rien qu'en consultant les documents de l'huissier qui a donné le feu vert pour la vente, on s'aperçoit que SA ,est le traître qui a acheté la ferme .C'est à dire l'assassin,le délateur .

    La révolution agraire ayant échoué, le dossier fut réactivé par la pseudo victime.

    Les enfants du martyr sont devenus adultes et ne cessent de penser, agir, lutter pour retourner chez eux,un jour.. .Une histoire qui résume bien les forces du mal en Algérie.

    Des gens qui ne cessent d'égorger le vrai maître de ce pays. Un seul héros : le peuple. Je me souviens !

    Extrait «Relevé psychiatrique d'un Anonyme».Mohamed Aib.

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