Quelle vie!!!

Un vieil ami d'enfance Nordine Ouali .Photo Amar Aib 24/04/09.

Seul à Montreal, je pensai comme nos vieux à ceux qui, hier, faisaient partie de notre vie et qui sont partis en douce vers cet ailleurs qui semble parfois bienveillant, dans l'ordre des choses. Tabelout  venait en premier me rappeler ces cris de Tarzan saoul en me demandant malicieusement s'il m'en restait une tranche c'est-à-dire de la petite monnaie .Je lui en donnais en lui souhaitant de trouver, à sa mort, mon bien dans son trou (pas celui du cimetière) mais bel et bien dans son cul !et l'on riait en marchant sur ce boulevard que tout le monde adore. On se rencontrait le soir avec Sid Ahmed Maouche au café de Ammi Ali (ex café Amar), en face de la placette des retraités.Sidah, avec sa gueule à la Karl marx (Il était plus beau), son chapeau de pêcheur et son couffin attirait l'attention de tout le monde .Il nous régalait avec des histoires de Sacha Guitry et d'Alphonse Allais. Sans compter les chansons grivoises style

-Non tu ne verras plus

Les poils de mon cul

J'en ai fait des brosses

Pour nourrir les gosses

A cinq sous le kilo

Ça rapportes pas gros...

Sidah avait connu la France et y avait longtemps travaillé. Depuis qu'il est rentré au bled ; il a tout arrêté. Il racontait que sa vieille mère ne pouvait avoir raison sur un vieux différent tant qu'il se complaisait dans sa révolte.

Derrière nous la sempiternelle- lahmam- de hadj el anka pour paysage auditif .Cela nous suffisait pour essayer de programmer, au plus vite, une bonne soirée. La politique ? On s'en foutait, en long, en large, et en diagonale. Nous avions tous les points communs des saint eugénols (ouled santodji) : Le rire, le football, les belles femmes, la bonne bouffe, les soirées sur la cote et ...la religion !

Cela semble paradoxal, mais en fait, tout à fait naturel. Nous aimions aussi la pétanque. Notre cher Benrahmoune avait gagné le championnat du monde de pétanque (jeu long) à Marseille. Puis nos plages étaient encore propres.

Aux Boulomanes, le club (une superbe baraque style cabanon), nous était toujours ouvert.les amis du quartier se disputaient des gouinches interminables avec toute cette passion et ses envolées théâtrales pseudo définitives.Faussement effrayantes.

A Suivre.

Extrait -Relevé psychiatrique d'un Anonyme-Mohamed Aib.

Photo Amar Aib.24/04/09

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Je me suis déja posé la question :pourquoi les terrasses des pays maghrébins appartiennent aux femmes et la rue aux hommes ?

De quoi concocter une thèse de sociologie!

Photo Amar Aib.24/04/09

Photo Amar Aib.24/04/2009