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L'ALN EXTÉRIEURE FACE AUX BARRAGES FRONTALIERS
ÉVOLUTION POLITIQUE ET MILITAIRE (1)
L'installation de l'Armée de Libération Nationale à l'extérieur de l'Algérie est due initialement aux besoins en armement des rebelles de l'intérieur. Les bandes rebelles constituent en Tunisie et au Maroc des bases autonomes, plus ou moins inorganisées, rattachées aux wilayas quand cellesci se constituent. Ces bases acheminent vers l'intérieur près de 15 000 armes de guerre de 1956 à 1957 (2). Les succès de l'armée française en Algérie obligent les dirigeants de la rébellion à se replier en juin 1957 à Tunis. où ils s'efforcent d'organiser les unités extérieures et de les engager en Algérie, avec le soutien, et sous le contrôle, des autorités tunisiennes et marocaines. Des batailles meurtrières consacrent l'échec des tentatives de franchir les barrages installés par l'armée française. Cette défaite entraîne une série de crises internes et de complots des militaires contre les politiques. Ce n'est qu'en janvier 1960 que le commandement militaire est unifié et confié au colonel Boumediene, qui forge alors une armée régulière, bien équipée et entraînée, mais impuissante à franchir en force les barrages. Profondément politisée, cette armée de métier est aussi un instrument de conquête du pouvoir.
Naissance des Bases de l'est et de l'ouest (1955-1956).
Disposant le ler novembre 1954 de moins de 400 armes, les rebelles algériens s'efforcent d'obtenir des armements et des munitions dans les pays arabes. Dès le mois d'octobre, Boudiaf orientait ses recherches vers la Libye et les achats d'armes à l'étranger. Au Caire, Ben Bella, soutenu par les services secrets égyptiens, négocie avec les autres pays arabes et socialistes. Il établit des filières d'agents et de matériels par Tripoli vers Gafsa et par Tanger vers Nador et Oujda ; il envisage même des parachutages. Soi] adjoint Ahmed Mahsas s'installe à Tripoli puis à Tunis (3).
Mais cet approvisionnement est lent à parvenir et les rebelles de l'intérieur sont tentés de se rendre en Tunisie et au Maroc pour y acquérir des ai-mes et de l'argent, soit auprès des rebelles tunisiens et marocains (fellaghas de Salali ben Youssef et Tahar Lassoued, armée de libération marocaine), soit par achat d'armes récupérées sur les belligérants de 1943, qui sont vendues de 13 000 à 20 000 anciens francs en Libye. Une lettre de Ben Bella du 28 novembre 1955 et un rapport de Khider au début de 1956 suggèrent de mises, sur les rebelles tunisiens, contre Bourguiba. C'est dans le but d'obtenir des armes que Mostefa ben Boula:id, chef de la wilaya de l'Aurès, part en Libye pour contacter Ben Bella (4) .
Des bandes s'installent à cheval sur la frontière tunisienne. Dénommées d'abord wilaya de Sou Ahras, elles deviendront la Base de l'est. Fortes de 150 à 200 hommes à la fin de 1955, elles comptent 1 200 hommes en juillet 1956, dont 80 % sont implantées en Tunisie. En octobre 1956, le 2e bureau d'Alger estime que quatre bases sont constituées à l'est, deux àl'ouest et trois au sud du Maroc (5).
A partir de 1956, l'armement arabe commence à arriver en Tunisie, entre les mains de Abdelha:i, étudiant originaire de l'Aurès. Un dépôt clandestin est découvert par les Tunisiens. Des clans rivaux de la wilaya 1 se disputent cet armement. "Une comission de contrôle composée de Ait Ahmed, Ahm ed Rouabhia et docteur Nekkache " élimine Abdellaï. Ce changement, selon Messaoud Maadad, ranime les dissensions. Ben Bella provoque alors en août une réunion à Tunis sous la présidence de ses représentants Ali Mahsas et Benaouda. Un compromis sur la répartition des armes est conclu. Cependant l'un des chaouia, Abbes Laghrour, se révolte et une fusillade éclate le 18 septembre dans la banlieue de Tunis. Ces incidents conduisent le président Bourguiba à intervenir. Lors de l'accord du 20 mars 1956 avec la France, il s'était engagé à cesser toute aide aux rebelles algériens. Il fait contacter le FLN et propose l'aide de la Tunisie, à condition que les contacts soient rompus avec Salah ben Youssef. Il accepte que les rebelles algériens, d'un effectif limité à 2300, s'implantent dans une bande de 40 km à l'est de la frontière. Le Service de santé tunisien impose le black-out sur ses activités (6).
Trois cents armes sont alors acheminées chaque mois sur l'Algérie, et transférées vers la wilaya 1, la base de Souk Ahras et les Sahariens du Souf. A la fin de l'année 1956, Krim Belkacem, qui se trouve encore à Alger, intervient à son tour. Il envoie des troupes de la wilaya 3 (Kabylie) pour éliminer les partisans de Mahsas. C'est désormais Ouamrane, avec le soutien de la Tunisie, qui prend sa place et organise les ravitaillements vers les wilayas 1, 2 et 3. La wilaya de Souk Aliras compte alors 1 600 hommes, organisés en 3 à 4 failek (bataillons) et dispose de 30 FM et 1 300 armes de guerre (7).
Au Maroc, les responsables du FLN et de la wilaya 5 s'installent en mars 1955 à Nador, où ils bénéficient du soutien de l'ALM. Ils reçoivent de l'armement égyptien débarqué des cargos Dina et Farouk. A l'été 1956, 500 armes par mois sont acheminées de Tanger vers Nador, Oujda et Figuig. La wilaya 5 bénéficie ensuite des armes de l'ALM, à mesure que cette dernière est intégrée dans l'armée royale.
Le 19 septembre est créée à Oujda une commission FLN qui va mettre en place des cellules dans toutes les villes marocaines. Des hôpitaux et des centres de repos sont créés. Boussouf exerce un commandement dictatorial, qui suscite les critiques de Abane Ramdane. Il prend le contrôle de la wilaya 5, dont le PC reste à Oujda, ravitaille les wilayas 4, 5 et 6, et organise les transmissions et le renseignement, en particulier par les écoutes des réseaux français. Des officiers marocains, avec la bienveillance du prince Moulay Hassan, aident à la mise sur pied des unités de l'ALN (lettre de Hassan récupérée dans les bagages de Ben Bella, lors de sa capture le 22 octobre 1956) (8).
Batailles aux frontières et dissensions internes (1957-1959).
Contraint par les opérations de Massu de quitter Alger, Krim Belkacem traverse l'Algérie et constate le 20 mars que le premier convoi venant de Tunisie arrive en Kabylie. Il s'installe à Tunis à la fin de juin 1957 avec le CCE (Comité de coordination extérieur). Une des premières directives du CCE à l'été 1957 fait le point politique et militaire de la situation. "Lu bataille de l'armement est virtuellement gagnée, est-il écrit. Reste le gros problème de l'acheminement. Le CCE consacrera tous ses efforts pour faire parvenir les armes dans les wilayas. " En juillet, le commandant Idir, ancien du 5e RTA, essaie de créer un Front saharien dans la région de Touggourt, mais les méharistes, l'aviation française et les protestations de la Libye l'obligent à se replier (9).
Chef du département de la Guerre, Krim Belkacem ne prend pas au sérieux les barrages qui sont en cours d'édification en 1957. Au Maroc, les dirigeants de la wilaya 5, qui en 1956 avaient fait arracher les premiers barbelés établis par l'armée française, s'attendaient à ce que la nouvelle ligne soit " similaire à la première. Ils ne savaient pas qu'elle allait présenter un grand danger au moyen de l'électricité, des explosifs et le nombre de fils de fer barbelés, écrit M. Guentari. Ils avaient laissé volontairement l'armée française établir cette ligne afin d'empêcher la population frontalière d'émigrer au Maroc. Cela afin que l'armée de libération ne manquât pas d'approvisionnement, de liaisons et de protection (en Algérie). Le commandement n'avait pas prévu que la zone frontalièire allait être zone interdite, et que la population serait concentrée dans des endroits étroitement surveillés. Même si le commandement de la révolution avait empêché les Français d'établir cette ligne, cela aurait coûté beaucoup de pertes humaines lors desattaques, car ceux qui effectuaient les travaaux etait des prisoniers civils et militaires (10) ".
Au milieu de l'année 1957, les barrages en construction ne gênent pas encore J'acheminement des armes, dont 1 500 parviennent chaque mois en Algérie. Cependant les délais d'acheminement sont très longs, ils dépassent deux mois pour la wilaya 4. D'autre part, Amirouche, de passage en Tunisie, se plaint que les rebelles de l'Aurès récupèrent au passage l'armement des convois. Ouamrane achète des armes à Tripoli, où le PM vaut $50, ainsi qu'en Yougoslavie et en Allemagne. Boussouf prend contact à Tanger avec le trafiquant G. Puchert. Le PM acheté $40 est revendu $120. L'ALN extérieure continue donc à recevoir une masse d'armements modernes : mitrailleuses antiaériennes, bazookas, mortiers et canons sans recul, désormais livrés par des camions militaires tunisiens, et qui lui permettent de harceler les postes français aux frontières, de monter des embuscades et de tirer sur des avions d'observation (11). Un chantier est attaqué près du Kouif en septembre 1957. 24 avions sont successivement attaqués en janvier 1958. Le Il janvier, deux sections du 23e RI tombent dans une embuscade près de Sakiet-Sidi-Youssef. le 30 janvier, un avion T6 est abattu, ce qui entrocine le 7 février l'intervention des B26 sur Sa iet, et le recours aux bons offices des Anglo-Saxons (12).
La Base de l'est, sous la direction de Laskri Amara, passe de 1 400 hommes en mai à 1 750 en décembre 1957, elle reçoit pour mission de ravitailler les wilayas 1, 2 et 3. Les volontaires affluent également dans les unités de Tunisie : 2 000 jeunes Kabyles. . par bandes de 50, se met tent enroute, mais tous n'arrivent pas an port, Lawilava 2 revendique un effectif de 4 000 djoundi stationnés enTunisie. Les bandes restent ainsi rattachées à leur wilaya d'origine, avec leurs chefs régionaux, et leurs personnels en transit. Il n'y a pas de commandement unifié, mais le CCE accorde son soutien à toutes ces bandes. Le budget de l'intendance en Tunisie passe de 5,5 à 50 millions d'anciens francs en 1957. Cette croissance incite les responsables à concevoir la réorganisation de l'armée. Deux thèses s'affrontent : les partisans de la guérilla souhaitent le maintien des bandes autonomes, régionalisées. Bentobbal en revanche veut réorganiser l'armée, augmenter encore les effectifs et créer des écoles de cadres. Lecommandant Idir, au cabinet de Krim, propose l'unification du commandement et la formation d'une armée de 160 000 hommes, de 5 000 officiers, et de 16 000 sous-officiers
Sous la férule de Boussouf et de son adjoint Boumediene, la situation de l'ALN Maroc est moins anarchique. Un commandement centralisé se met en place en juillet 1957, et un PC mixte avec l'ALM fonctionne au nord de Béchar. Prison, tortures et exécutions contribuent à la discipline. Boussouf, après avoir éliminé Abane Ramdane, crée six ateliers d'armement clandestins.Les franchissements restent encore possibles dans la partie sud de la frontière et permettent d'alimenter les wilayas 4, 5 et 6. A la fin de 1957, l'année française doit colmater une dizaine de brèches dans le barrage marocain (14).
En avril 1958, Krim Belkacem tente d'unifier le commandement militaire. Conseillé par les ex-officiers français, il crée deux comités d'organisation miliaire (COM). Celui de l'ouest est confié à Boumédiene qui a pour adjoint le colonel Saddek, le colonel Lotfi prenant la tête de la wilaya 5. De passage à Tunis, Boumediene se rend compte que les ex-officiers français, qui viennent de déserter, sont mal acceptés par les cadres issus des maquis ou des anciens partis nationalistes. Avec opportunisme, il ernmène au Maroc Zerguini, Chabou et Ben Cherif, auxquels il confie la création et l'organisation des camps d'instruction.
Le COM Est est attribué à Mohammedi Saïd, dit Naceur, ancien chef de la wilaya 3 et à ce titre responsable du massacre de Melouza. Ses adjoints sont Amouri et Benaouda, tandis que la Base de l'est reste confiéeà Amara dit Bouglez. Mais le COM Est ne parvient pas à unifier ses troupes ; après le bombardement de Sakiet, en février 1958, il lance des opérations de franchissement meurtrières les deux tiers des katibas de la la zone de Souk Ahras, et une grande partie des mintakas 15 et 16, qui sont interceptées par les unités françaises de réserve, et perdent 65 % de leurs moyens.Poursuivie jusqu'en mai, la bataille des frontières se traduit par 2 400 tués, 300 prisonniers, 3 000 armes individuelles et 350 armes collectives saisies.Alors qu'Ouamrane lance un cri d'alarme, et que certains officiers veulent entraver la construction des barrages, les chefs de guerre à l'est et à l'ouest laissent faire. Le colonel Zerguini estime que c'était une grave erreur tactique (15).
Les difficultés avec les gouvernements tunisiens et marocain.
Il faut dire que Kriin Belkacem, qui depuis la création du GPRA (9 septembre 1958), est devenu ministre des Forces armées, et Boussouf, le nouveau ministre des Liaisons et Communications, se trouvent confrontés à des rapports conflictuels avec les gouvernements tunisien et marocain, tandis que se développent les mouvements d'insubordination. Lors de la réunion ininistérielle du 3 octobre 1959, Krim déclare que la pression des Tunisiens est sans précédent. Ils Veulent coniaître nos effectifs, savoir ce qu'on mange... Chaque fois qu'on les a informés, les français le savaient aussitôt ...Mahmoud Cherif ajoute que les stocks d' armes sont sous Ia surveillance de la garde nationale tunisiene. 7 000 fussils, 2 000 PM, 10 millions de cartouches n'ont pas été vues ni contrôlées. Bourguiba déclare au GPRA : "Je ne peux pas me payer le luxe de 1aisser sur le territoire tunisien une armée de 15 000 homnes. Et vous ne tenez pas en main votre armée. " Les Tunisiens bloquent en effet l'acheminement des armes, et selon M. Harbi, saisissent 5 070 fusils, 2 037 FM, 20 bazookas, 45 mitrailleuses, 30 mortiers et 10 millions de cartouches. Ils renouvellent ces opérations en décembre 1958, en février et juin 1959, en exigeant, ce qu'ils obtiennent, la déclaration des dépôts, des camps et des effectifs.
Dans le couloir de Figuig, en juin 1958, l'armée royale marocaine interdit le passage des rebelles en direction des wilayas 4, 5 et 6, et exige que le FLN reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Touat, Gouraya et Tidikelt, situés en plein Sahara, à 500 km au sud de Béchar. Ainsi le Maroc et la Tunisie se sont donnés progressivement les moyens d'intervenir dans les affaires algériennes, et d'affirmer leur souveraineté(16).
Les dissensions internes.
Les premières dissensions internes avaient opposé les partisans de Ben Bella aux promoteurs du congrès de la Soummam. Elles avaient conduit àl'élimination de Mahsas et Abdelhaï. On sait que les décisions de la Soumman, sous l'impulsion d'Abane Ramdane, avaient consacré la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et du politique sur le militaire, et négligé les bases islamiques du nationalisme algérien. Au i-ejet de ces conclusions par une partie des wilayas 1 et 2 s'couraient les oppositions traditionnelles entre l'Aurès, les Nenientcha et les Kabylie, le conflit entre bourguibistes-conciliateurs et nassériends-radicaux, et la compétition pour la possession des armements. On peut y voir aujourd'hui les prémisses de la lutte pour le pouvoir.
Au Maroc, des pétitions circulent, condamnant la direction arbitraire de Boussouf-Boumediene. A l'automne 1958, le colonel Lamouri, commandant Lakhal, soutenus par le clan radical de la wilaya sent un putsch visant au renversement du GPRA et à la pér unités frontalières en Algérie. Ayant découvert le complot, les 3 B (Belkaceni, Boussouf, Bentobbal) font appel à Bourguiba qui fait encercler les insurgés par sa garde nationale. En novembre, un tribunal présidé par Boumediene prononce quatre condamnations à mort et la détention de nombrelix officiers,
Du 6 au 12 décembre 1958, quatre chefs de wilayas se réunissent (la wilaya 5 est absente, et la wilaya 2 est présente sans participer) et font un bilan négatif de l'action ci[i GPRA "jugé incapable deremplir sa mission de ravitailleur en armes "Ils décident 11, que " un des colonels devrait pénetrer enTunisie, rassembler tous les contingents et lancer,et lancer une offensive générale sur le barrage, tandis qu'un second colonel attaquerait simultanément de l'intérieur ". La mort au combat d'Amirouche et Haoues (28 mars 1959) fit échouer ce projet (17).
Au début de 1959, Mohammedi Saïd est rejeté par la Base de l'est, où il voulait s'installer. Le 21 mars, Ali Hambli, avec ses 150 djoundi, se rallie au 3e Régiment de Ilussards -, il accuse les responsables politiques de vivre dans le luxe alors queles.forceurs de barrage endurent les pires souffrances. Les chefs militaires, réunis pendant l'été 1959, refusent la présence du triumvirat Krim - Boussouf - Bentobbal et mettent Belkacem Krim en minorité. D'anciens officiers français complotent alors pour kidnapper trois colonels dont Boumediene (18).
Le tableau suivant fait le point de l'armement, rebelle passé à travers les barrages
Pendant le même été, l'insubordination se répand dans les bataillons de les barrages deTunisie, qui perdent cinq à six déserteurs par jour. Par compagnies entières,les soldats abandonnent leur casernement. L'édification de la ligne Challe 400 qui double le barrage principal crée un no man's land de 30 km. zone interdite où les djoundi ne trouvent ni relais ni refuge. La psychose des cadavres suspendus aux barbelés éléctrifiés ainplifie la baisse du moral. Lors d'une visite à Ghardimaou fin 1959. Krim Belkacem est hué aux cris de " vive la paix, de Gaulle". Le capitaine Boutella est rejeté par les cadres du 5ebataillon (19).
quelques bilans en 1958-1959.
Pendant tous ces mois, les unités de l'ALN ne sont pas restées inactives. On peut observer les actions suivantes
- le 26 février 1958, une unité de " passeurs " réussit un franchissement à Dar Zerouk
- dans la nuit du 13 au 14 juillet 1958, trois bataillons lancent une attaque massive contre le poste d'Aïn Zana
- le 24 août 1958, Krim prescrit de " mettre tous les moyens pour attaquer les frontières " ;
- en novembre 1958, un ordre d'attaque massive de Krim Belkacem se réduit à l'est à des tirs de mortier, tandisqu'à l'ouest, 1 400 hommes dont 800 moussebline lancent une attaque généralisée entre Sidi Aissa et la mer
- en décembre 1958, deux katibas devant aller réduire la rébellion d'Adjoul Adjoul dans l'Aurès, se brisent sur le barrage près de Tébessa ;
- en février 1959, franchissement réussi de 300 à 400 hommes;
- les 22-24 juin 1959, franchissement de 54 djoundi qui sont anéatitis à 10 km au sud-est de Bône (20)
- le 13 juillet 1959, embuscade meurtrière pour les Français à Ich
- en novembre et décembre 1959, les opérations Didouche et Amirouche lancées par Krim Belkacem confirment l'imperi-néabilité des barrages, sur 2 500 soldats d' lite engagés, 800 atteignent le bai-rage et 15 le franchissent
Le tableau suivant fait le point de l'armement, rebelle passé à travers les barrages
Un calcul théorique montre que ce bilan serait sous-estimé de moitié. Diverses tactiques de franchissement ont en effet été expérimentées : les coupures du fil électrifié et les passages en un seul point étant détectés, on a essayé en avril 1958 de saturer la défense française en multipliant les points de passage. Ahmed Draia propose en août d'effectuer de larges brèches au moyen d'armes lourdes et de bengalores, tactique qui échoue en septembre octobre 1958, mais qui est reprise avec de gros moyens en août 1959, lors des opérations Zirout, Didouche et Amirouche.
De l'ALN à l'Armée Nationale Populaire.
Les sept colonels qui se réunissent pendant 110 jours à partir de juillet 1959 créent une commission militaire composée de Boussouf, Boumediene, Mohamedi et le commandant Slimane, chargée de repenser la stratégie de l'ALN. Du 31 août au 3 septembre, cette commission définit sept buts stratégiques, comprenant en particulier : la destruction des barrages, la création de bases à l'intérieur et l'implantation au Sahara. Les sept proposent également une nouvelle composition du CNRA, oÙ les militaires rentrent en majorité. Du 18 décembre 1959 au 18 janvier 1960, le nouveau CNRA décide de créer un État-Major Général (EMG) confié à Boumediene. C'est un revers pour Krim, qui devient ministre des Affaires étrangères et membre du Comité Interministériel de Guerre (CIG), aux côtés de Boussouf et Bentobbal. Cherif Mahmoud est soupçonné de trahison. Madani remplace le capitaine Bencherif au commandement des frontières (22).
Le CNRA approuve à son tour la reprise des actions aux frontières et le retour des officiers supérieurs en Algérie. Les commandants Zbiri et Souhahi réussissent le franchissement, alors que le colonel Lotfi, les commandants M'Barek et Rejaï y trouvent la mort. Quatre officiers abandorment ce projet. Quant à l'EMG, il " renonce aux franchissements en force, qui se sont révélés coûteux en hommes, inefficaces et démoralisants. Le but est de fixer le maximum de troupes françaises sur les frontières par des harcèlements rapides mais violents, combinant l'utilisation de l'artillerie lourde et des fantassins ".Les blindés qui effectuent la " herse " seront également attaqués, ainsi que les avions. Deux commandements subordonnés sont institués en Tunisie : la zone d'opérations Nord dirigée par Bensalem, Chadli et Abdelghani ; la zone Sud confiée à Salah Soufi, Saïd Abid et Mohamed Alleg (23).
Prenant la suite de Krim, Boumediene sait utiliser les compétences des anciens officiers français : Boutella, Zerguini, Hoffmann et Chabou. Ces officiers professionnels sont affectés au Bureau technique de l'EMG, d'autres sont en place à la Direction de l'Armement et dans les centres d'instruction, alors que Boumediene conserve comme adjoints directs ses fidèles : Mendjeli, Kaïd Ahmed et Azzedine. Accompagné de ses adjoints techniques il inspecte en février-mars 1960 toutes les unités frontalières, du nord au sud, désigne les commandants d'unité et fixe les dotations d'armement et de matériel (24).
" Lentement mais sûrement, l'ALN extérieure perd son caractère initial de armée de partisans et évolue vers une armée cIassique. Composée de 23 000 hommes dont 8 000 au Maroc, elle dispose de tous les services :
intendance, génie, sécurité militaire, transmissions, centre de transit et d'instruction, parc automobile, commissariat politique, etc. La surveillance de la Marine française empêche un approvisionnement en armes lourdes de l'ALN aux frontières marocaines. Aussi les unités cantonnées aux frontières tunisiennes sont l'objet de soins particuliers... Elles sont, avant l'heure, l'embryon de l'État futur et donneront à la future armée nationale populaire (ANP) la quasi-totalité de ses chefs. Aux,ft-ontièi-es tunisiennes, l'armée comprend 21 bataillons, 5 compagnies lourdes d'appui avec canons sans reculet 4 groupes autonomes de mortiers de 106 mm (25). " Fin 1962, elle recevra des canons de 85 mm.
Des centaines de combattants et d'officiers planqués dans les villes sont renvoyés aux frontières. Les officiers emprisonnés sont libérés et retrouvent leurs unités d'origine, à la satisfaction de leurs soldats. "La discipline ne repose plus sur le libre consentement des combattants, mais sur la contrainte. Désormais les déserteurs seront punis de la peine de mort, au même titre que les homosexuels. La condition des combattants s'améliore, la strcite définition des rations alimentaires et le contrôle strict sur l'intendance met un terme au trafïc qui a enrichi plusieurs officiers. La gestion financière devient plus rigoureuse. En deux ans, l'état-major réalise de grandes économies.
" L'analyse de l'encadrement à l'est permet de distinguer quatre figures de combattants : les officiers issus du mouvement nationaliste... ; les chefs partisans...; les militaires professionnels...; les jeunes officiers formés dans les académies arabes... Ces de catégories sont très marquées par le nationalisme et par le fanonisme (25) " [doctrine populiste et socialiste de Franz Fanon, s'appuyant sur la paysannerie].
Ces efforts de réorganisation ne mettent pas l'ALN extérieure à l'abri des actions ennemies. Au début de 1960, la wilaya 5 perd 27 postes radios sur 30, que les services d'écoutes français suivaient depuis le Maroc. En octobre, une opération d'intoxication incite l'ALN de Tunisie à replier ses unités les plus avancées (26).
Les armements destinés à l'ALN s'accuniulet t ainsi en Tunisie et dans les pays arabes. Un mémorandum français les estime en février 1960 à8 000 armes en Tunisie, plus 10 000 en stock, 1 000 au Maroc, 8 000 en Libye et 35 000 au Moyen-Orient (27). Le nombre d'an-nes acheminées en Algérie diminue fortement en 1960, et remonte en 1961. Mais les katibas de l'intérieur, contraintes à une tactique de guérilla, disparaissent peu à peu, et l'armement collectif (mortiers, LRAC, mitrailleuses) doit être stocké.
L'état-major de l'ouest, jumelé à Oujda avec le commandement de la wilaya 5, achemine vers Figuig les groupes de djoundi qui transitent par le camp de Khemisset ou qui sont instruits au camp de Larache. Des dépôts d'armes sont implantés à Casablanca, Kenitra, Souk el Thata, des ateliers -d'armement près de Tiflet et Souissi, les directions de l'Armement et des Finances à l'ambassade de Rabat. Les colonels marocains Ben Miloudi et Ben Hamou contribuent au ravitaillement de l'ALN. Le 31 mai 1960, un protocole est signé par le prince Moulay Hassan et Ferhat Abbas. Le prince y réitère " sa vonlonté decontinuer à apporter au gouvernement d'Alger (sic) son appui constant et son aide matérielle...et à neutraliser les entreprises de la France au Maroc, ". En contrepartie, le GPRA s'engage "à ne rien entreprendre au Maroc qui puisse troubler l'ordre public ". Les articles de ce protocole précisent les modalités d'arrestation des Algériens délinquants et des déserteurs de l'armée française et de l'ALN, d'internement des opposants dans des centres de rééducation civique, d'élimination des agents des réseaux de renseignement français. de contrôle des Algériens aux frontières, et d'information du Maroc sur l'importation et l'acheminement des armes (28) En novembre 1960, Boumediene vient au Maroc procéder à la réorganisation des unités, comme il l'avait fait en Tunisie.
C'est à l'été 1960 que les dirigeants algériens se préoccupent de réaliser l'objectif de destruction des barrages. Ils consultent à cet effet des experts soviétiques, chinois, yougoslaves et indonésiens. URSS et Chine proposent de former des spécialistes et, pour une durée limitée. de fournir des conseillers. Un projet égyptien envisage une attaque avec 6 000 hommes fortement encadrés par des officiers dont 30 ont reçu une formation spécialisec. Une expérimentation est même conduite en Chine, qui démontre qu'il faut des avions, de l'artillerie lourde et des effectifs importants. Or les pays du Maghreb refusent l'utilisation de leurs a rodromes, et contrôlent l'artillerie lourde (29).
L'augmentation des effectifs est en cours de réalisation par incorporalion d'Algériens et de réfu iés résidant en Tunisie, au Maroc ou en France, qui ont été recensés et sont contrôlés par les cellules du FLN (-30). Selon M. Zerguini, on s'efforce de compléter le recrutement, rural à l'origine, paldes étudiants que l'on envoie se former au Moyen-Orient. Cependant, le gouvernement marocain s'oppose au recrutement d'Algériens servant dans son administration, et beaucoup d'Algériens résidents ne sont pas volontaires pour s'engager dans l'ALN. C'est alors que surgit l'idée de faire appel àdes volontaires internationaux. De sa prison, Aït Ahmed y voit la seule façon de détruire les barrages. mais la création d une brigade africaine se lielirte au refus de Bourguiba, et en août, la Ligue arabe réunie à Clitaura fait la même réponse négative (31).
Les efforts d'organisation poursuivis avec persévérance par l'EMCi ii'enipêchent pas les querelles internes de se développer. Au Mai-oc, le colonel Ben Boulïiid échappe à un attentat. Le capitaine ZoLiibir quitte Tlemcen et avec une centaine de djoundi entre en dissidence contre la wilaya 5 : il attaque en janvier 1960 un détachement de L'ALN à la frontière, avant (l'être cerné, puis condamné à mort par un tribunal présidé pai- Boumediene. Le lieutenant Hamidi, fait prisonnier en mai lors d'une tentative (le franchissement près d'Ain Séfra, estime qu'il a été trahi. Le capitaine Moussa est l'auteur en septembre d'une nouvelle conjuration. Enfin, le colonel marccain Ben Miloud, en public, accuse les chefs du FLN de lâchet(,,. Les Marocains interrompent alors leur ravitaillement (32).
Tandis que l'armée tunisienne s'oppose par la force aux infiltrations vers le sud, l'ALN de Tunisie n'est pas à l'abri des dissensions et des manifestations d'indiscipline. Les désertions d'un bataillon à l'autre et les absences irrégulières obligent Boumediene à menacer de réagir. Le 5 janvier 1962, le commandant Salah Smahli, accusé de détouniemeiit de fonds, est exécuté. Mais la principale opposition est celle de l'EMG contre le GPRA et le CIG. En août 1960, Ferhat Abbas dresse nu constat alarmiste de la fracture entre les maquis et le FLN extérieur. Au début de 1961, il se rend à deux reprises à Ghardimaou pour faire la leçon à Boumediene. Leur différend concerne la passivité de l'ALN, et surtout le commandement des wilayas, que le GPRA veut conserver, alors que l'EMG le revendique (33)
L'état-major de l'ouest, jumelé à Oujda avec le commandement de la wilaya 5 achemine vers Figuig les groupes de djoundi qui transitent par le camp de Khemisset ou qui sont instruits au camp de Larache. Des dépots d'armes sont implantés à Cassablanca, Kenitra, Souk el Thata, des ateliers d'armement près de Tiflet et Souissi, les directions de l'Armement et des Finances à l'ambassade de Rabat. Les colonels marocain Ben Miloudi et Ben Hamou contribuent aur ravitaillement de l'ALN. Le 31 mai 1960, un protocole est signé par le prince Moulay Hassan et Fehart Abbas.
Le GPRA, à la demande de Bourguiba, demande que l'EMG livre à la police tunisienne un pilote français abattu le 21 juin 1961. Boumediene s'incline avec difficulté, mais le 15 juillet l'EMG donne sa démission, et se constitue en direction parallèle. Le 19 août, 21 officiers votent une motion réclamant " le retour la Révolution " et la transformation de l'ALN en " armée de militants ". Le conflit ne fait que s'envenimer avec la désignation de Ben Khedda à la tête du GPRA, à la fin du mois d'août (34).
Sur le plan militaire, l'année 1962 sera marquée par le harcèlement des postes de Gouared et Bordj Mraou en janvier, et du 6 au 13 mars, par une attaque massive, appuyée par l'artillerie de 85 mm et de 122 mm de Oum Teboul à El Ma el Abiod, avec effort de Lacroix à Sakiet. Le Journal de marche du 153e RI décompte 188 harcèlements et 231 djoundi tués. Boumediene s'efforce alors de prendre en main les wilayas 2 et 5, et d'introduire en Algérie des agents porteurs de ses directives, tandis que les Algériens de l'Exécutif provisoire rentrent avec des valises bourrées de PA et de PM 25 (35).
Les représentants de l'état-major voteront contre les accords d'Évian en février, puis en mai 1962. L'ordre du jour de Boumediene du 26 mars affirme que " le cessez-le-feu n'est pas la paix... la lutte continue jusqu'à la Révolution ". Représentant de l'EMG, le capitaine Bouteflika se rend àAulnoye au début de décembre 1961 sous une identité marocaine, et rallie Ben Bella au camp des militaires. Le 30 juin, le GPRA destitue l'EMG, décision sans conséquence par le fait que l'Armée Nationale Populaire est derrière Boumediene (36).
Dans les premiers jours de juillet, l'ANP rentre en Algérie. Cinq sousgroupements constitués à l'est sont implantés sur le territoire de la wilaya 2, soumise elle-même à des remous internes. A l'ouest, tous les bataillons rentrent par Oujda, à l'exception d'un sous-groupement chargé de surveiller la frontière marocaine entre Ain Séfra et Tindouf (37).
L'ALN extérieure en chiffres.
Les évaluations restent grossières, qu'elles émanent d'historiens algériens ou du 2e bureau français.
- D'après Mohamed Teguia, dans L'Algérie en guerre, (Alger, 1981)
p.312, en 1958 l'ALN extérieure comprend 15 000 à 20 000 hommes ; p.415, le 6 juillet 1962, Ben Bella évalue l'ALN à 40 000 hommes dont 35 000 à l'extérieur.
- D'après Mohamed Harbi, op. cit., p. 265 : (en 1960), l'ALN extérieure perd son caractère initial d'ai-riiée de partisans et évolue vers une année classique. Composée de 23 000 hommes, dont 8 000 an Maroc ci 15000 en Tunisie, elle dispose de tous les services... Aux frontières tuttisiennes, l'armée comprend 23 bataillons, 5 compagnies lourdes d'appui avec canons sans recul et 4 groupes autononies de mortiers de 106 mm.
Dans Les feux du désespoir, Yves Courrière indique un effectif d'un peu plus de 12 000 hommes pour l'ALN Tunisie en janvier 1960.
D'après le 2e bureau de l'EMI (archives du SHAT IH 1424, 1425, 1426, 1427, 1428, 1598, 1600, 1682, 1773, 1775), l'évolution est la suivante
Les effectifs indiqués + sont des personnels en transit de wilayas
Le recrutement de L'ALN extérieure.
Selon M. Zerguini (adjoint du colonel Boumediene).
Le recrutement était initialement rural ans rité, ce qui posait des problèmes car il était impossible (le trouver un comptable on un secrétaire. En 1 958, il a donc été demandé à la Fédération de France du FLN de susciter des vocations pour rejoindre l'ALN. parmi des jeunes ayant reçu une certaine éducation. L'effort a également porté, dans le même domaine, sur le recrutement de jeunes étudiants ou ayant un bon niveau en Belgique, en Allemagne, au Maroc et en Tunisie, parmi la diaspora algérienne. Très vite, des jeunes âgés parfois de 17 ans, sont envoyés en Syrie, en Égypte, en Irak pour y recevoir un complément de formation intellectuelle, puis militaire. En 1960, un nouvel effort de recrutement porte sur des étudiants algériens.
Selon R.M. Boutella
Le recrutement aux frontières (tunisiennes comme marocaines) s'etfectuait de trois manières différentes
a) Auprès de tous les " insoumis " qui avaient fui le territoire algérien pour se " dispenser " des " rigueurs du climat " en Algérie.
Regroupés dans des camps différents le long de la frontière tunisienne notamment, ils étaient tout d'abord pris en charge par des unités de formation qui les initiaient aux règles élémentaires du combat. puis constitués en unités, ils contribuaient au renflouement des unités à constituer.
b) Les divers éléments qui arrivaient en Tunisie ou au Maroc par voie aérienne ou maritime, rejoignaient les camps de formation selon leurs origines géographiques.
En Tunisie, en effet, les wilayas 1, 2, 3, et 6 et la Base de l'est étaient représentées. Leurs camps se distinguaient les uns des autres. Il n'était pas admis de voir un élément de la wilaya 3, par exemple, au sein des éléments de la wilaya 2.
Tout au long de la frontière (tunisienne comme marocaine), les réfugiés algériens se rassemblaient autour d'un puits ou d'une source hydraulique pour pouvoir survivre.
Leurs enfants ayant atteint l'âge de porter les armes étaient systématiquement pris en charge dans les camps de formation, après une visite niédicale décidant de leur aptitude à servir sous les armes. L'âge minimum requis était de 18 années révolues.
(1) Voir aNnexe A 1 sur les sources bibliographiques et les archives de référence.Il faut y ajouter les amres prises à l'armée française : 628 en 1955, 3 633 en 1957. 1 851 en 1958, 1 892 en 1959, 1 873 en 1960, 2 344 en 1961. Un rapport Parlange d'octobre 1956 considère qu'il n'y a pas d'armement venant de l'extérieur dans les Aurès-Nementcha (C. PAILLAT, La Liquidtion, p. 282). El Moudjahid de novembre 1957 estime que 75 % , des armes sont prises à l'armée française.
(2) Il faut y ajouter les armes prises à l'armée française : 628 en 1955, 3 633 en 1957, 1851 en 1958, 1892 en 1959, 1873 en 1960, 2 344 en 1961. Un rapport Parlange d'octobre 1956 considère qu'il n'y a pas d'armement venant de l'extérieur dans les Aures-Nementcha (C. PAILLAT, la liquidation, p. 282) El moudjahid de novembre 1957 estime que 75 % des armes sont prises à l'armée française.
(3) M. HARBI, Le FLN, mirage et réalités, p. 199. C. PAILLIAT, La Liquidtion , pp. 126 et 324 . En février 1956, Nasser affirme au ministre C. Pineau qu'il ne participe ni à l'armement ni à l'entrainement des rebelles algériens. Mais selon LEBJAOUI, Vérités sur la révolution algérienne, p. 129, il fait remettre 80 000 livres à Ben Bella par la Ligue arabe.
(4) A son retour, le 11 février 1955, Ben Boulaid est arrêté par la DST à la frontière algéro-tunisieiine. Réf. M. MAADAD,Guerre d'Algérie chrono et commentaires, p. 321.C. PAILLAT, Dossier secret n° 2 . pp. 169, 173, 255 et La Liquidation, p. 305. M. LEBJAOUI, op. cit., p 129
(5) IH 1425/1 - 1600/1.
(6) M. MAADAD, op. cit., p. 67. M. HARBI, op. cit., p. 210. C. PAILLAT, Dossier secret n° 2 n. 2, pp. 268 à 280.
(7) IH 1424-1425. M. HARBI, op. cit., pp. 204-216. M. GUENTARI, op. cit., pp. 105, 604,
645. Y COURIÈRE, L'Heure des colonels, pp. 90 à 100, Les Feux du désespoir, pp. 395-399.
(8) M. HARBI, Op. Cit., p. 199. Y. COURRIÈRE, L'Heure des colonels, pp. 104-230.C.PAILLAT, Dossiers secret n° 2, p. 292.
(9) M. HARBI, Op.Cit., pp. 199-226. M. GUENTARI, Op. cit., p. 356. M. MAADAD, Op. cit., p. 231.
(10) M. GUENTARl op. cit., p. 633.
(11) 1 H ,1424-1425-1426-1682. M. HARBI, op. cit., pp. 212-220. C. PAILLAT, Dossiers secrets n° 2 p. 481.
(12) Cette affaire de Sakiet est interprétée par P. Le GOYET comme un piège du FLN pour obtenir l'internationalisation du conflit (La Guerre d'Algérie, Perrin 1989. p.131 Pour MAADAD(op. cit., p 106) en revanche il sagit d'un acte prémédité par Algér, visant à punir les Tunisiens en raison de leur soutien à l'ALN. Sans se prononcer sur ces interprétations, on notera que l'affaire a été très habilement exploitée par Bourguiba, qui alerta les médias et gonfla les pertes tunisiennes. Aux journalistes, il fit croire que l'école, fermée depuis des mois,fonctionnait le 30 janvier.
Autres références : M. HARBI, op. cit.,p p. 212-220
(13) 1H 1600. M. HARBI, op. cit., p. 229. Y. COURRIÈRE, Le Temps des colonels, p. 90. C.PAILI,AT, Dossier sceret n° 2 p. 471.
(14) M. HARBI, op. cit., p. 200. M. GUENTARI.op. cit., p. 608
(15) 1H 1426/2 et témoignage de Zerguini. M. HARBI, op. cit., pp. 214-216. LE GOYET, op. cit., p. 93. M. MAADAD, op. cit.,p. 108. F. ABBAS, op. cit.,p. 256. Y COURRIÈRE, Le Temps des colonels, p. 362.
(16) R. MAI-FK, L'Algérie à Évian, pp. 149-150. M. HARBI, op. cit., pp. 212-213.
(17) M. MAADAD, .op.cit., pp. 69 et 124 M. HARBI, op.cit., pp. 214-220-226-245
(18) C. PAILLAT. Dossier secrets n° 1, p. 192. M. HARBI, .op.cit., p. 243. Hamdani AMAR, Le lion djebels, Balland, 1973, p 214
(19) sources personnelles : " Haut les mains. Nous n'avons plus besoin de toi " . Boutella demande le temps de faire ses bagages et part à pied dans la nuit. Cf. ausssi M. HARBI, op.cit., p 223.
(20) Cette affaire est relattée par la presse et la radio arabes comme la prise de Bône.
(21) M. TEGUIA, l'Agérie en guerre p.325. H.JACQUIN, La guerre secrète en Algérie,p.222.
(22) R. MALEK, L'Algérie à Évian, p. 54. M. HARBI, op. cit., pp. 236 et 251. Seul le 7e objectif de ce plan : porter l'action en France, sera réalisé.
(23) M. HARBI, op. cit., pp. 261 à 269 - M. MAADAD, op. cit., pp.165 et 193. F. ABBAS, Autopsie d'une guerre, p. 281. C. PAILLAT, La Liquidation, p. 574. Contrairement à ce qu'aurait déclaré Krim Belkacem au général Jacquin, Bencherif a effectivement franchi le barrage (confirmé par Zerguini, M. Harbi et le 2e bureau : IH 1426/2). Selon Boutella, il aurait franchi par un tunnel dans la région de Sakiet.
(24) Témoignage Zerguini. Les ex-officiers français ne seront pas admis au CNRA, à l'exception de Bencherif, qui a déserté en 1957 en égorgeant les soldats français et musulmans placés sous ses ordres.
(25) M. HARBI, Op. cit., pp. 261 à 264. L'opinion de M. Harbi doit être nuancée.
(26) H. JACQUIN, Op. cit., pp. 227 et 239.
(27) Dossier n° 32 des Affaires étrangères.
(28) Ce dernier article permettra ultérieurement au Maroc d'interdire l'utilisation par l'ALN des armes lourdes à l'exception des mitrailleuses de 12,7, des cannons de 20 Flack et des mortiers de 45 à 82. M GUENTARI, op. cit., pp. 437 et 607. C. PAILLAT, Dossier secret n° 1, p 408 1H 1775
(29) R. MAIEK, op. cit., p. 60 M. MAADAD, op. cit., p. 142 1H 1426
(30) Les renseignements relatifs aux réfugiés sont contradictoires. Issus des zones interdites créées le long des frontières, ils sont selon le FLN 145 000 en Tunisie et 205 000 au Maroc. Suivis par le Croissant-Rouge, ils sont nourris grâce à l'aide internationale, éduqués par des enseignants et des commissaires politiques. Selon le 2e bureau, la moitié de l'aide internationale est prélevée par les Tunisiens et ALN, ils vivent donc dans la pénurie et le froid, et n'ont pas le droit de se déplacer. En avril 1961, des manifestants s'opposent aux rafles du FLN au Maroc, où sur 220 000, 150 000 sont des permanents assimilés. Ref. 1H 1765/1, 1773/2. M GUENTARI, op. cit., pp. 645 à 659, 709 à 715.
(31) IH 1773/2. R. MALEK, op. cit., p. 59. Ait AHMED, La Guerre et l'Après-guerre, p. 108
(32) M. HARBI, op. cit. ., pp. 261-289. C. PAILLAT, Dossiers sercrets n°1, pp. 406-408 . Y COURRIERE, Les feux du désespoir, p. 542.
(34) R. MALEK, op.cit , P. 173. M. HARBI, op. cit., pp. 271-272.
(33) M. HARBI, op. cit. ., pp. 269-275, F. ABBAS op. cit., pp.316-317, M. TEGUIA, op. cit., pp. 393_397
(35) R. MALEK, op. cit., p. 250. JMO de la zone Est-Constantinois et du 153e RI. L'estimation des pertes par le 153e RI semble exagérée. M. HARBI, op. cit., pp. 288-296-325. F.ABBAS, p. 321.
(36) M. HARBI, op. cit., pp. 288-296-325. F. ABBAS, op. cit., p. 321. Y. COURRIÈRE, Les
Feux du désespoir, p. 342. R. MALEK, op. cit., p.224
(37) IH 1428/1.
(38) Boutella Rabah Mohitmed est né à La Calle le 1er février 1915. Son père était commandant de spahis, il est incorporé le 10 décembre 1933. Sous-lieutenant en 1947, capitaine en 1957, sert en Indochine au 8e RSA. légion d'honneur (JO du 2 août 1954 ). Incarcéré à Fresnes en septembre 1957 dans le cadre de l'affaire Rahmani. Élargi en février- 1958, il déserte. Chargé de l'instruction des recrues en Tunisie en novembre 1958. des services financiers de l'ALN en mars 1959, adjoint du camp de Chambi en octobre 1959. Commandant le 5e bataillon de la Base de l'est en décembre, il en est rejeté par les cadres. Il devient conseiller de Boumediene. Après l'indépendance, commande le centre d'instruction de Bedeau, puis est commandant des blindés et de l'École des blindés. Attaché militaire à Paris en 1968, stagiaire à l'ESG-CSI en 1972. Attaché militaire à Pékin en 1979.
Auteur :Général (CR) Maurice FAIVR
Source :http://www.stratisc.org
A suivre .
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