• Ces missionnaires étrangers qui veulent ré-islamiser la Tunisie

    Tollé autour de la visite de Wajdi Ghenim

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     Le 14 février, par la rédaction web

     Bochra Bel Haj Hmida, avocate et militante féministe, a déclaré au site Internet Business News qu’elle allait porter plainte contre Wajdi Ghenim et les associations qui l’ont invité en Tunisie, dans le cadre de sa récente visite dans plusieurs mosquées en Tunisie, en plus de son meeting à la Coupole d’El Menzah.

« Nous sommes en train de préparer la procédure pour porter plainte, contre Wajdi Ghenim, mais aussi contre les associations qui ont pris l’initiative de l’inviter en Tunisie. En effet, le fait de prêcher dans des mosquées sans autorisation est interdit par la loi ». Une autre plainte sera déposée contre les propos du prédicateur islamiste incitant à la haine et à la violence, rappelant notamment le discours haineux qu’il a tenu hier 13 février 2012, à Sousse.

    L’avocate appelle les représentants de la société civile et tous ceux qui le souhaitent, à se joindre à la plainte.

    Dans la même veine, l’association Kolna Tounes a transmis, par voie d’huissier, un courrier ce 14 février dans lequel elle appelle :

    -Le président de l’Assemblée Constituante, Mustapha Ben Jaâfar

    -Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali

    -Le ministre des Affaires religieuses, Nourredine el-Khadmi

    -Le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou

    -Le mufti de la République tunisienne, Othman Batikh

    A interdire à Wajdi Ghenim de poursuivre son cycle de conférences et à interdire toute intervention du même genre, ainsi qu’à mettre en œuvre et assurer l’indépendance des mosquées de la République, de tout discours politique et principalement ceux qui incitent à la sédition et les met devant leurs responsabilités si cet appel reste lettre morte.

    Ainsi, Kolna Tounes base sa demande sur les propos tenus par Wajdi Ghenim lors de ses conférences, de ses prêches ou lors d’interviews effectués sur le sol tunisien, au cours desquels entre autres « il a incité à la haine et à la violence, y compris à l’encontre des autres religions, il a appelé à la polygamie malgré son interdiction par le code du statut personnel et la législation en vigueur; il s’est immiscé dans les affaires internes de la Tunisie y compris en appelant à faire de la Tunisie le premier pays appliquant la charia, il a appelé à porter atteinte à l’intégrité physique des femmes par la pratique de l’excision prétextant que c’est une pratique religieuse et allant à l’encontre des accords internationaux auxquels la Tunisie a adhéré, tels que la déclaration des droits de l’Homme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux Droits de l’Enfant… »

    Ces missionnaires étrangers qui veulent ré-islamiser la Tunisie

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     Le 24 février, par Fredj Boussaada (professeur de philosophie retraité)

    Il est remarquable ces derniers temps de constater les séjours, en Tunisie, de prédicateurs égyptiens et saoudiens. Une première visite du prédicateur saoudien, Mohamed Moussa Chérif, au mois de septembre dernier, sur invitation de Béchir Ben Hassine, responsable d’association religieuse, a été organisée pour donner une série de conférences religieuses dans les mosquées de nombreuses villes, telles que Tunis, Sousse, Djerba, Monastir, Gabes, Sfax, Msaken… Une deuxième visite de ce même prédicateur, à la fin du mois de janvier dernier, a coïncidé avec la visite d’un autre prédicateur égyptien Safwat Héjazi. Ils ont été accueillis à l’aéroport de Tunis Carthage, entre autres par Mohamed Habib Ellouz et Sadok Chourou, députés à l’Assemblée nationale constituante. Au cours de son prêche à la grande mosquée de Msaken, le 30 janvier dernier, et en présence des députés Ellouz et Chourou, le prédicateur Moussa Chérif s’est adressé aux agents de sécurité les exhortant à désobéir aux prescriptions concernant le rasage de leurs mentons et à laisser pousser leurs barbes. Il a également appelé à combattre les médias, les qualifiant d’hérétiques et accusant leurs responsables de mécréance.


    Puis, quelques jours après les tournées de Mohamed Moussa Chérif et Safwat Héjazi, un autre prédicateur prend le relais. Il s’agit de l’égyptien Wajdi Ghenim, qui a entrepris une grande tournée à travers le pays qui le conduit à Tunis, Sousse, Mahdia, Hammamet, Sfax et d'autres villes. Au cours de ses prêches, le prédicateur égyptien n’a pas arrêté d’appeler à la ré-islamisation des Tunisiens. Il a osé traiter certains de nos concitoyens progressistes de mécréants, il a insulté la presse tunisienne l’accusant de mener une campagne contre l’Islam. Il n’a pas cessé d’exhorter à la pratique de l’excision des jeunes filles, pratique esthétique, a-t-il avancé.

    Ses déplacements dans diverses mosquées du pays ont provoqué des remous parmi la société civile. D’une façon générale, la présence de ces prédicateurs égyptiens et saoudiens dans le pays a semé le trouble dans la société et activé les mouvements des groupes salafistes. En faisant preuve de bon sens, il faut mettre fin le plutôt possible à ce genre de visites et rappeler aux associations coraniques et religieuses que notre pays ne manque pas d’Ulémas. Nos savants sont même plus qualifiés que ces prédicateurs étrangers qui discréditent nos symboles et notre hymne national et bafouent nos valeurs.

     Le laisser-aller et le laisser-faire dont jouissent les associations coraniques et religieuses et par suite les prédicateurs étrangers incombent en grande partie à la négligence manifeste de certaines autorités. Ainsi, le ministère des Affaires religieuses s'est bien gardé d'intervenir, s’agissant de sa responsabilité à veiller et surveiller les lieux de culte. Il en a été de même des délégués aux Affaires religieuses, dans les différents gouvernorats, qui étaient quasiment absents. Une question se pose alors: pourquoi les autorités diplomatiques accordent-elles des visas à ces prédicateurs connus pour leurs idéologies extrémistes? Ce qui étonne le plus, c’est de voir certains éminents députés cautionner, par leur présence, ce genre d’activités. Le défaut de contrôle des activités des associations religieuses et de bienfaisance encourage, d'une certaine manière, ce genre de prédications.

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