On raconte dans un de nos vieux villages du pays profond, l’histoire d’un jeune petit génie que tout le monde adorait .Un petit gars espiègle avec un cœur débordant de générosité .Ses parents, pauvres mais dignes se sacrifiaient les quatre veines pour qu’il ait un avenir autre que celui qui les avait mené aux usines françaises du nord. Ils voulaient qu’il ne connaisse jamais la misère qui tranche les liens avec les êtres les plus chers. Notre petit gars progressait à l’école de manière impressionnante. Les jaloux finirent par s’avouer vaincus .Arrivé à l’adolescence et ayant fini ses études au Lycée voisin, il demanda à son vieux père de l’aider à cultiver le maigre terrain familial .Le soir venu, après cette importante discussion ,ses parents réunis autour d’un thé lui dirent de continuer ses études .Ils lui recommandèrent d’aller voir le lendemain ,un Vendredi,le chef du village. Deux semaines ,plus tard ,tout le village lui dit en l’embrassant de ne jamais les oublier là bas .En riant et pleurant en même temps ,il les quitta tristement non sans promettre à sa jolie cousine le mariage à son retour .Elle l’aimait farouchement comme savent aimer les gens sincères . Des années passèrent sans aucune nouvelle de notre émigré .De temps à autre quelqu’un racontait qu’il était devenu quelqu’un .La preuve ? Sa photo sur un journal, dont on ne savait pas lire, le titre .Les gens étaient pour la plupart analphabètes dans ce temps là. Malgré tout, on ne le reconnaissait pas dans ce costume qui détonnait avec son habillement traditionnel. Puis ,un jour, Un émigré ,en vacances ,vint voir le chef du village avec une énorme somme d’argent que lui avait confié notre « étudiant» .Il raconta qu’il s’était trouvé par hasard ,en face de notre héros lors d’un voyage en Allemagne. Il lui apprit que notre jeune homme était devenu quelqu’un de « haut placé », qu’il avait deux beaux enfants avec une Allemande .D’ailleurs, il l’avait invité dans sa superbe villa sur les bords du Rhin ou il passa la soirée à parler longuement de son village jusqu’au petit matin. Le chef du village ne put s’empêcher d’essuyer une larme puis en se levant de la meida dit à son hote . Ah ! mon fils ,je te remercie vivement d’etre venu ici nous voir et me remettre cette si précieuse somme d’argent .Mais ,hélas vois tu ,je suis obligé de ne pas l’accepter . Tu m’as dit que notre tres cher émigré a acquis la science et que grace à elle ,aujourh’ui ,il vit Mieux qu’un roi .Hé bien à ton retour ,inch’Allah ,quand tu le reverras dis lui que quelque soit le degré de sa science acquise ,il ne pourra jamais surpasser celle du diable .Et que le diable fut maudit par Dieu .