• Le cuirassé Potemkine

     

    Le Cuirassé Potemkine (Bronenosec Potëmkin) est un film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en 1925.

    Synopsis

    Le film traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa en 1905, de l'insurrection et de la répression qui s'ensuivirent dans la ville. L'événement, qui a lieu pendant la Révolution russe de 1905, est ici vu comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et est présenté du seul point de vue des insurgés. Le cuirassé reproduit donc dans le microcosme de son équipage les clivages de la société russe et ses insupportables inégalités. Ainsi, et c'est l'une des causes de la mutinerie, la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l'équipage à consommer de la viande avariée, dans le même temps ces derniers maintiennent un train de vie privilégié parmi l'équipage (scène de la vaisselle « Dieu, donne-moi mon pain quotidien »).

    Commentaire

    Après La Grève l'année précédente, Eisenstein continue d'expérimenter ses théories sur le montage. À l'origine démarche de propagande, comme tous les films soviétiques de la période, le film a rencontré un énorme succès en Union soviétique et a marqué l'histoire du cinéma par ses inventions et qualités techniques ainsi que par le souffle épique insufflé par Eisenstein. La scène la plus célèbre du film est le massacre sur les marches de l'escalier monumental d'Odessa, où des soldats descendent d'une manière rythmée et machinale sur la foule en la bousculant, avec notamment le plan d'un landau (travelling avant en plongée utilisant une façon de filmer très nouvelle pour l'époque) qui dévale les marches. Ce thème sera repris notamment par Brian de Palma dans Les Incorruptibles, et, de manière parodique, par Woody Allen dans Guerre et Amour, par les frères Zucker et Jim Abrahams dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, par Terry Gilliam dans Brazil et par Ettore Scola dans Nous nous sommes tant aimés. Plusieurs versions sonores ont été superposées à la piste vidéo jusqu'à nos jours : celle de Dmitri Shostakovitch, celle de Nikolaï Krioukov (dans la version soviétique restaurée de 1976), et celle d'Edmund Meisel. C'est cette dernière qui fut originellement utilisée. Eisenstein arrêta cependant sa participation avec Meisel du jour où une représentation à Londres - avec un rythme plus vif prodigué par Meisel - fit, à un moment donné, rire la salle entière. C'est alors que l'on se rend compte de l'importance de la concordance – ou non-concordance – entre image et son. Une « nouvelle version » a été montrée au Festival du film de Berlin. Elle y inclut notamment des intertitres reprenant des discours de Trotsky, retirés déjà à l'époque, celui-ci ne faisant pas partie du panthéon officiel du communisme voulu par Staline. On peut donc plus généralement noter que l'avantage du montage est aussi son défaut. Eisenstein, lui qui s'était « fait la main » en remontant des films occidentaux, perçoit la puissance du montage, qui est la puissance du discours. Aujourd'hui, on voit le défaut du montage : c'est la fragmentation d'une œuvre capitale qui, comme elle est de propagande, a été retouchée de nombreuses fois, et de surcroît par le régime soviétique officiel.

    Fiche technique

    Réalisation : Sergueï Eisenstein Scénario : S.M. Eisenstein, d'après le récit de Nina Agadjanova-Choutko Opérateur : Edouard Tissé Assistant : Gregori Alexandrov Adjoints : A. Antonov, Mikhail Gomarov, A. Levshine, Maxime Schtrauch Régisseur : Yakov Bliokh Sous-titres de Nikolaï Aseyev Production : Goskino (Moscou) Tourné : dans le port et la ville d'Odessa et à Sébastopol 1re représentation : au Théâtre Bolchoï de Moscou le 25 décembre 1925. À Saint-Pétersbourg, le 1er janvier 1926

    Durée : environ 88 minutes Pays : Union des républiques socialistes soviétiques Film muet Distribution Alexandre Antonov : Vakoulintchouk Vladimir Barsky : commandant Golikov Mikhaïl Gomarov : le marin Matouchenko des acteurs du Proletkult, les équipages soviétiques de la mer Noire et la population d'Odessa.

    Autour du film

    Le Cuirassé Potemkine fut considéré en 1958 comme le meilleur film de tous les temps par un échantillon de 117 critiques internationaux lors de l'exposition universelle de Bruxelles.

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