• La tentation répressive

    Le pouvoir maintient la présidentielle du 4 juillet contre l’avis du peuple : La tentation répressive se précise

    12 mai 2019 à 9 h 35 min

    Les Algériens se sont prononcés massivement contre la feuille de route défendue par les tenants du pouvoir et le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. L’un des messages du 12e vendredi de la mobilisation était, en effet, le rejet catégorique de l’échéance présidentielle du 4 juillet prochain. «Pas d’élection, espèce de bandes !», lancent les manifestants dans les quatre coins du pays.

    Cela démontre, une nouvelle fois, que le mouvement populaire reste déterminé à maintenir inchangé le seuil de ses revendications et de ne céder à aucune pression ou intimidation. Mais ses revendications ne trouvent pas d’échos auprès des tenants du régime.

    Ces derniers ne montrent, en tout cas, aucune volonté de répondre favorablement à la demande, qu’ils jugent pourtant légitime, du peuple algérien. Décidés à fermer le jeu et à n’accepter aucune autre solution qui ne s’inscrit pas «dans le cadre constitutionnel», ceux qui détiennent les clés du pouvoir font la sourde oreille. Pis encore, ils se mettent à accuser, et même à menacer, tous les acteurs opposés à leur démarche.

    Passage en force ?
    Alors que l’ensemble des Algériens et l’écrasante majorité des partis de l’opposition réclament un changement radical qui passe, nécessairement, par une période de transition, le pouvoir se montre décidé à opérer un véritable passage en force. Perpétrer un coup de force contre la volonté populaire. Cela se confirme depuis le début de la semaine dernière. Le contenu du discours de chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, lu dimanche 5 mai au JT de 20h de l’EPTV, et l’éditorial de la revu El Djeich, organe officiel du ministère de la Défense (MDN), prouve que le cap est, pour les détenteurs du pouvoir, fixé pour le 4 juillet. Visiblement, ils sont décidés à faire élire un Président, même sans électeurs.

    Et pour le faire accepter, on recourt désormais à la menace et aux accusations de traîtrise à l’encontre de tous les opposants au fait accompli. En effet, la première menace vient de l’auteur de l’édito de la revue du MDN. «Il faut couper la route aux aventuristes qui concoctent des plans et projettent de les exécuter à tous les échelons dans le but d’entraîner le pays vers l’anarchie et le chaos», écrit-il, assimilant les appels à une période de transition démocratique à «l’anarchie» et «une volonté de créer un environnement propice au vide constitutionnel».

    Il qualifie ainsi ceux qui ne partagent pas la feuille de route proposée d’«ennemis du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix». La menace de recourir à la répression est encore affirmée dans l’édito du quotidien public El Moudjahid. «A l’heure actuelle, figure aussi, dans l’agenda du gouvernement, un certain nombre de dossiers susceptibles de moraliser la vie politique.

    C’est le cas pour la poursuite de la lutte contre la corruption et la dilapidation de deniers publics ou encore la quête de mettre hors d’état de nuire tous ceux et toutes celles qui entravent l’aboutissement du processus légal, passant nécessairement par la tenue d’une présidentielle», écrit le journal, considéré comme une voix autorisée du pouvoir. Faut-il s’attendre à des représailles, en tout genre, contre toutes les voix opposantes ? Les prémices de jours difficiles sont déjà visibles. La mise sous mandat de dépôt de la secrétaire général du PT, Louisa Hanoune, et les sanctions à l’encontre des journalistes de l’EPTV n’augurent rien de bon.

    Que Dieu protege notre Peuple .

    « Les deux mots qui fâchent les Algériens !J ai reve Bab el oued »
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