• L'EXPERIENCE DU DIVIN

    LA DROGUE POUR FAIRE L’EXPÉRIENCE DU DIVIN ET CHANGER EN PROFONDEUR LA SOCIÉTÉ OU DE L’ÉCLOSION DU NOUVEL ÂGE À SON INCARNATION

     

          par Renaud MARHIC
          

     

    Avril 1968, Etats-Unis. Sur les téléscripteurs des médias américains tombe la dépêche que tous redoutaient. Une manifestation pacifique des Hippies contre la pollution vient d'être réprimée avec une rare brutalité par la police. Des communautés ont été perquisitionnées, certaines dévastées. Le pouvoir fédéral a finalement décidé d'utiliser la force contre le mouvement anti-guerre qui, depuis deux ans, n'a cessé de croître à travers le pays. 
           
          En France on a vaguement entendu parler de ces gens doux et gentils que Johnny a chantés un an plus tôt : les Hippies de San Francisco aux cheveux couverts de fleurs. Mais en ce mois d'avril 1968, le Flowers Power (pouvoir des fleurs) a vécu. Plus exactement sa scission est consommée. 
           
           
          DE LA DROGUE POUR RENCONTRER DIEU 
           
          Dès l'origine, le mouvement de la contre-culture américaine avait attiré à lui une palette de sensibilités diverses. On y trouvait des anarchistes, des syndicalistes, des militants féministes, des noirs en lutte contre la ségrégation raciale et les héritiers de la beat génération qu'immortalisa l'écrivain Jack Kerouac dans l'immédiat après-guerre. Uni pour la paix, cimenté par l'opposition à la guerre du Viêt-nam, le mouvement hippie éclatera pourtant sur la question de l'attitude à adopter face à l'intransigeance du pouvoir (1). 
           
          On le sait peu mais, piétinant les fleurs qu'ils avaient tressées en colliers, une grande partie des Hippies abandonnera le love power (pouvoir de l'amour) et la non-violence pour entrer en politique (2) . Il en sera ainsi avec The Brotherhood of Freemen (la fraternité des hommes libres), dont les membres, dénommés Freebes, afficheront des tendances pro-marxistes. Certains iront même jusqu'au terrorisme (3) . 
           
          Refusant d'entrer dans le jeu politique ou d'opposer la force à la force, d'autres trouveront refuge dans l'autarcie. Se retirant du monde et de ses turpitudes, ils formeront de nombreuses communautés en Californie. Ce sont celles-ci qui serviront de laboratoires d'idées au nouvel âge et en incarneront la première expression concrète, trente ans après l'invention du terme par Alice Bailey. 
           
          Cette dualité entre combat politique et attitude mystique chez les Hippies a été parfaitement rappelée par Edward A. Tiryakan, cité en français par Bernard Bastian : « Si l’on observe les magazines et les films décrivant la vie aux Etats-Unis en 1969, à une année près, il semblerait que la moitié de la population estudiantine (c’est à dire le quart de la population jeune des USA) se préparait à une révolution politique et que l’autre moitié élargissait sa conscience grâce à l’astrologie, au tarot, au bouddhisme zen, au yoga, aux techniques de Gurdjieff, au mouvement Hare Khrisna, et même à la sorcellerie et au satanisme (4) ! » 
           
          Pour les actuels newagers — on désigne par ce terme les adeptes du new age — il y a dans ce qui précède matière à s'enorgueillir. Le nouvel âge, héritier de la forme la plus pure du mouvement hippie, voilà ce que certains voudraient faire croire. La réalité est plus complexe. Il existe une autre explication au mysticisme qui conduisit une partie du Flower Power à concrétiser l'apparition du nouvel âge. Une explication qui tient en un mot : drogue. 
           
          De par l'utilisation qu'il fit des stupéfiants, le mouvement hippie fut taxé de « psychédélique ». La responsabilité en revient à deux hommes : Aldous Huxley et Timothy Leary. L'écrivain et philosophe anglais Aldous Huxley (1894-1963), toxicomane adepte de la mescaline, avait théorisé l'utilisation des champignons hallucinogènes dans divers ouvrages dont Les portes de la Perception paru en 1954. Pour lui, l'absorption de cette drogue entraînait un élargissement de la conscience permettant de vivre ce dont nous parlent les grands mystiques depuis la nuit des temps. En d'autres termes, rencontrer Dieu (5) ... 
           
          Timothy Leary (1920-1996), un professeur américain d'origine irlandaise converti à l'Hindouisme, se montra fasciné par la théorie d'Huxley et expérimenta à son tour les champignons hallucinogènes. Ce fut une révélation ! En 1961, Leary rencontrait Huxley. Désormais, les deux hommes partageaient la même certitude. La drogue permettait non seulement de faire l'expérience du divin, mais son utilisation par les masses était susceptible de provoquer un changement en profondeur de la société (6) . 
           
          Leary rejoint le mouvement hippie dès son apparition. Son charisme lui permit d'en devenir l'un des maîtres à penser. La conséquence directe fut la dérive du Flower Power vers le mysticisme, alors que ses aspirations de départ — l'opposition à la guerre du Viêt-nam — étaient clairement politiques. Et c'est cette dérive que refuseront à partir de 1968 les Freebes, héritiers des Hippies qui, renonçant au psychédélisme et à la drogue, brûleront en place publique les écrits et les portraits de Leary pour orienter leur combat vers la politique. 
           
           
          DES HIPPIES QUI PREFERENT LE MYSTICISME A LA POLITIQUE 
           
          Tous n'eurent pas la clairvoyance des Freebes. Ce que promettait Leary, à la suite de son ami Huxley, était sans doute trop beau. Rien de moins que l'expérience du Livre des morts tibétain ! Ce texte issu du Bouddhisme tibétain serait apparu au VIIIe siècle de notre ère. Il décrirait ce que découvre l'être humain au moment de la mort, à savoir son passage dans l'Au-delà. La formidable prétention de Leary à vouloir vivre cette expérience avant terme, grâce à la drogue, donna lieu à la publication d'un véritable manuel intitulé L'expérience psychédélique. Les communautés californiennes en firent leur bible. 
           
          Sous l'impulsion d'Huxley et Leary, l'élargissement de la conscience était devenu le maître mot des Hippies de Californie. Pour y arriver et regarder Dieu en face, tous les moyens étaient bons. Les stupéfiants bien sûr, mais aussi le yoga, la récitation de mantra et l'exploration des vies antérieures à travers la notion de karma. Tous ces concepts, provenant du Bouddhisme ou de l'Hindouisme avaient été popularisés, d'abord en Europe, par les ouvrages de Blavatsky. Puis, ils avaient franchi l'Atlantique grâce aux structures mises en place aux Etats-Unis par Bailey. 
           
          Mais les communautés de Hippies californiens qui développèrent le nouvel âge n'étaient pas limitées à des fermes peuplées d'étudiants et de jeunes fugueurs aux cheveux longs s'essayant à la traite des chèvres. A Big Sur, entre San Francisco et Los Angeles, était apparu dès 1961 un autre type de ferme : l'Institut Esalen. Son fondateur, un passionné d'Hindouisme, Michael MacMurphy, voulait réconcilier Science et Tradition. Par exemple en mélangeant les « techniques chinoises du Ve siècle aux acquis de la cybernétique (7) ». De ce mélange des genres naquit le « Mouvement de développement du potentiel humain ». Il attira des intellectuels, des « psy », des artistes... 
           
       

    LES « SCIENTIFIQUES » D’EASALEN S’AMUSENT BIEN...

    par Renaud MARHIC

    suite de "La drogue pour faire l'expérience du divin et changer en profondeur la société ou de l'éclosion du Nouvel Âge à son incarnation"; site de Psychothérapie Vigilance).

     

    Dans un ouvrage aujourd'hui introuvable, la journaliste Catherine Dreyfus donna une bonne illustration de ce que fut réellement l'Institut Esalen : « Le programme s'étoffe, il y en a pour tous les goûts. Séminaires de libération de la créativité en art, ateliers de danse, de gymnastique chinoise ou Taï-Chi-Chuan, d'initiation aux tarots, à la parapsychologie, groupes de réflexion religieuse, groupes de recherches mystiques, de massage, d'expression corporelle, groupes de rencontre, de Gestalt, de bio-énergie, et même... groupes pour milliardaires, Murphy ne néglige aucune clientèle (8) . » 
           
          Evoquant leurs « ancêtres » d'Esalen, les actuels newagers — et leurs prosélytes — parlent volontiers de grands hommes à la pointe des sciences humaines. Pour notre part, nous ne pouvons que constater que ces aventuriers de la psyché illustrent très exactement cette frange du mouvement hippie qui, par l'utilisation de la drogue, sombra dans le mysticisme psychédélique qui amena l'éclosion du nouvel âge. 
           
          Pour la création de sa ferme-institut — initiative purement privée fonctionnant en dehors de tout cadre officiel —, Mac Murphy fut épaulé par Huxley, l'auteur des Portes de la perception et l'apologue de l'utilisation des champignons hallucinogènes à des fins mystiques. A l'Institut Esalen, on vit aussi Carlos Castaneda (1925-1998). Ce jeune étudiant américain en anthropologie avait décidé d'étudier l'utilisation des plantes médicinales chez les Indiens. Au Mexique, il aurait rencontré Don Juan, un sorcier qui l'aurait initié au peyotl, un cactus hallucinogène. Se prétendant détenteur des secrets de la magie des Indiens toltèques, Castaneda affirma avoir découvert un univers parallèle peuplé de créatures amies ou ennemies. Sa thèse, publiée en 1968 sous le titre L'herbe du diable et la petite fumée, connut un succès mondial (9) . 
           
          Parmi les locataires de la ferme, on n'oubliera pas non plus un des chefs de file du mouvement hippie, Alan Watts, grand amateur d'hallucinogènes et de bonne chère. Catherine Dreyfus nota d'ailleurs l'ambiance paillarde qui régnait à la ferme sur fond de « buffets dignes des festins du Club Méditerranée (10) ». 
           
          Mais ce qui devait retenir l'attention de la presse américaine concernait d'autres plaisirs. La plupart des « disciplines » mises au point à Esalen mettaient l'accent sur le corps. Par un curieux hasard, la nudité était encouragée, surtout quand il s'agissait de prendre de grands bains collectifs. Des groupes « travaillaient » d'arrache-pied sur l'épanouissement de la sensualité, s'interdisant tout passage à l'acte. Cruel ? Pas vraiment. Ainsi émoustillé, l'élève avait toujours la possibilité de joindre d'autres groupes consacrés, eux, au tantrisme (11) et sacralisant l'acte sexuel… 
           
          Bien qu'omniprésent, le mysticisme avait bon dos quand il s'agissait de s'amuser un peu. Au risque de paraître cru et en marge de tout jugement moraliste, on doit à l'Histoire de rappeler que « défonce », « cuites » et « partouzes » étaient parmi les « disciplines » les plus en vogue à Esalen (12). 
           
          La drogue revient en leitmotiv quand il s'agit d'évoquer l'éclosion du nouvel âge. Il en est de même avec la Théosophie. Comme l'a justement fait remarquer le journaliste Jean-Luc Porquet à propos de Bailey, « ardente disciple de la théosophe Mme Blavatsky », « le courant qui s’est développé à partir d’Esalen doit beaucoup à sa vision ésotérique, optimiste et volontariste de l’avenir de l’humanité (13) ». Si la formule n'était pas forcément réductrice, on serait tenté de dire que l'éclosion du nouvel âge en 1968 ce fut la Théosophie plus la drogue... 
           
          Ainsi, l'aile psychédélique du mouvement hippie versa irrémédiablement dans le mysticisme et donna vie au nouvel âge. En cela, elle fut grandement aidée. L'idée que les personnages charismatiques que furent Huxley — surnommé « Saint Aldous » par les Hippies —, Leary ou Watts soient seuls responsables de l'apparition de la drogue au sein du Flower Power a fait long feu. Le produit dont ils allaient se faire les chantres, le LSD, de par sa nature pharmaceutique, ne pouvait d'ailleurs être apparu aux Etats-Unis comme par enchantement. 
           
           En 1969, une étude du Bureau des narcotiques américain révéla que, bien souvent, les étudiants étaient initiés au LSD par leurs professeurs. Leary, par exemple, enseignait la psychologie à Harvard et se vantait de distribuer des milliers de « doses » à ses élèves. Commentant le rapport du Bureau des narcotiques, le journaliste américain John Marks allait dévoiler une incroyable réalité : « Un seul détail, vital pourtant et dont ils ne pouvaient soupçonner l’existence, leur échappa : c’est qu’il fallait que quelqu’un ait initié les professeurs et qu’au sommet du triangle de distribution du LSD se trouvaient les spécialistes de MKultra (14). » 
           
           
           …LA CIA AUSSI 
           
          MKultra était le nom d'un programme de recherche de la CIA. Son but visait à tester pléthore de procédés permettant — du moins le pensait-on alors — de contrôler le cerveau humain. Comme l'a parfaitement décrit Marks, les expériences menées par la CIA en la matière s'inscrivaient, en pleine guerre froide, dans une logique militaire paranoïaque. Soupçonnant leur adversaire soviétique de recherches tous azimuts dans le domaine de la manipulation du comportement humain, les Etats-Unis entreprirent des expériences parfois loufoques, souvent baroques, mais toujours dangereuses. 
           
          De la parapsychologie à l'hypnose en passant par les électrochocs, l'échec fut le dénominateur commun de ces tentatives. Les médiums se révélaient incapables de mettre en application le don de clairvoyance dont ils étaient censés jouir. Quant aux hypnotiseurs et aux psychiatres, ils étaient bien en peine de changer la personnalité des sujets qu'on leur soumettait avec l'espoir de pouvoir faire un jour d'un ennemi un fidèle collaborateur. 
           
          Parmi ces échecs, il y eut celui du LSD. Cette drogue chimique, dérivée de l'ergot de seigle, avait été découverte par hasard en 1943 par le docteur Albert Hofmann des laboratoires suisses Sandoz. L'homme s'était intoxiqué par mégarde en manipulant de l'acide lysergique diéthylamide (LSD), substance obtenue cinq ans plus tôt à partir de l'ergot — un champignon s'attaquant au seigle — dans le cadre de recherches sur les stimulants circulatoires. Hoffmann fut ainsi le premier à connaître les effets hallucinogènes de ce qui allait devenir la drogue préférée des Hippies. 
           
          On se demande évidemment comment des laboratoires Sandoz le LSD put arriver en Amérique et jouer le rôle que l'on sait dans l'évolution du Flower Power et l'apparition du nouvel âge. Dès qu'elle eut connaissance de l'existence du LSD, la CIA entreprit de l'acheter aux laboratoires Sandoz pour le tester à grande échelle. Comme elle avait auparavant testé les champignons hallucinogènes. Dans le cadre de la logique évoquée plus haut, les fonctionnaires de l'agence américaine espéraient que la nouvelle drogue permettrait tant de faire parler les agents ennemis capturés que de créer de super-combattants, insensibles à la douleur. 
           
          L'échec fut total. Mais pour l'admettre, il fallut d'abord trouver des cobayes. La CIA et l'armée américaine s'en chargèrent, comme l'explique Marks : « Les agences de renseignement s’adressèrent aux plus célèbres universités et hôpitaux américains pour tester le LSD. Ce qui revenait à dire que la crème des étudiants et des maîtres-assistants devinrent les sujets de ces expériences (15) . » 
           
          Nous ne sommes pas ici dans le domaine de la rumeur journalistique — encore moins dans celui des théories conspirationistes — mais bien dans celui de la réalité historique, comme en attestent les documents officiels obtenus par Marks grâce au Freedom Information Act (FOIA – loi sur la liberté de l'information), voté aux Etats-Unis après le scandale du Watergate. Pour ses tests sur des sujets non consentants, la CIA utilisa aussi certains malades mentaux, des prostitués, etc. 
           
          Le fait que des contestataires comme Leary (16) ou Watts firent le jeu de la CIA en assurant la promotion du LSD auprès des jeunes ne manque pas d'ironie. Et le nouvel âge, qui doit tant à la frange mystique du mouvement hippie, doit aussi par conséquent beaucoup à la drogue (17) . 
           
          Le nouvel âge s'était incarné. Il lui fallait à présent des représentants plus présentables que ne pouvaient l'être les Hippies et autres « papes » du psychédélisme qui lui avaient donné vie.

     

    ______ 
           
          8. Les groupes de rencontre, Catherine Dreyfus, Retz, 1975. 
           
          9.Castaneda est resté caché jusqu'en 1995. Sa première apparition publique a révélé un discours délirant et paranoïaque. On y apprit que son univers parallèle est peuplé de « flyers » prêts à dévorer la conscience des êtres humains qui s'y aventurent. Selon la journaliste Marie-Thérèse de Brosses, Castaneda, décédé en avril 1998, glorifiait alors le suicide collectif... 
           
          10. Catherine Dreyfus, op. cit. 
          11. Issu du bouddhisme Mahayana, le tantrisme allie rites religieux et sexualité. L'accouplement est alors considéré comme une voie conduisant à une forme d'illumination. 
           
          12. C'est à Esalen que fut mis au point par Bernard Gunther et Molly Day le fameux « massage californien ». Pratiqué en groupe, il visait à l'« éveil » et à la « prise de conscience sensorielle » par un touché « euphorisant ». Au programme : « exploration » des réactions au contact de la nudité, de la sensualité et de la « relation homo ou hétéro-sexuée ». On pouvait même pratiquer en piscine... Qu'en termes galants ces choses-là sont dites, mais que d'euphémismes pour désigner une banale sexualité de groupe... 
           
          13. La France des mutants – voyage au cœur du Nouvel Age, Jean-Luc Porquet, Flammarion, 1994. 
           
          14. Main basse sur les cerveaux – objectif des services secrets : la manipulation du comportement humain, John Marks, Alta, 1979. 
           
          15. John Marks, op. cit. 
           
          16. Leary, plusieurs fois arrêté et emprisonné pour usage de stupéfiants, fonda un mouvement appelé Ligue pour la découverte spirituelle ou Eglise LSD. Décédé en mai 1996, il portait à la fin de sa vie deux bracelets mentionnant l'adresse de deux sociétés devant intervenir à sa mort pour la conservation cryogénique de son cerveau. Il renonça finalement à ce projet au profit d'un autre : l'envoi de ses cendres dans l'espace... 
           
          17. Ce qu'a très bien remarqué Michel Lacroix. Cf. La spiritualité totalitaire – le new age et les sectes, Michel Lacroix, Plon, 1995. 

        

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