• L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert : Résumé

    L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert : Résumé

     

     

    Résumé : L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, sous la direction de Denis Diderot et de Jean d’Alembert (1751-1772)

     

    L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est née d’une commande faite à Diderot par un libraire d'une simple traduction du dictionnaire anglais de Chambers, intitulé Cyclopœdia. Ce manuel modeste lui donna l’idée d'un vaste ouvrage qui serait l'inventaire de toutes les connaissances humaines. D'Alembert s'associa à cette pensée, dont ils comprirent toute la portée philosophique et le haut intérêt.

     Le titre complet était Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et métiers, recueilli des meilleurs auteurs et particulièrement des Dictionnaires anglais de Chambers, d'Harris, de Diche, etc., par une Société de gens de lettres, mis en ordre par Diderot, et, quant à la partie mathématique, par D'Alembert, de l'Académie royale des sciences de Paris et de l'Académie royale de Berlin. La Préface disait « Le but d'une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont, que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain. »

    Diderot et D'Alembert arrêtèrent le plan de l'ouvrage. Le premier écrivit le prospectus qui l'annonçait, le second le Discours préliminaire qui en exposait le plan, la méthode, les principales divisions. Tous deux s'occupèrent, le premier surtout, avec son incroyable activité, de procurer à l'œuvre commune des collaborateurs et les protecteurs indispensables. Parmi ces derniers figuraient Mme de Pompadour, d'Argenson, Richelieu, Bernis, Choiseul, Malesherbes, Turgot. Tous les écrivains qui avaient un nom se laissèrent enrôler ; Montesquieu, Buffon, promirent leur concours. Voltaire se mit à l'œuvre avec ardeur. Condillac, Duclos, Mably, Helvétius, d'Holbach, Beauzée, Dumarsais, les abbés de Prades, Yvon et Morellet, Turgot, Necker, etc., vinrent successivement prendre place dans la phalange. Les Jésuites et les jansénistes firent à l'envi des offres de collaboration qui furent repoussées.

     Le privilège (autorisation d’imprimer) avait été accordé en 1746 ; les deux premiers volumes parurent en 1751. Puis l'impression fut suspendue par arrêt du Conseil du roi, pendant dix-huit mois. Autorisée de nouveau, elle subit, à partir de 1757, une seconde suspension, beaucoup plus longue : le Parlement, après une instruction de deux années, retira le privilège et prononça la suppression de l’ouvrage qui ne fut repris qu'en 1765, sans privilège nouveau, avec l'assentiment tacite du gouvernement et à la condition de dater de l'étranger les derniers volumes. La publication de l'Encyclopédie, non compris les Suppléments et les Tables, dura juste vingt ans (1751-1772, suppléments, et tables, 1780).

    Difficultés de toute sorte, interdictions, poursuites, dangers personnels, Diderot avait tout bravé jusqu'au bout, profitant des courtes périodes de tolérance pour reprendre l'œuvre et la pousser en toute hâte. D'Alembert l'avait abandonnée, acceptant avec une spirituelle résignation les loisirs que lui faisait la haine des gens d'Église.

     Rien de plus mêlé, au fond, et de moins homogène que l'Encyclopédie. Voltaire écrivait à Diderot : « Votre ouvrage est une Babel ; le bon, le mauvais, le vrai, le faux, le sérieux, le léger, tout est confondu. Il y a des articles que l'on dirait rédigés par un fat qui court les boudoirs, d'autres par des cuistres de sacristie ; on passe des plus courageuses hardiesses aux platitudes les plus écœurantes. »

    Les hardiesses dominent. Diderot les encourage et les recherche, et ne subit qu'à son corps défendant, par nécessité ou par politique, parfois même à son insu, tout ce qui ne relève pas de l'esprit d'indépendance et d'innovation. Il dit lui-même, à l'article Encyclopédie, que cet ouvrage ne peut être tenté que par un siècle philosophe « parce qu'il demande partout plus de hardiesse dans l'esprit qu'on n'en a dans les siècles pusillanimes du goût ». La hardiesse consiste, en philosophie, à ne retenir de Descartes que le principe de la libre recherche personnelle et à substituer à son système de l'âme et du monde, la psychologie de Locke et la physique de Newton ; en théologie, à entasser autour de chaque dogme, à la manière de Bayle ou de Voltaire, toutes les difficultés formées par les hérétiques, sans prendre parti pour ceux-ci, en les combattant même, mais de manière à mettre en relief toute leur force ; en politique, à pousser à l'application des principes de Montesquieu et à faire ressortir les inconvénients, les abus de toutes les institutions servant de cortège à la monarchie du bon plaisir.

    On a remarqué que le domaine où l'esprit de hardiesse des encyclopédistes parait le moins est celui de la littérature, de la rhétorique et de la grammaire. Sur ce point seul, l'autorité du passé est respectée ; nulle initiative, nulle indépendance, nulle largeur de vue. Leur horizon est circonscrit par la timide et pesante critique de Marmontel.

     L'Encyclopédie avait paru dans l'ordre alphabétique, si commode pour les recherches, mais qui a l'inconvénient de rapprocher, de mêler les choses les plus diverses. L'idée première, toute synthétique, aboutissait, dans l'exécution, à l'analyse la plus confuse.

     

     L’Encyclopédie en chiffres :

    – Les 35 volumes comportent 17 volumes de texte, 11 de planches, 4 de supplément, 2 d’index et 1 supplément de planches.

    – Les 17 volumes de texte regroupent 71 181 articles.

    – Les 2 volumes d’index (achevés en 1780) comportent 18 000 pages de texte correspondant à 75 000 entrées.

    – Plus de 150 auteurs ont participé à la rédaction de l’ouvrage.

    – La fabrication fit vivre quelque 1 000 ouvriers durant 25 ans.

    – 25 000 exemplaires furent vendus entre 1751 et 1782, malgré la censure et les interdictions.

     [Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, 1876]

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