• Jinn et Possession ( suite 2 )

    Analyse des textes.

    Les personnes qui défendent l’idée de la possession s’appuient tout d’abord sur le Coran et la Sunnah du prophète (psl). Nous allons voir qu’il n y’a absolument aucun texte dans le Coran ni dans la Sunnah authentique qui puisse laisser envisager l’idée de la possession. « Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire  se tiennent comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. » [13] Le Jumhur des exégètes pensent qu’il s’agit là du jour du jugement dernier, pour la simple raison qu’il n’est pas courant de voir un homme venant de pratiquer l’intérêt être touché par une crise de folie. Al-baydâoui dans son tafsîr ecrit : « le terme khabt signifie le faite de frapper indistinctement. Al-mass signifie ici la folie et renvoie à la folie de consommer le Ribâ. Ils n’arriveront pas à se tenir du fait de la folie qui les a touchés d’avoir mangé le Riba car Allah –exalté soit Il- va emplir et alourdir leur ventre de ce Riba qu’ils auront consommé. […] Ces versets ne font aucunement référence à la prétendu possession et la prise de contrôle par les Djinn de l’esprit de quelqu’un » [14] Cette interprétation est corroborée par le hadith de L’ascension du prophète (psl) : Jibril l’amena auprès de personnes chacun d’eux était aussi imposant qu’une vaste maison, lorsqu’un parmi eux se lève, son ventre l’infléchit et le ramène à terre, le prophète demanda alors à Jibril : « Qui sont ces gens là » ? Jibril répondit : « Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire ne se tiennent que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. ».

    Le Cheikh Rachid Ridâ, à propos de ce même verset et en s’appuyant sur le tafsir d’Albaydâoui dit : « Ce verset ne prouve en rien que le Sar‘ est l’effet du démon. […] Et la science aujourd’hui nous amène à penser qu’il s’agit d’une maladie mentale qui peut être soignée par des thérapies » [15] · « Et Job, quand il implora son Seigneur : «Le mal m'a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux» ! [16] Il est évident que le prophète Ayoub n’était pas possédé. Ceci corrobore bien le fait que le terme « Mass » ne signifie pas la possession. L’exégète Ibn Hayân al-andalusi dit : « Le mal dont il est question ici est la maladie, qui s’est d’ailleurs manifesté physiquement sur son corps » · « Et rappelle-toi Job, Notre serviteur, lorsqu'il appela son Seigneur : «Le diable m'a infligé détresse et souffrance». [17] Az-zamakhchary dans Al-kach-châf dit : « Le terme « Nusb » signifie la fatigue (At-ta‘ib) et la difficulté (Al-machaqqah) et le terme « ‘azâb » renvois à la souffrance (Al-alam). Or, il est avéré dans le coran que Chaytan n’a comme seul pouvoir que la tentation et la suggestion. Nous disons que le prophète Ya‘qub a attribué dans son invocation ce terrible mal qui le frappait au diable, par pudeur devant Son seigneur, même s’il savait que seul Dieu est capable de cela. » Ibn ‘Achour dit quant à lui : « la lettre « ب » du mot «بِنُصْبٍ » est un « ب » de causalité (Ba’ as- sabâbiyyah) ce qui signifie que ce sont la détresse et la souffrance qui ont causé le « mass » du chaytân c'est-à-dire la tentation de voir dans cette maladie une injustice et non pas l’inverse». […] les interprétations erronées de ce verset sont nées du fait que ce « ب » a été considéré comme un « ب » d’instrument (Ba’ Al-âlah) ou un « ب » de transitivité (Ba’ At-ta‘diyyah) » Ar-razi dit dans Mafâtih Al-ghayb : « Satan n’a aucun pouvoir de maladie car admettre cela c’est penser que satan détient le pouvoir de la vie, de la mort de la santé […]Or ceci va a l’encontre des innombrables versets coranique stipulant que le seul pouvoir qui lui a été octroyé est celui de la suggestion et de la tentation. Les souffrances dont il est ici question sont de l’ordre du mental par la tentation de voir dans sa maladie (réelle) une injustice. […] et lorsque ces pensées se firent de plus en plus forte il prit peur de voir ses perversions s’ancrer dans son cœur et invoqua alors son seigneur » Pour ce qui est de la Sounnah du prophète psl, de nombreux Hadiths sont cités pour soutenir la possession.

    Nous allons analyser les plus récurent. « Satan circule dans le fils d'Adam comme circule le sang dans les veines » [18] L’utilisation de ce hadith est une des preuves de l’ignorance ou la mauvaise foi de ceux qui soutiennent cette théorie. Pour comprendre ce hadith, il suffit de revenir au contexte de son énonciation (Sabab Al-wurud) : safiyyah, la femme du prophète (psl) raconte que le prophète était en I‘tikâf (retraite spirituelle), lorsqu’elle est venue le visiter de nuit. « Je lui ai parlé, puis je me suis  levée pour partir et le prophète s’est levé aussi pour m’accompagner sur le chemin. Arrivé à la maison de Oussama Ibn ziyâd (endroit de sa résidence), deux individus passèrent à proximité et lorsqu’ils virent le prophète (psl ) empressèrent le pas. Le prophète les interpella leur demandant de ralentir et leur dit : il s’agit de ma femme safiyyah Biny hayy ! Ils répondirent : Subhanallah Ô prophète ! (dans ce sens comment pourrions nous penser une chose pareille) Et le prophète de répondre : « Satan circule dans le fils d'Adam comme circule le sang dans les veines », et j’ai crains qu’il vous insuffle de mauvaises choses » Le prophète voulait ainsi prévenir la tentation ou la suggestion de satan dans l’esprit de ces deux individus après qu’ils aient vu le prophète (psl) raccompagner une femme chez elle. L’Imam Ash-shafi‘i dira de ce hadith : « Le prophète (psl) voulu ici enseigner à sa communauté de se prémunir contre la suspicion dès qu’elle apparait» Enfin il n' y’a absolument, dans ce hadith, aucun rapport, ni même un semblant d’ambigüité qui pourrait nous laisser croire que le prophète visait la possession par les Djinn. ·

    L’imam Al-bukhari rapporte qu’une femme est venue voir le prophète et lui dit qu’elle est Masru’ et qu’elle se déshabille (durant ses crises) et demanda au prophète qu’il invoque Dieu pour elle. Le prophète lui dit : si tu fais preuve de patience tu auras le paradis ou sinon si tu le veux j’invoquerai Dieu pour qu’il te guérisse.. Elle lui répondit : je vais patienter… Comment pouvons nous envisager un seul instant que cette femme était réellement possédée par un démon et que le prophète, qui est Miséricorde, là laisse dans cet état de détresse ??!! Aussi, cette femme entendait le Coran récité par la bouche du prophète (psl )tous les jours et le djinn n’est pas parti ?? Cette femme était épileptique et durant ces crises otait ses habits, c’est pour cela que le prophète n’invoqua Dieu que pour qu’il là soulage de cette souffrance. Muhammad Al-ghazali dit à propos de ce hadith : « si cette femme s’était présentée à un cheikh de notre époque, il l’aurait soigné à coup de décharges électrique et l’aurait frappé jusqu’à ce que le prétendu Djinn s’en aille. […] les véritables malades sont ces individus qui sous prétexte que tu n’adhère pas à leur délires t’accusent de renier l’existence des Djin… ces gens là sont un vrai fléau pour notre communauté » [19] · L’imam Muslim rapporte que ‘Uthman Ibn Abi Al‘ass était venu voir le prophète et lui dit : « O prophète, Ach-chaytan s’érige entre moi et ma prière et m’embrouille dans ma lecture » le prophète lui dit : « ceci est un démon du nom de Khanzab, si tu le ressens, demande protection au près de Dieu et crache à ta gauche trois fois » Il dit : « j’ai alors agis ainsi et Allah l’a éloigné de moi » L’imam An nawâwi dit : « dans une version nous trouvons : « je ressens en moi quelque chose » (Ajid fi nafsî Chay’), Il viserait la peur qu’il ressentait d’être pris par un sentiment d’orgueil et d’autosatisfaction lorsqu’il dirige la prière. Il s’agit de waswas du chaytan, or l’imam qui subit le waswas ne doit pas diriger la prière. Ici ‘uthman subissait la tentation (waswas) et il n’est pas question de possession. » · L'imam Ahmad rapporte ce hadith du Prophète (psl): Il est dit qu'on lui (psl) fit venir un petit qui avait perdu la raison, alors le prophète s'est mis à répéter: "sors ennemi d'ALLAH, je suis le messager d'ALLAh " et l'enfant fut guérit. [20] Ce hadith fut aussi rapporté par At-tabarani. Il est considéré comme faible et non authentique. Il ne peut, compte tenu des présomptions qui pèsent sur son authenticité, être retenu comme argument dans cette étude. Nous pouvons ainsi analyser la totalité des Hadiths cités comme arguments et nous ne trouverons aucune parole authentique du prophète (psl) corroborant la possession par le démon. Ces hadiths sont tantôt faibles, tantôt forgés, et tantôt décontextualisés de manière à ce que le sens premier soit trahi.

    Source :http://bladi.net/forum/163475-possession-djinns-deconstruction-mythe/

    A suivre .

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