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Ils veulent faire peur aux Algériens !
Cyberguerre contre la mobilisation populaire : Ils veulent faire peur aux Algériens !
La prière en pleine rue à Alger d’un groupuscule d’islamistes, à leur tête un certain Hamadache, a fait le tour de la Toile. On a l’impression que l’action est savamment concoctée pour faire peur aux Algériens qui manifestent massivement pour le départ du régime en place.
Les images sont reprises aussi bien par des comptes Facebook anonymes, c’est-à-dire des personnes qui agissent avec des pseudonymes, que par des facebookeurs qui ne savent pas qu’en répercutant de tels posts, ils amplifient le fait et tombent dans la manipulation qui répond aux objectifs de ceux qui, derrière leur micro-ordinateurs, agitent la peur de l’islamisme et le spectre du retour aux années de sang, à la décennie 1990.
Hier, c’est un post d’Ennahar El Djadid, sa «une», qui a été relayé par plusieurs comptes. Il met en valeur un véritable fake news soutenant que «39 membres de Daech d’origine algérienne sont de retour au pays à bord d’un avion militaire américain». Incroyable mais vrai.
Des «informations», les plus délirantes, sont mises en avant pour avoir raison du rejet massif exprimé pacifiquement par le peuple algérien à l’égard du pouvoir et de ses relais. C’est le bel élan de solidarité entre Algériens bien visible durant les grandes manifestations qui semble gêner au plus haut point les partisans de l’«après, c’est le chaos».
Des informations font état du recrutement de dizaines d’étudiants par le neveu du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour polluer les réseaux sociaux, jeter l’anathème et le discrédit sur les personnalités mises en avant par le mouvement de contestation depuis le 22 février dernier, les partis politiques et tous ceux qui sont à même d’encadrer la révolution du peuple algérien.
Pas seulement, la sociologie des manifestations, la mobilisation des femmes aux côtés des hommes, des jeunes filles et des jeunes hommes libérés des archaïsmes et des scléroses entretenues par un système politique aux abois, ont mis en branle l’arsenal de guerre des salafistes, surpris par la vivacité et l’ouverture de la jeunesse algérienne.
Des comptes sur des réseaux sociaux, Facebook et Instagram appellent à bannir la mixité et à séparer les hommes des femmes. Les disciples de Ali Ferkouss, qui bénéficie de la bénédiction du pouvoir, mènent une guerre sans merci contre les manifestations qu’ils considèrent d’ailleurs illicites, en cela qu’elles appellent à récuser l’autorité de Abdelaziz Bouteflika.
Le spectre du chaos et de l’anarchie après le départ du système en place est le mot d’ordre général que le régime et ses soutiens vulgarisent sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de chaînes de télévision.
Ce sont d’ailleurs les déclarations véhiculant la menace des lendemains incertains qui sont massivement relayées sur Facebook, où la manipulation a atteint son paroxysme. Les façades des comptes FB de plusieurs «journaux électroniques» ont été créés ces derniers mois. Spécialistes en fausses informations, ces «titres» envahissent la Toile pour semer le doute chez les Algériens.
Certains vont jusqu’à oser dire que c’est le général à la retraite, Mohamed Médiene dit «Toufik», qui manigance, et soutenir que c’est lui le cerveau qui a inspiré la révolution du peuple algérien. Il est relayé aussi que l’ex-patron du DRS est appelé pour venir au secours du clan présidentiel.
Les manipulations les plus impensables, les plus viles et les plus dangereuses font certainement partie de cette machine mise en place pour casser cette belle révolution pacifique contre un système qui a avili les Algériens et le pays.
Ce n’est pas étonnant d’ailleurs que des appels à la division sont lancés à partir de la Toile, notamment par un certain diplomate, Larbi Zitout en l’occurrence, qui, par le truchement des vidéos véhiculant la violence, des germes de division entre les Algériens (entre Kabyles et Arabes) plus que jamais solidaires, veut faire dériver un mouvement d’essence pacifique.
Heureusement d’ailleurs que les Algériens font preuve d’une extrême vigilance en répondant massivement à ces attaques et à ces viles manipulations. Un véritable mur de défense est mis en place par des militants du mouvement de contestation, qui circonscrivent rapidement la portée des actions de ces individus que le changement dérange.
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