• Hommage à Alloula

    "Homq Salim" est une nouvelle-monologue  écrite par l'auteur Abdelkader Alloula, adaptée du  Journal d’un Fou, de Nicolaï Gogol. Dans cet extrait, le héros vient de surpasser la hiérarchie algérienne en se rendant au ministère en tant que roi, puis il a rendu une brève visite à la jeune fille dont il est amoureux. 
    Il va ensuite se promener, se fondant volontairement parmi la foule, préférant taire son identité qu'il juge encore trop prématurée à dévoiler ! 
    Il s'agit donc très clairement d'un fou, mais les rapports entre cette folie et la raison sont cependant ambigus puisqu'il semble être un excellent metteur en scène. 
    La question qui se pose est la suivante : ce passage est-il un éloge à la 
    folie ? 

    I – La folie dans le passage 
    1) Marques de la folie 
    2) Les causes de la folie et la question du diable 

    II – La logique de la folie du héros 
    1) Les effets qu'il veut produire sont calculés 
    2) La Folie en tant que soulagement

     


    En effet, la première phrase est celle qui devrait être la date : « Pas de date. Ce jour-là était sans date ». Dans les annotations temporelles précédentes, le héros contractait certes les noms des mois et n'évaluait plus vraiment le temps, mais il spécifiait malgré tout une date. Ici, on peut noter qu'il perd absolument tous ses repères temporels afin de basculer dans l'imaginaire. 
    Puis le second jour du passage, il écrit : « J'ai oublié la date. Il n'y a pas eu de mois non plus. C'était le diable sait quoi ». La perte des repères s'accentue encore car si précédemment il n'y avait plus de dates, maintenant il n'y à même plus de mois ! 
    Il est totalement dans son monde, vit avec des évidences qui ne valent que pour lui. Durant sa promenade, il est totalement absorbé par le fait qu'il est le roi, il joue avec la foule qui salue les gardiens  en le saluant aussi ! Alors qu'au fond de lui il se sent bien supérieur à cela.

     

     

    « Le 34 entre deux mois -  j’ai frappé et j’ai été battu, et tous les jours, je médite… l’eau froide s’est insinuée dans mon cerveau ; le royaume bureaucratique s’est effondré ; personne ne fait attention à moi, je suis fatigué… A l’impossible, nul n’est tenu, je ne peux plus supporter cette souffrance ; prenez le roi et laissez moi en paix ! … Maman ! Ma tête… Maman, je t’ai fait une promesse et je l’ai pas tenue… les affaires du royaume me prenaient tout mon temps… Le roi est fini, maman… Le roi est entrain de mourir sous ses propres yeux… Maman ! Ma tête est entrain de bouillir ! Accours ! Ton fils est dans un état grave… ton fils… () … Ma cervelle est entrain de fondre… Embrasse-moi ! Embrasse-moi là… là sur le front… Salim Ier, ton fils unique, est perdu. »

     

    Texte extrait de: Les Sangsues, le pain, la folie de salim, Les Thermes du Bon-Dieu  de Abdelkader Alloula, Actes sud, Novembre 2002. pp. 180.

    Source :http://hacemess.centerblog.net/

    « La peine de mort : AlgérieRéflexe génial ! »
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