Une loi criminalisant le régime ! Par D. Ben Salah

Maintenant que le projet de loi du FLN criminalisant le colonialisme soit tombé à l’eau, nous sommes certains que le Front de Boudiaf, de Belouizdad, de Krim, d’Abbane, de Hamou Boutlilis, de Zahana et d’autres a disparu pour toujours. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a, précédemment, déclaré : « nous n’abandonnerons pas ce projet de loi parce que nous somme un Etat souverain », n’a plus à dire une fois qu’il a bu du même verre d’humiliation que le ministre des Moudjahiddines, qui a déclaré que le lobby sioniste est derrière l’élection du président Sarkozy, avant qu’il ne se retrouve lors de la visite officielle de Sarkozy, en compagnie de Kouchner, loin des yeux et exclu de la délégation officielle qu’on a chargé de recevoir la délégation Française. Pis encore, le ministre d’un million et demi de martyrs, hésite même à faire des déclarations à la presse, sur tout ce qui concerne les relations avec l’occupant d’hier. Avec sa position décevante vis-à-vis de l’occupant d’hier, le FLN constitue un obstacle bloquant l’accomplissement de la souveraineté nationale, y compris la revendication des excuses et des indemnisations. Je viens de me rappeler d’un événement historique que m’avait raconté, l’ex journaliste, le regretté Halim Mekdad, quelques jours avant sa mort. Un événement qui nous montre la glaise par laquelle ont été créés les « hommes » qui ont pris les règnes du pouvoir et du parti au détriment des héros, qui ont fait l’Histoire. « Pendant la guerre de libération, j’étais chargé d’accompagner la sœur d’Abdelhamid Ben Zine dans le camps de Boughar à Médéa, pour qu’elle rende visite à son frère. Par coïncidence, une longue grève a été observée dans ce camp. Les détenus ont été divisés en deux rangs, entre partisans et opposants à la grève : un front des extrémistes guidé par Ben Zine et un front des soumis, dont quelques uns lavaient les sous-vêtements des soldats Français ». Le défunt s’est tût pour un moment avant d’ajouter : « Dans les débuts des années 80, j’ai voulu rencontrer le ministre de la justice pour une affaire personnelle, cependant, et après une longue attente, il ne m’a prêté aucune importance, une fois qu’l m’a reçu dans son bureau. Je n’avais alors qu’à lui rappeler son passé et lui révéler que je l’avais vu de mes yeux entrain de laver les sous-vêtements des soldats Français, dans le camp en question, avant que je ne quitte son bureau ... ». Nonobstant, c’est tout le monde qui est au courant de la souffrance que Ben Zine a endurée dans les prisons de l’Algérie indépendante. C’en est la même conclusion à laquelle a abouti le défunt Mohammed Boudiaf dans son livre intitulé : « Où va l’Algérie », dans lequel il a raconté que « …le policier qui m’a arrêté à l’époque de Ben Bella était le même qui m’a placé les menottes dans l’affaire de détournement d’avion durant la révolution… ». Même si nous supposons que le dicton : « la révolution mange ses enfants en premier» soit vrai, la réalité que nous vivons affirme que l’indépendance a pris tout ce que la révolution nous a laissé. Le régime a commencé par les victimes de la guerre inter wilayas, à l’été 1962, c'est-à-dire, les victimes du Front des Forces Socialistes, pour ensuite passer aux assassinats et règlements de comptes politiques, qui ont couté la vie à Khider, à Krim Belkacem, Chaâbani et autres, sans parler des personnalités placées dans les prisons et résidences surveillées, à l’instar de Bachir El Ibrahimi, Ferhat Abbés, El Hadj Ben Alla, Ahmed Taleb El Ibrahimi…en arrivant aux militants pour la démocratie et les Droits de l’Homme et…la liste est longue. Après tous ces sacrifices, le peuple algérien n’a-t-il pas le droit de revendiquer une loi criminalisant le régime et le parti unique pour tout ce qu’il a commis depuis l’indépendance ?

Source : Un éditorial du journal El Khabar. Le 22 Février 2010 .

Note : Seigneur  ,préservez notre sublime Algérie . Gloire à nos Martyrs  et à notre peuple si merveilleux .