• Chocolat équitable

    Consommez du chocolat équitable pour dire non aux enfants esclaves du cacao Version imprimable Suggérer par mail
    Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque   
    11-05-2011
    feve de cacaoRetour à la source du chocolat,les fèves de cacao récoltées pardes enfants esclaves. (Wilkipédia)Tout le monde aime le chocolat, on peut même en devenir dépendant. Mais ce n'est pas de cet esclavage-là dont on parle ici. Les fèves de cacao proviennent majoritairement d'Afrique, plus particulièrement de Côte d'Ivoire et du Ghana. Les petits producteurs qui cultivent et récoltent les fèves voient leurs revenus varier avec le cours du marché dont l'avidité n'est plus à prouver. Le prix est de plus en plus élevé pour le consommateur mais le producteur gagne de moins en moins.


    C'est en Côte d'Ivoire que l'on retrouve le plus d'esclaves. La guerre civile s'y est installée depuis sept ans, tuant des civils et ruinant l'économie. « Depuis l'éclatement du conflit armé, les violations des droits humains sont fréquentes dans tout le pays et la société civile est à la merci des forces armées des deux parties. Arrestations, violence, abus et extorsion sont monnaie courante. De nombreux observateurs soupçonnent l'enrôlement d'enfants soldats. Cette guerre est financée par des taxes sur le cacao », explique la Déclaration de Berne, une association suisse qui dénonce le commerce inéquitable.

     

    Les familles des petites exploitations sont obligées de faire travailler leurs enfants mais le pire, c'est que beaucoup d'enfants provenant principalement du Mali, du Burkina Faso et du Togo sont vendus pour travailler dans les plantations de cacao. « Ils sont enlevés à leur famille et contraints à l'esclavage contre la promesse d'une éducation ou d'un vélo », relate l'association. Les conditions de vie peuvent être infernales : les enfants travaillent douze heures par jour, sont battus, mangent et dorment dans des conditions inhumaines. L'esclave dépend complètement de son maître. L'esclavage est causé par la pauvreté qui entraîne une migration saisonnière, des lois qui confondent les clandestins et les esclaves et le prix des fèves de cacao qui ne cesse de baisser.


    La Déclaration de Berne s'appuie sur une étude du Programme des cultures pérennes (STCP) de l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) qui dit que « plus de 250.000 filles et garçons sont exploités dans des conditions inhumaines dans ces cultures. La Côte d'Ivoire, qui produit près de 40 % de la production mondiale de cacao, est le pays le plus touché par l'exploitation des enfants. Plus de 60 % des enfants qui travaillent dans les plantations ont moins de 14 ans et 40 % d'entre eux sont des filles. Plus de la moitié des enfants manipulent des pesticides sans protection et utilisent des machettes ». Les statistiques varient d'une étude à l'autre mais toutes reconnaissent l'exploitation de ces enfants.


    Toutes les formes de travail des enfants ne sont pas à remettre en cause, le travail peut être un moyen d'éduquer et de responsabiliser les enfants. Mais si le travail des enfants est dangereux pour leur santé physique et mentale, qu'il les prive de leur enfance, de leur dignité et les empêche d'aller à l'école, il devrait être fermement combattu. Même pour les enfants qui travaillent en famille, le fait de ne pas être scolarisé perpétue le cycle de la précarité et de l'ignorance. Pour que ces familles puissent scolariser leurs enfants et vivre décemment, elles ont besoin d'avoir des revenus pérennes et suffisants et d'être informées du sort réel de ces enfants esclaves.


    Qui est responsable ?
    C'est en 1998 que les études menées par l'Unicef et le département des droits de l'homme des États-Unis ont dénoncé pour la première fois cet esclavage. Au même moment, un amendement législatif est signé par de grands groupes industriels du chocolat comme Nestlé, Hershey et M&M/Mars pour réduire de moitié les formes les plus sévères d'exploitation. En 2005, les signataires devaient conclure des standards de certification mais rien n'a été fait. Ils ont demandé un report jusqu'à 2010.


    La Déclaration de Berne mitige le fait que « l'industrie chocolatière se félicite de progrès significatifs, comme la mise sur pied de certificats de vérification, la collecte de 50 % des données relatives à la Côte d'Ivoire et du Ghana ou encore de l'investissement de 15 millions de dollars dans des projets sociaux, car un rapport de la Tulane University, daté de 2008, qui indique que la grande majorité des enfants qui travaillent dans des zones de culture du cacao (98 % en Côte d'ivoire et 95 % au Ghana) n'ont jamais entendu parler de ces projets ». Elle affirme que « l'industrie se cache derrière le financement de projets pilotes qui ont pour objectif de modifier le comportement des cultivateurs, sans pour autant remettre en question leurs propres pratiques, ce qui rend ces projets stériles ».


     

    chocolatEnvie de chocolat, envie de dignité. (Wilkipédia)Une alternative : le commerce équitable
    La Déclaration de Berne explique que « l'objectif du commerce équitable est de garantir aux petits cultivateurs et aux ouvriers des plantations des moyens d'existence minimaux, ainsi qu'une amélioration progressive de leur situation de vie, par des investissements sûrs et durables ». Pour que le prix au consommateur reste raisonnable, le commerce équitable limite au maximum les intermédiaires. Il privilégie les relations à long terme, offre un prix qui correspond au coût réel et paie à l'avance afin d'éviter l'endettement des producteurs.

     

    Les cultivateurs de cacao qui souhaitent bénéficier du commerce équitable se regroupent en coopératives organisées démocratiquement. Ces coopératives suivent des règles de production socialement responsables (rémunération convenable de tous les employés, pas d'esclavage, interdiction du travail des enfants, pas de méthode de travail portant atteinte à la santé des travailleurs), soit un mode de culture durable.

     

    Les entreprises qui souhaitent obtenir le label du commerce équitable doivent s'assurer que ces règles soient respectées, que tous les ingrédients proviennent de cette filière et accepter des contrôles indépendants. Selon l'International Cocoa Organization (ICCO) la part du commerce équitable représente 0,1 % du marché mondial du cacao.

    Source : La Déclaration de Berne Pour en savoir plus : evb.ch/fr


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