02. cérémonie de zangbeto from Cosmonote on Vimeo.

2000 04 24, dimanche Pahou, Zoungoudo Dimanche, les zangbetos*, gendarmes des villages de brousse, sont en fête à Pahou*, petit village entre Cotonou* et Ouidah. Le taxi nous laisse au bord de la route et nous traversons les champs pour arriver au village. Nous rencontrons Mèlè Glèlè, dit “Sous-Marin”, responsable du couvent des zangbetos*.

En attendant le début du rituel, nous le suivons chez lui afin qu’il nous explique ce qui va se passer et que l’on négocie l’autorisation d’enregistrer. Sous-Marin fait partie des anciens du village, il est en quelque sorte le médiateur entre les vieux et les jeunes dans le cadre de ces rituels. Il nous explique: “les zangbetos* sont chargés de faire régner l’ordre la nuit dans le village. Ils protègent la population contre les vols et les mauvais esprits. Le soir, lorsque leur barrissement retentit, chacun est tenu de rentrer chez lui. Si par mégarde quelqu’un venait à les croiser dans les rues du village, il subirait une bastonnade et se ferait amender (en argent et sodabi*).

” Les zangbetos* avaient été créés pour surveiller le domaine royal de Porto-Novo*. Depuis, ils se sont implantés dans de nombreux autres endroits du Bénin. De leur origine, ils ont gardé la langue goun* et le répertoire kaka* qui accompagnent leur sortie. De temps en temps, lors de réjouissances populaires, les zangbetos* sortent en plein jour et paradent, comme aujourd’hui à Pahou* où ils ont été rejoints par ceux des villages voisins. Ils filent dans tous les sens au rythme du kaka*, interprété ici à l’aide de sept cloches et trois tambours. Non loin, les femmes chantent et leur adressent des louanges. D’un autre côté, derrière une table où se trouvent quelques boissons, les anciens attestent de la conformité et du bon déroulement du rituel.

Dans d’autres circonstances, les zangbetos* se livrent à de plus impressionnantes démonstrations de leur pouvoir. Ils font entrer un pigeon ou un mouton dans leur “maison” de paille, puis révèlent l’intérieur de celle-ci qui est mystérieusement vide. Il arrive même que des zangbetos* de plusieurs villages du Bénin et du Nigeria se retrouvent au stade de Cotonou* pour se livrer à des compétitions.

Source :cosmonote.net